Quand Macron marocanise la France : la santé se dégrade et la pauvreté explose
Par Khider Mesloub – Au rythme de la dégradation des conditions de vie relevée en France, sixième économie mondiale, les Français finiront par socialement se «marocaniser». Avec le recul alarmant des conditions de vie des pans entiers de population française, à l’évidence la grande puissance économique française rejoint doucement, mais sûrement, la petite monarchie marocaine en matière d’existence sociale marquée par le sous-développement.
Sans conteste, la France arrime son régime économique à celui du Maroc, reconnu mondialement pour son infrastructure productive industrielle désertique, son modèle social atrophique et son système de santé anémique. Cet alignement économique régressif, impulsé dans une conjoncture de crise systémique du capitalisme français, pourrait être défini comme un nivellement social de la France par le bas.
C’est le développement dans le sous-développement. Le progrès dans la régression économique. La marche en avant politique vers la marche-arrière sociale. Le retour aux sources du capitalisme primitif, à l’époque préindustrielle, à l’âge archéologique du capital, l’âge préhistorique de la France bourgeoise caractérisée par la dépossession totale du prolétariat réduit à l’esclavage salarié, sans statut professionnel ni couverture sociale, livré à la jungle capitaliste, voué à périr dans la force de l’âge à force d’exploitation et de paupérisation absolue, sur fond d’une longévité raccourcie et une physionomie rabougrie, autrement dit une vie abrégée et un corps ravagé par le paupérisme.
Ironie de l’histoire, longtemps les idéologues français nous promettaient que les pays du Tiers-Monde allaient rattraper la France. Or, c’est la France qui est en train de déraper vers le Tiers-Monde. Il n’est donc pas étonnant que la France ait décidé d’unir son misérable destin à celui du Maroc pauvre. Que l’impécunieuse France officialise ses noces avec son indigente partenaire marocaine. Deux monarques honnis, pour tenter de sauver leurs régimes respectifs et sûrement pas respectables, décident ainsi de se passer la bague aux doigts ou les doigts dans leurs anneaux.
Selon plusieurs études, notamment celle de la DREES (la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), dans la France du XXIe siècle l’espérance de vie en bonne santé recule. En effet, dans une grande majorité de régions de la France, on note une diminution assez marquée de l’espérance de vie en bonne santé.
L’espérance de vie sans incapacité baisse. Elle baisse au rythme de l’augmentation vertigineuse de la pauvreté. Et la pauvreté progresse à la vitesse de la diminution des budgets sociaux. L’austérité économique et le manque d’investissement dans le système de santé français sont responsables de cette dégradation des conditions de vie des classes populaires, donc de la chute de leur espérance de vie en bonne santé. Dans de nombreuses villes françaises, on peut croiser fréquemment des gens en fauteuils roulants, avec des béquilles ; des handicapés mentaux, des jeunes au corps abîmé faire la manche.
Comme au pays de l’anachronique monarchie marocaine où règne l’anarchie capitaliste archaïque, en France les gens sont de plus en plus désocialisés, défilialisés, médicalisés, psychiatrisés, «cimetiérisés» (étant devenus des cadavres ambulants, des spectres hideux, menant une vie d’outre-tombe).
En France, avec la crise économique, les coupes budgétaires se sont traduites par la fermeture de certains services d’urgence des hôpitaux et la désertification médicale. Résultat : la liste d’attente pour voir un médecin s’est considérablement allongée, l’attente pouvant atteindre des semaines, voire des mois. Conséquences directes : la multiplication des maladies et la dégradation de l’état hygiénique de la population.
De même, en France, la majorité des entreprises meurent en pleine maturité et puissance économique, trépassées en vertu des douces et généreuses lois du capitalisme sénile. Ces entreprises décèdent de leur belle mort capitaliste. Toutes ces entreprises ferment le couvercle du cercueil sur leur existence productive prématurément abrégée, économiquement saccagée par l’impitoyable faucheuse capitaliste, cette entité belliqueuse de destruction massive.
En France, à la mort des entreprises en pleine santé économique vient s’ajouter le décès prématuré des jeunes emportés en pleine fleur de l’âge. Effectivement, depuis quelques années, un nouveau phénomène est venu se greffer sur le corps social meurtri des Français : le suicide des jeunes. Les tentatives de suicide et idées suicidaires sont en nette augmentation chez les jeunes. Selon l’Agence de santé publique, la France présente au sein des pays européens un des taux de suicide les plus élevés avec presque 9 200 décès chaque année.
La vie économique et humaine écourte son séjour en France. Une France en voie de maroconisation, c’est-à-dire de tiers-mondisation. En France, des millions de personnes survivent par le recours aux banques alimentaires. Le nombre de travailleurs pauvres ne cesse de croître. En France, on assiste également à l’augmentation des mères célibataires. Et qui dit mère célibataire, dit précarité, pauvreté.
On assiste aussi à l’expansion vertigineuse de la consommation de la drogue. En effet, la France se marocanise également au plan des stupéfiants. Comme au Maroc où les champs de cannabis s’étendent sur tout le territoire, la drogue pousse comme des champignons vénéneux dans les quartiers déshérités. Dans certains quartiers, contrôlés par les dealers, on peut trouver toutes les drogues possibles : marijuana, héroïne, cocaïne, tranquillisants. Toute la pharmacopée est disponible.
Par ailleurs, la population la plus touchée et la plus fragile est celle des personnes âgées. Des personnes âgées qui ne peuvent souvent pas se payer une alimentation correcte, du fait de la flambée des prix, de la diminution de leurs pensions. Alcoolisme, consommation compulsive de psychotropes, suicides causés par l’isolement social et la marginalisation économique : les seniors décèdent de plus en plus prématurément en France. Et ce phénomène de paupérisation va continuer en s’amplifiant.
Enfin, la France, sixième puissance économique, compte de plus en plus de pauvres. Elle en comptabilise plus de douze millions. Autre point commun avec le Maroc.
K. M.
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