Les plaies du statu quo : quand l’ONU pratique la politique de l’autruche

ONU politique de l’autruche
ONU : un seul pays bloque toute la machine. D. R.

Une contribution du Dr A. Boumezrag – Les plaies du statu quo : quand l’ONU pratique la politique de l’autruche observant les conflits en Palestine et au Sahara Occidental, il devient évident que les plaies ouvertes par l’inaction et les promesses non tenues continuent de saigner. Les Nations unies, malgré leurs intentions initiales de créer la paix et la justice, ont laissé des vides que la nature, dans son horreur du vide, a comblés par des décennies de souffrance et de résistance.

En 1948, la Palestine se trouva plongée dans une tourmente sans précédent. Les Nations unies, cherchant à apaiser les tensions, proposèrent un plan de partition pour créer deux Etats, l’un juif, l’autre arabe. Mais ce plan, loin de créer la paix, sema les graines d’un conflit qui perdure jusqu’à nos jours. Les Palestiniens se retrouvèrent exilés, leurs terres occupées et leurs droits bafoués. Malgré les nombreuses résolutions des Nations unies appelant à la fin de l’occupation et au respect des droits des Palestiniens, la situation demeurait inextricablement complexe, chaque résolution restant lettre morte.

De l’autre côté du désert, le Sahara Occidental, autrefois une colonie espagnole, se trouva dans une situation similaire. En 1975, alors que l’Espagne se retirait, le Maroc annexa le territoire, déclenchant une guerre avec le Front Polisario, mouvement de libération sahraoui. Les Nations unies intervenaient encore une fois, appelant à un référendum d’autodétermination qui n’eut jamais lieu. Les Sahraouis, comme les Palestiniens, se retrouvèrent pris dans un engrenage d’occupations et de luttes pour leurs droits.

Les Nations unies symbolisent une force internationale qui, malgré ses intentions, laisse souvent des vides que la nature abhorrée comble inévitablement par des conflits. Ces plaies ouvertes, non cicatrisées, continuent de saigner, rappelant au monde les promesses non tenues et les résolutions non appliquées.

Les histoires parallèles de ces deux territoires montrent comment les aspirations des peuples à la liberté et à l’autodétermination peuvent être entravées par des intérêts géopolitiques et des rivalités régionales. Pourtant, elles témoignent également de la résilience humaine, de l’espoir indomptable et de la quête incessante pour la justice et la dignité.

La nature a horreur du vide, et là où les résolutions restent inappliquées, les populations occupées et opprimées continuent de lutter, transformant leurs souffrances en un cri puissant pour la reconnaissance de leurs droits. Cette chronique rappelle à la communauté internationale l’importance de ne pas abandonner ces peuples, de ne pas laisser les plaies béantes sans remède. Elle appelle à une action concrète et à une solidarité renouvelée pour combler ces vides avec la paix, la justice et la dignité humaine.

En fin de compte, la Palestine et le Sahara Occidental ne sont pas seulement des conflits à résoudre ; ils sont des symboles de la lutte globale pour les droits humains et l’autodétermination. Tant que ces plaies demeurent ouvertes, elles rappellent à tous que la quête pour un monde plus juste et équitable est loin d’être terminée.

Le silence et l’inaction internationale ne peuvent que prolonger la souffrance des peuples opprimés. La Palestine et le Sahara Occidental sont des témoins vivants de la nécessité urgente de la justice et de la liberté. Tant que ces plaies demeurent ouvertes, elles rappellent au monde entier que la paix et la dignité humaine ne sont pas des privilèges, mais des droits fondamentaux.

Lorsque l’ONU ferme les yeux sur les conflits en Palestine et au Sahara Occidental, elle perpétue un statu quo de souffrance et d’injustice. Ces plaies ouvertes rappellent que la paix véritable ne peut être atteinte sans action concrète et engagement sincère envers les droits humains fondamentaux.

La moralité sous-jacente à ces conflits est celle de la quête universelle de justice et de dignité humaine. Les Palestiniens et les Sahraouis, comme tous les peuples, aspirent à la liberté, à la reconnaissance de leurs droits et à une vie en paix. Le non-respect de ces aspirations fondamentales met en lumière le besoin impérieux d’une action morale et éthique de la part de la communauté internationale pour résoudre ces conflits de manière équitable.

L’hypocrisie est évidente lorsque les Nations unies et d’autres acteurs internationaux condamnent les violations des droits humains et prônent la paix tout en échouant à prendre des mesures efficaces pour mettre fin aux conflits. Les résolutions et les déclarations qui ne se traduisent pas par des actions concrètes et des changements réels sont des exemples flagrants de cette hypocrisie. Il y a un écart manifeste entre les engagements proclamés et les actions réalisées sur le terrain.

Le cynisme se manifeste dans l’exploitation des conflits pour servir des intérêts géopolitiques et stratégiques. La prolongation des souffrances des populations locales peut être perçue comme un moyen de maintenir un statu quo qui profite à certains acteurs internationaux, tout en laissant les peuples en conflit dans l’incertitude et la douleur. Ce cynisme est souvent motivé par des considérations de pouvoir et d’influence, plutôt que par une véritable volonté de résoudre les crises humanitaires.

Ces éléments montrent comment les actions et les inactions sur la scène internationale peuvent avoir des répercussions profondes sur les vies humaines, tout en mettant en lumière les contradictions et les manquements des institutions censées promouvoir la justice et la paix.

A. B.

Comment (10)

    Bilal
    6 août 2024 - 16 h 40 min

    L’ONU est née dans le berceau américain, elle est de nationalité américaine. Elle est installée en Amérique du Nord. Outil créé pour sanctionner les plus faibles, intervenir et détruire des pays au grès des intérêts Occidentaux et protéger les plus forts, point à la ligne. Pour plagier un célèbre homme politique français c’est un « machin » où vous pouvez postillonné autant que vous voulez tant que vous ne touchez pas aux pays Occidentaux , leurs alliés et leurs fidèles soumis.

    Brahms
    6 août 2024 - 12 h 49 min

    Le secrétaire général de l’ONU met en garde contre une «escalade» au Sahara. Dans un nouveau rapport sur la situation dans le territoire, Antonio Guterres a souligné qu’«il est primordial de rétablir un cessez-le-feu», rompu par le Polisario le 13 novembre 2020.

    Antonio Guterres a adressé un nouveau rapport à l’Assemblée générale de l’ONU sur les développements survenus au Sahara, entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024. Le Portugais a souligné dans son texte, consulté par Yabiladi, que «pendant la période considérée la situation au Sahara occidental est restée caractérisée par des hostilités de faible intensité entre le Maroc et Front POLISARIO». Il a aussi fait état de «certains problèmes persistants dans l’environnement opérationnel de la MINURSO».

    Avec prudence, le secrétaire général est revenu sur les tirs de projectiles par des éléments du Polisario, sur des cibles civiles dans la ville d’Es-Smara. «Une enquête de la MINURSO a établi que, le 29 octobre (2023, ndlr), des roquettes explosives en provenance de l’Est avaient touché une zone habitée par des civils à Smara. Une personne aurait été tuée et trois autres blessées.»

    Antonio Guterres a noté que la mission onusienne a reçu des informations sur des frappes menées par les Forces armées royales (FAR) «à l’aide de drones aériens à l’Est du mur de Sable et a pu mener des enquêtes sur les lieux présumés en diverses occasions». Dans son récit, Guterres a fait l’impasse sur les missiles tirés par le Polisario, le 5 novembre 2023, tombés près de l’aéroport d’Es-Smara et un site d’observation des Casques bleus.

    Guterres met en garde contre une «escalade»

    Le secrétaire général des Nations unies a révélé que son «Représentant spécial pour le Sahara occidental et Chef de la MINURSO et le Commandant de la Force ont écrit, fin février, aux deux parties pour proposer une cessation des hostilités pendant le mois sacré du Ramadan. L’Armée royale marocaine a répondu le 26 février 2024 et réitéré son engagement à respecter le cessez-le-feu de 1991 tout en soulignant son droit de réagir face aux agissements du Front POLISARIO».

    En revanche, le mouvement séparatiste a estimé, dans sa réponse du 13 mars 2024, que «si l’on ne s’attaquait pas aux causes profondes de la rupture du cessez-le-feu de 1991, une cessation des hostilités revenait à méconnaître la réalité actuelle sur le terrain».

    Antonio Guterres n’a pas caché son pessimisme. «Je reste vivement préoccupé par l’évolution de la situation au Sahara occidental. Celle-ci a continué de se dégrader et il faut d’urgence inverser la tendance, notamment pour éviter toute nouvelle escalade», a-t-il reconnu.

    «La poursuite des hostilités et l’absence de cessez-le-feu entre le Maroc et le Front POLISARIO marquent un net recul dans la recherche d’une solution politique à ce différend de longue date. Il est primordial de rétablir un cessez-le-feu. Ce contexte difficile rend la négociation d’une solution politique à la question du Sahara occidental plus urgente que jamais, près de 50 ans après le début du conflit.»

    Antonio Guterres.

    Dans son rapport, le secrétaire général a rappelé les visites effectuées par son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans la région en septembre 2023 et en février et avril 2024, en vue de convaincre les parties à reprendre le processus des négociations.

    La publication de ce nouveau rapport intervient alors que la France, un autre membre permanent du Conseil de sécurité après les Etats-Unis en décembre 2020, a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Le MAROC est en réalité surendetté par la France de 31 milliards d’euros d’où son intention de voler le Sahara occidental pensant ainsi, payer sa dette colossale.

    Jamel333
    6 août 2024 - 10 h 57 min

    Je n’ai jamais compris pourquoi les 195 pays qui n’ont pas le droit de veto ne quittent pas ce truc. Comment pouvons-nous dire que ce machin est basé sur un système démocratique 3 pays font la pluie et le beau temps . L’ONU c’est un système créé par les occidentaux pour mettre au pas les pays du Sud il faut quitter ce truc et donner à l’Afrique du Sud les moyens d’en créer un nouveau pour les pays dit du SUD

    Abou Stroff
    6 août 2024 - 10 h 39 min

     » Il y a un écart manifeste entre les engagements proclamés et les actions réalisées sur le terrain. » avance A. B..

    je pense que cette phrase résume toute la problématique qui ne peut aucunement être perçue par ceux qui croient que nous vivons dans un monde des Bisounours où tout le monde, il est beau, où tout le monde, il est gentil, et où tout le monde, il recherche le bonheur de tout le monde.

    ceci étant dit, contrairement à l’auteur, je pense que l’onu ne pratique pas la politique de l’autruche mais pratique la politique qui sied le mieux aux intérêts antagoniques des puissances mondiales, lesquelles utilisent des proxy, dans des guerres limitées, pour ne pas se retrouver nez à nez avec le risque de déclencher une guerre mondiale qui ne servirait aucune des dites puissances.

    moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part que les conflits du Sahara Occidental de la Palestine, ne se résoudront jamais via des résolutions d’un quelconque machin, y compris l’onu, mais ces conflits résultant d’une colonisation remarquable, seront dépassés dès que les colonisés (les sahraouis et les palestiniens) auront compris que leur indépendance est au bout de leurs fusils et nulle part ailleurs.

    PS: quant au « cynisme [qui ] se manifeste dans l’exploitation des conflits pour servir des intérêts géopolitiques et stratégiques », je pense qu’il (le cynisme) est de la même nature que le cynisme qu’arbore la classe capitaliste qui enfume les travailleurs, en leur racontant des histoires de démocratie, de droits de l’homme, de liberté de pensée, etc. tout en les exploitant, en les asservissant et en les réduisant à des bêtes de sommes, tout cela au sein d’un système, i. e. le système capitaliste qui enrichit les riches et appauvrit les pauvres.

    wa el fahem yefhem

    Anonyme
    6 août 2024 - 10 h 28 min

    Il est évident que la dernière décision de la France a fait des ravages au sein du régime politicomilitaire

      Anonyme
      6 août 2024 - 14 h 43 min

      De quels ravages parles-tu?
      Les gens chez nous mangent à leur faim et dorment sous un toit, contrairement à ton pays voleur de pays qui ne lui appartient pas.
      Sie demain l´Algérie proposait au Maroc de se partager le Sahara Occidental et faire la paix, ton pays sauterait titsuite sur l´occasion, comme avant avec la Mauritanie,

        Driss
        6 août 2024 - 16 h 31 min

        Le problème de l Algerie c est qu elle vit toujours
        En 1970 , elle n’a toujours pas compris que le monde
        Aujourd’hui à changer, il n y a plus de Boumediene ni de
        Khadafi .

          Anonyme
          6 août 2024 - 22 h 09 min

          Le problème des esclaves consentants et traîtres c’est esclave un jour esclave toujours traître un jour traître toujours et qu’ils vivent dans leur monde virtuel du royaume enchanté.
          Viens donc récupérer tes > 1 millions de clandestins mrrarkas qui parasitent l’Algérie et gardes les chez vous ou fi franssa !

      Non Événement
      6 août 2024 - 22 h 18 min

      Tu parles de la « décision » de ton maître qui t’as écrit ton plan d’autonomie bidon sorti d’un cerveau dégénéré ravagé malade et plus qu’atteint la france ?!
      Le seul régime que les Algériens connaissent c’est celui que vous vous vivez en « comme j’aime » mon commandeur des croyants en perte de poids au sens propre…

    Brahms
    6 août 2024 - 10 h 21 min

    L’ONU c’est du droit administratif, il gère la forme et non le fond du litige.

    Ensuite, il appartient au peuple de s’organiser de la meilleure des façons pour éviter d’être spolié.

    L’inconvénient c’est que dans l’arrière boutique de l’ONU, vous avez les représentants des états proxys qui s’entendent en amont avec les représentants des grandes puissances, ils dinent ensemble, ils parlent ensemble, ils se graissent la patte ensemble via des mallettes bourrées de cash, ils vont au restaurant ensemble ce qui fait que les dossiers tournent dans le vide comme sur un tourniquet.

    Imaginez le Sahraoui qui veut construire sa maison depuis l’âge de 20 ans, aujourd’hui il a 70 ans et la solution à son problème n’a toujours pas été réglée par des BAC + 10

    Les gens de l’ONU sont en réalité, des briseurs de vie, ils ne pensent pas du tout à la vie des autres. Ils viennent tchatcher à l’ONU, ils touchent leur salaires et primes et vont tourner à NEW YORK dans les galeries donc forcément, le petit citoyen qui se trouve en Palestine ou au Sahara, c’est vraiment le dernier de leur souci.

    Le système capitaliste marche avec les puissants, il ne donnera jamais rien au petit citoyen donc avec l’ONU, vous pourrez attendre et attendre 100 ans, c’est comme ça et quand c’est trop long, cela signifie que le droit n’existe pas.

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