L’affaire d’Imane Khelif s’invite à l’ONU : le délégué algérien répond au Russe
Par Houari A. – Quand même des chefs d’Etat – l’ex-président américain Donald Trump et la Première ministre Italienne Giorgia Meloni – se mêlent de l’affaire de la boxeuse algérienne Imane Khelif, il faut s’attendre à ce que les choses aillent plus loin. En effet, c’est dans l’enceinte du Conseil de sécurité des Nations unies que le représentant de l’Algérie a dû faire une mise au point à son homologue russe, dans des termes, certes corrects, immanents à la grande amitié qui lie les deux pays, mais la rectification était quand même nécessaire, a-t-il précisé.
Notre représentant a rappelé qu’Imane Khelif est née fille, qu’elle a grandi fille et qu’elle est la fière descendante des vaillantes femmes algériennes qui ont toujours donné l’exemple en matière de courage et d’engagement. Le diplomate algérien a indiqué que la boxeuse algérienne n’a, certes, pas été citée nommément par le délégué russe, mais que l’allusion était clairement adressée à une «sportive championne de mon pays». «Je voudrais mettre l’accent sur le fait que la courageuse boxeuse, Mlle Imane Khelif, a pratiqué le sport en tant que femme avec tout ce qui la caractérise», a affirmé le délégué algérien, en ajoutant qu’«il n’y a pas le moindre doute sur son appartenance à la gent féminine», ajoutant que ceux qui prétendent le contraire «doivent obéir à des agendas inavoués dont on ignore les desseins». «Enfin, je me contenterai d’inviter tout le monde à se référer à la décision du Comité international olympique qui a, sans aucune ambiguïté, démonté les mensonges de ceux qui ont essayé de semer le doute au sujet de notre courageuse championne», a conclu le représentant de l’Algérie aux Nations unies.
L’affaire de la campagne de dénigrement qui vise la boxeuse Imane Khelif s’est amplifiée et a pris une tournure éminemment politique depuis qu’elle a vaincu son adversaire italienne par jet de l’éponge. Les voix stigmatisantes de dirigeants de pays occidentaux se sont mêlées aux commentaires des médias qui ont tout fait pour déstabiliser la championne algérienne, dans l’hypothétique espoir de la freiner dans son ascension vers le podium, ses performances dépassant de loin celles de ses concurrentes.
Vendredi dernier, la chaîne Al-Arabiya s’était jointe à cette campagne, accusant l’athlète algérienne d’être une personne transgenre. Le média saoudien semblait avoir puisé ce vocabulaire des agences de presse occidentales et repris cette contrevérité machinalement sans se rendre compte de la gravité d’une telle entorse aux règles d’éthique et de déontologie, qui a failli provoquer une crise diplomatique entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite. Des sources proches du dossier ont, en effet, indiqué à Algeriepatriotique que le ministre de la Communication avait dû intervenir en personne auprès des responsables de la chaîne saoudienne qui a retiré tous les articles diffamants et les a remplacés par d’autres favorables à Imane Khelif.
En France, la Grande Mosquée de Paris s’est engagée à rembourser les billets des Algériens qu’elle avait invités à se rendre nombreux à l’Arena Nord où un combat de notre boxeuse était programmé.
Selon des sources crédibles, les institutions de l’Etat concernées par cette affaire ont été mobilisées pour contrecarrer cette campagne qui cible l’Algérie à travers une de ses sportives qui avance à grands pas vers le sacre, au moment où tout a été mis en œuvre par les lobbies anti-algériens, très actifs en France, pour faire en sorte que l’hymne national algérien ne soit pas entonné sous le ciel brumeux de Paris.
Il faudra sans doute s’attendre à des excuses de la part de la délégation russe à l’ONU, qui, d’habitude, partage avec les diplomates algériens le combat pour les causes justes, au premier rang desquels celui du peuple palestinien martyr. Ce ne peut être, en réalité, qu’un nuage passager dans les excellentes relations algéro-russes et un malentendu qui, souhaitons-le, sera vite levé.
H. A.
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