Révélations sur la grande mascarade des ouvertures de consulats à Dakhla
Par Kamel M. – Le dernier pays à s’être adonné à une séance photo mettant en scène l’inauguration d’un consulat à Dakhla est le Tchad. Ce pays, protectorat français tout comme le Maroc, a exécuté l’ordre venu de Paris de dépêcher le ministre des Affaires étrangères dans la ville occupée sahraouie pour, prétendument, y ouvrir une représentation consulaire en guise de reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental. Cette mascarade intervient quelques semaines après la volte-face factice du président français qui a vendu du vent à Mohammed VI, en l’assurant de son soutien au plan d’autonomie.
Mascarade d’abord car la décision d’Emmanuel Macron est unilatérale et n’engage donc pas la France dans sa dérive. Mascarade ensuite car la France est toujours sans gouvernement après le détournement de la victoire du Front national au premier tour et du Nouveau Front républicain au second, lors des dernières législatives qui ont dévoilé au grand jour la démocratie de façade pratiquée dans les pays occidentaux.
Les observateurs avisés ont fait constater, dans ce jeu puéril du régime marocain, que le consulat inauguré par le membre du gouvernement tchadien est tout bonnement le même que celui devant lequel se sont pris en photo l’ensemble des responsables étrangers qui se sont prêtés à cette comédie burlesque, un édifice qui, par ailleurs, est désert, aucun fonctionnaire des pays concernés n’y ayant été affectés. Eux-mêmes sont conscients du caractère absurde de la démarche, rendu nécessaire néanmoins par les promesses de contreparties de la part des alliés du régime de Rabat : Emirats arabes unis, France, Etats-Unis et Israël.
«Tout à ses comptes d’apothicaire et calculette en main, le vibrionnant ministre marocain des Affaires étrangères nous sert des pourcentages qui glorifient la marocanité des provinces du sud, sans tenir compte, bien entendu, des consulats qui seront fermés lorsque les rideaux seront tombés. sur cette farce», ironisait l’ancien envoyé spécial pour les pays du Maghreb et le Sahara Occidental Amar Belani. «Cette lubie de vouloir agrandir le club balnéaire Bourita, qui habite ce collectionneur impénitent de consulats fictifs en villégiature opulente à Dakhla, est désormais fortement aiguillonnée par le dernier discours du roi qui somme son chef de la diplomatie de consolider une dynamique africaine bâtie, en vérité, sur l’autosuggestion et le stimulant pécuniaire», se gaussait-il.
L’ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères soulignait que «les jeux de dupes pratiqués par ce bonneteur diplomatique ne remplaceront jamais le quitus incontournable de la légalité internationale que seule l’ONU peut imprimer à une solution authentiquement acceptée par le peuple sahraoui et son représentant unique légitime du Front Polisario».
«Cette histoire de consulats fantômes, c’est en fait l’histoire bien remplie d’un immeuble bien vide et en viager», concluait Amar Belani sur une tonne de railleur.
KM
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