La gifle de la ministre espagnole de la Défense au régime bluffeur de Rabat
Par Kamel M. – Le régime marocain tente une riposte médiatique qui le prémunisse de la raillerie de ses sujets, mais sa réaction via ses outils de propagande est faible, comme il fallait s’y attendre. En effet, à Rabat, on n’a pas digéré la tournée que la ministre espagnole de la Défense a effectuée dans les îlots «de souveraineté espagnole» – selon le narratif officiel espagnol – au large des côtes marocaines. Margarita Robles a notamment visité les îles Chafarinas, «historiquement disputées avec le pays voisin», rappellent les médias espagnols.
«Ce lundi, la ministre de la Défense, Margarita Robles, a entamé un court voyage à travers les territoires souverains espagnols au large des côtes marocaines. Robles a atterri à Melilla, où elle a été reçue par la déléguée du gouvernement, Sabrina Moh, et le commandant général de la ville autonome, Luis Cortés Delgado, ainsi que par d’autres autorités militaires», indiquent, par ailleurs, les médias espagnols. «Là, Robles est montée à bord d’un hélicoptère qui a parcouru 126 kilomètres pour l’emmener d’abord au rocher de Vélez de la Gomera, puis à l’île d’Alhucemas, en face de la ville marocaine du même nom.» Mardi, la ministre de la Défense s’est également rendue sur l’île Isabelle II, revendiquée par le Maroc.
«Une centaine de soldats de l’armée gardent les rochers et îlots stratégiques de souveraineté nationale en Afrique du Nord, à côté des côtes du Maroc. Les troupes font partie des missions permanentes sur le territoire espagnol sous la direction du commandement général de Melilla et la supervision du commandement des opérations», expliquent les médias espagnols. «Les agents en uniforme sont déployés sur les rochers et les îlots de Vélez de la Gomera, Alhucemas et Chafarinas, qui, avec Perejil et Alborán – dépendant administrativement de la municipalité d’Almería –, forment ce que l’on appelle les petites places espagnoles de la Méditerranée», soulignent-ils.
«La présence de personnel en uniforme dans ces enclaves stratégiques pour la sécurité nationale s’est renforcée au cours de la dernière décennie», font remarquer les médias espagnols, qui annoncent «un déploiement supplémentaire de troupes dans les casernes militaires qui existent dans ces territoires», dont la mission consiste à «surveiller et détecter en mer la présence de trafics d’êtres humains ou de drogue» en provenance du Maroc. «Une activité qui se déroule en pleine crise migratoire avec une pression croissante sur les frontières terrestres de Ceuta, surtout, et de Melilla», font remarquer des médias, qui se réfèrent aux données du ministère espagnol de l’Intérieur, selon lequel «l’arrivée de migrants a augmenté de 173%, soit un millier de personnes de plus par rapport à la même période de 2023».
Côté officiel au Maroc, c’est motus et bouche cousue, au moment où les outils de propagande du Makhzen claironnaient sur un prétendu accord en vue entre Rabat et Madrid pour une gestion commune de ces îles et, donc, un retour partiel de la souveraineté marocaine sur ces territoires.
K. M.
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