«Baltaga», espionnage et corruption : les ingrédients de la diplomatie du Makhzen au Sahara Occidental
Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, a affirmé, mercredi à Alger, que le peuple sahraoui était déterminé à poursuivre sa lutte légitime pour exercer son droit à l’autodétermination, assurant que ni la corruption ni la «baltaga» auxquelles se livre le Makhzen n’entameront la détermination des Sahraouis à arracher leur liberté et leur indépendance.
Animant une conférence de presse au siège de l’ambassade de la République sahraouie, Sidati est revenu sur la récente «victoire diplomatique» enregistrée par la cause sahraouie à la Réunion ministérielle de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), ainsi que sur l’escalade de la politique répressive de l’occupation marocaine dans les territoires sahraouis occupés pour couvrir son échec.
Dans ce cadre, Sidati a condamné l’agression «barbare» commise par la délégation marocaine contre la délégation sahraouie après l’échec des tentatives marocaines d’entraver la participation de la République sahraouie à cette réunion, soulignant que «le Maroc, depuis son adhésion à l’Union africaine (UA) en 2017, n’a eu de cesse de tenter de remettre en question l’adhésion de l’Etat sahraoui, membre fondateur de cette union continentale, et d’entraver sa présence dans les partenariats de l’Union africaine avec d’autres organisations et pays».
Selon lui, la dernière réunion de la Ticad «a remis les choses en place et acté l’échec du Maroc dans ses tentatives, comme ce fut le cas au Mozambique, en Tunisie et au Japon pour la deuxième fois». En effet, a-t-il dit, le communiqué final du conseil ministériel à Tokyo a rappelé à l’unanimité le droit de l’ensemble des membres de l’UA de participer aux sommets et aux réunions de partenariat.
Qui plus est, les participants à la Ticad ont eu la preuve que la politique extérieure du royaume du Maroc repose sur la «baltaga», l’espionnage et la corruption, a ajouté le diplomate sahraoui, estimant que le Maroc avait ainsi donné au monde une image aux antipodes de l’Afrique qui aspire au développement, à la solidarité et à la fin de toute forme de colonialisme.
Selon lui, ce n’est pas la première fois que le Maroc recourt aux mensonges, à l’altération des faits et à la désinformation médiatique pour tenter de minimiser les revers et les échecs diplomatiques cuisants de sa politique expansionniste au Sahara Occidental.
Habitué à brouiller les cartes, le Maroc se livre en ce moment même à une propagande sur une prétendue exclusion de la République sahraouie de la prochaine réunion avec la Chine, a déploré le ministre sahraoui.
Il s’agit là d’une falsification des faits loin de toute objectivité, car cette réunion est un forum organisé par la Chine avec certains pays africains et non pas une réunion de partenariat Chine-UA, a-t-il affirmé.
R. I.
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