Chine-Afrique et Indonésie-Afrique : les Marocains bercés d’illusions par Bourita
Par Mohamed K. – Les Marocains s’accrochant à des brindilles, transformant les échecs diplomatiques en succès, ils jubilent à l’idée que le président algérien n’aurait pas été invité à Pékin et à Djakarta et que la République sahraouie n’y soit pas présente aux Forums Chine-Afrique et Indonésie-Afrique. Les médias du Makhzen trompent leur opinion publique en travestissant la vérité, prenant les sujets de Mohammed VI pour des imbéciles.
S’agissant de l’Algérie, l’élection présidentielle se tenant dans moins d’une semaine, la coïncidence des dates des deux forums avec la campagne électorale a évidemment fait que le président sortant, candidat à sa propre succession, bien qu’ayant reçu une invitation personnelle, ne pouvait, agenda interne oblige, se charger de ces deux dossiers qu’il a confiés à deux ministres, lesquels se sont déplacés pour le représenter. Quant à la République sahraouie, les médias marocains font insidieusement le parallèle avec la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), où le Sahara Occidental était présent, en la personne de son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Sidati, alors que le président Brahim Ghali aurait été «exclu» des rencontres qui se déroulent en Chine et en Indonésie. Or, expliquent des sources informées, les formats des deux rendez-vous avec celui de Tokyo diffèrent complètement, en ce sens que la Ticad est une rencontre qui regroupe le Japon et l’Union africaine en tant qu’organisation comptant l’ensemble de ses Etats membres, tandis que les forums de Pékin et de Djakarta réunissent les deux pays hôtes avec des Etats africains de façon bilatérale.
Cette fausse victoire de la diplomatie marocaine est une couleuvre que Nasser Bourita essaye de faire avaler aux Marocains pour camoufler les échecs successifs que le Makhzen vient d’essuyer en un mois. Il cherche également à faire oublier le revers – au sens propre comme au figuré – que ses sbires ont subi à Tokyo, lorsque le représentant du régime de Rabat a tenté de chahuter la réunion en s’en prenant physiquement au représentant sahraoui, avant d’être plaqué au sol par le diplomate algérien en réaction au comportement de voyou du nervi marocain qui sera, au demeurant, expulsé de la salle comme un malfrat.
Le Makhzen n’a pas digéré non plus la gifle qu’il vient de recevoir de la part de la Slovénie, qui a confirmé son soutien total aux résolutions des Nations unies relatives à l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination. Ce, au moment où Bourita claironnait que ce pays adhérait aux thèses marocaines. Ces développements font contrepoids au feuilleton burlesque des ouvertures factices de consulats à Dakhla, le dernier épisode en date étant celui du Tchad, dont le régime est, tout comme celui du Maroc, un appendice du Quai d’Orsay dont il exécute la feuille de route.
La joie des Marocains, bercés de contes et d’illusions par Nasser Bourita, est éphémère.
M. K.
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