Soutenir la candidature d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République
Une contribution de Nouara Bouzidi – Il y a quelques années, j’avais écrit un texte pour que nous refusions la mascarade du 5e mandat présidentiel de feu Bouteflika. Je ne renierai pas une seule ligne de ma prise de position : on nous menait vers la folie politique, vers la démesure d’un groupe de gourmands sots et aveugles. C’était un appel, parmi plusieurs, pour que les patriotes algériens aux responsabilités ne nous laissent pas nous vautrer à adorer un cadre, pour qu’ils se solidarisent afin de donner à notre peuple un avenir digne de son histoire.
Dans une situation pareille, il ne nous faut aucunement prêter attention aux mensongères leçons de morale des pays qui avaient fait la promesse de «plus jamais ça», il faudra plutôt considérer les anciennes traditions humaines. La tradition chinoise ancienne parle de mandat céleste : le peuple d’un pays doit suivre son vicaire (aujourd’hui le roi ou le président d’un pays) tant que celui-ci bénéficie du mandat du Ciel. L’expression n’est pas naïve, ni ridicule, mais profonde. Le peuple d’une nation se doit de suivre son représentant tant que celui-ci est juste et responsable, tant que celui-ci tient la route, la seule qui vaille : celle du juste milieu. Seule la justice est la véritable guidance qui mérite notre soutien. L’outrecuidance de la faction de Bouteflika était telle que le mandat du Ciel devait leur être unanimement retiré : toute cette clique insatiable devait partir. Nous n’étions pas les sous-hommes d’une faction mafieuse, mais le peuple de tout un pays. Que cette bande de profonds égoïstes (contre les vies des Algériens) réponde de ces sorties de route n’était que justice. Ce n’est pas fini : nous attendons la mise en cause de tous ceux, sans aucune exception, qui auront dilapidé ou pris à leur compte l’argent de l’Algérie pour le compte de leurs viscères et de leur petit monde. Cet argent et ces biens ne leur appartenant pas, il doit être entièrement restitué aux finances de la nation algérienne.
Le Hirak, pour la partie que nous connaissons, était un rassemblement populaire indispensable, bénéfique, salvateur. Le refus du 5e mandat était celui du peuple algérien, celui du bon sens. Si certains ont souhaité le détourner de son élan premier, cela ne doit étonner personne : les retors, carriéristes avides et autocrates fainéants, aiment tirer les marrons du feu, c’est même leur marque de fabrique. Dieu soit loué, ils n’y sont pas parvenus et notre vigilance doit rester intacte. Notre patience avait atteint ses limites, ces personnes irresponsables ne pensaient qu’à leur ventre tout en oubliant le ventre historique duquel ils sont normalement pourtant issus. Tant de retards ont été accumulés du fait de ces «citoyens» algériens, irresponsables, égoïstes et affamés, que l’on retrouve à chaque cycle historique de notre pays. Ils doivent, tant qu’il est encore temps, cesser leur errance et leurs prédations car une lutte sans merci contre leur corruption morale devra leur être présentée.
Puis, un autre texte concernant les élections de décembre 2019 a suivi : il considérait que ce qui se passait ne respectait pas les règles de la préparation des élections, il évoquait le principe de la règle. J’avais écrit ceci, car je pensais, à ce moment précis, que cette élection présidentielle (était) sans avenir et que nous devions probablement revivre une redite de ce qui s’abattit sur notre pays après 1988. Pour ma part, je n’ai pas voté aux élections présidentielles de 2019 qui ont mené Tebboune aux responsabilités présidentielles. J’ai suspendu mon jugement. Redoutant une nouvelle errance politique, je suis restée dans le silence et l’observation de la situation. La décennie noire a été une tragédie pour notre pays. Les mauvais souvenirs empêchent la naïveté. Finalement, nous étions peut-être condamnés à nous livrer une guerre de pouvoir entre nous, pour le malheur de nous tous et pour le bienfait de pays voisins proches ou lointains lorgnant les richesses de notre pays et souhaitant nous faire gagner la ligue des pays persécuteurs et moralisateurs. Nos «concitoyens» égoïstes de l’époque Bouteflika et les étrangers prédateurs sont semblables en tout point : notre pays n’existe pas pour eux, il n’est vu comme un magasin de richesses. Or, notre pays est autre chose qu’un magasin : il est partie prenante de nos corps, de nos cœurs et de nos enracinements familiaux, l’attachement à notre pays coule dans notre sang. Lui porter atteinte, c’est nous dévitaliser tous. Ces Algériens inconséquents en ont-ils consciences ? Savent-ils réfléchir en dehors de leur seule petite personne ?
Nous pouvions penser que le mouvement populaire du Hirak était enfin le réveil de notre peuple, nous pouvions aussi penser que sa fin était une manœuvre contre le destin de notre pays. La mobilisation du peuple algérien a été notre plus grande respiration depuis la fin de la décennie noire : ne nous laissons plus prendre par les querelles de chapelles ; ne nous laissons plus voler notre attention par les polémiques stériles ou par les distractions vaines ; ne cherchons plus dans le régionalisme des fausses réponses pour de vraies questions de réappropriation culturelle ; ne laissons plus aux faussaires, aux charlatans et aux laboratoires politiques étrangers manipuler et défigurer la religion musulmane.
Tant d’attentes et d’espérance depuis ces années de malheur et de terreur.
Certes, c’est prévisible, les presses de certains pays inamicaux à l’égard de notre pays ressortent encore et encore leurs antiennes sur l’Algérie. Elles radotent continuellement, avec obsession, et présentent une image de l’Algérie qui n’existe que dans leurs fantasmes et leur mépris sans fond. Sans le sujet «Algérie», ces «presses» ne pourraient pas travailler, la thématique «Algérie» leur sert de caisse de résonance et de tiroir de caisse. Ils alimentent une haine qu’ils sont prompts à projeter sur l’objet de leur mépris. Ne les écoutons pas : ignorons leurs mensonges, méprisons leur mépris. Cela fait des lustres que ces presses mainstream ont quitté le champ du réel. Voir l’Algérie avec leurs lunettes, c’est non seulement se tromper de réel, mais nous empêcher de croire en notre pays, en ses potentialités. C’est, comme le dirait la formule psychologique consacrée, du gas-lighting de masse, par voie médiatique.
Pendant le Hirak, nous ne pouvons voir que ce qui nous était accessible, le reste nous dépassant. Que s’est-il passé entre temps ? Tant de choses. Pour ce qui nous concerne, seule la réalité objective compte : la présidence d’Abdelmadjid Tebboune est en train de changer notre pays et enfin nous rassembler : nous avons perdu tant d’Algériens durant la décennie noire, tant de potentialités humaines, tant d’intelligences, tant de compétences. Sa présidence est pour notre peuple une source de réconfort, de compétences et de confiance. Nous découvrons, jour après jour, un président, des responsables et des citoyens algériens qui œuvrent et font avancer notre pays. Que demander de plus ? C’est la seule route à prendre, les autres sont des impasses, nous l’avons suffisamment appris. Cela est suffisant : travailler de concert, travailler honnêtement les bienfaits de notre terre, récolter le fruit honnête de nos œuvres.
Si se mobiliser contre les mauvais chefs est une obligation morale pour tout peuple dans toute nation qui se respecte, suivre les vrais chefs, les justes et les rassembleurs, les compétents, est aussi un devoir, une évidence morale. La mémoire est majeure dans les temps que nous vivons présentement. Nous avons besoin de nous rappeler du combat de nos chouhada, ils nous ont permis de ne pas être les fantômes du colonialisme, spoliateur, hédoniste et méprisant, dans notre propre pays. En tant qu’Algériens, notre rejet n’a jamais concerné les Français en tant que personnes ou en tant que peuple, mais l’immonde idéologie colonialiste qui les a considérablement abîmés et dont ils ne mesurent pas encore l’ampleur et la dévastation. Nos compatriotes doivent aussi garder en vue le futur : celui de leurs enfants et de leurs petits-enfants. Ensemble, nous avons besoin de soutenir nos responsables actuellement aux affaires de notre nation. La population algérienne doit être lucide et raisonnable, opter pour le travail de tous avec tous, dans les familles, dans les amitiés, dans les corporations de métiers. Nous n’avons pas d’autre solution : la vraie réussite ne peut être qu’individuelle et collective à la fois.
Maintenant, un mot concernant la diaspora algérienne : elle aura besoin de courage et de mesure, de savoir reconnaître les dangers qui pourraient la guetter. Je l’appelle à réaliser et à accomplir, avec mesure, respect, clairvoyance et sagesse sa part dans le destin de l’Algérie. Toute la diaspora algérienne, partout dans le monde, doit se rappeler et ne pas oublier que ceux qui sont restés, et restent, en Algérie sont ceux qui ont gardé la maison Algérie pendant qu’ils évoluaient ailleurs.
Aux Algériens vivant en Algérie et n’ayant jamais quitté leur pays, je leur demande de savoir de ne pas avoir peur de perdre leur place, de ne pas s’inquiéter des différences nées de l’immigration, mais de leur apprendre, aux Algériens nés dans la diaspora, comment ils pourraient faire pour travailler avec eux pour le bien de notre pays, comment ils pourraient partager leurs forces et se former ensemble, les uns avec les autres, les uns pour les autres, pour éviter les séparations nées des rivalités et des différences de surface. L’amour de l’Algérie l’exige en chacun de nous tous.
Aucun chantier humain juste n’est impossible, jamais. L’heure est pour tous advenue : retrousser nos manches et travailler tous ensemble, sur tous les plans, pour réaliser ce qui incombe à notre temps et à notre génération. Comme le disait notre regretté Frantz Fanon : «Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir».
Au lieu de nous chamailler sur des différences, entretenues, y compris par des laboratoires politiques (la décennie noire était un laboratoire politique criminel, il suffit de voir ce qui s’est passé depuis, dans de nombreux pays, pour le comprendre) nous devons opter pour les liens familiaux qui existent entre nous et oser sortir des habitudes confortables : apprendre les langues de tous les Algériens, ne pas faire de l’usage d’une des langues une identité excluant les autres Algériens, et ce quelle que soit la langue. Ce sujet est important, car fonctionnel pour le long terme. Nous aurons besoin d’entamer ce projet de réappropriation culturelle linguistique : que chaque personne de la diaspora, comme tout Algérien, puisse parler et écrire la langue arabe, les parlers berbères de notre pays.
Je nous appelle tous à la créativité et à l’innovation pour travailler ensemble, dans nos familles, dans nos relations, dans nos villages ou villes familiaux. Pour ce qui nous concerne, le recours à la métaphore de la ruche coule de source : certes, les abeilles sont très petites, mais en raison de leur organisation collective, immense, solidaire et structurée, elles créent un chef-d’œuvre : le miel. Soutenir la souveraineté de l’Algérie et solidariser le peuple algérien pour son pays, dans son entièreté sont, et resteront, notre horizon.
Je nous appelle à nous souvenir qu’un peuple peut se faire voler sa terre et que la force de la défense militaire est un devoir et une nécessité, pas un caprice. En ces heures, un peuple cher à nos cœurs vit une colonisation aussi abjecte que délirante, il court le risque d’être effacé des peuples du monde avec le «silence» des pays donneurs de leçons «double standard», ses enfants meurent, la guerre sévit et la justice internationale ne s’applique pas au vu et au su de tous. Nous souvenir toujours que la position de principe de l’Afrique du Sud, de l’Irlande, de l’Algérie et de nombreux au niveau international, en ces temps effroyables, est pour nous tous une question d’évidence. La dignité humaine est non négociable. Le colonialisme est dans ses fondements une entreprise criminelle, mensongère et spoliatrice.
Je nous appelle, aussi, à nous souvenir des sacrifices de notre armée nationale populaire, qui, par sa lutte contre le terrorisme durant la décennie noire, a défriché le terrain et nous permet de vivre ces instants. Si la table est aujourd’hui servie, chaque compatriote doit s’en souvenir, c’est en raison du combat de l’Armée nationale algérienne pour la sécurité de notre territoire national et de notre nation. Personne ne regarde les armées qui ont déstabilisé des pays étrangers du «Sud global», mais on se demande pourquoi l’Armée algérienne se permet le droit de protéger son pays : ce simple constant révèle la folie raisonnante en cours.
J’appelle notre président de la République, Si Abdelmadjid, à continuer à nous rassembler, comme il sait si bien le faire, tel un bon père de famille soucieux de la paix entre ses fils et ses filles.
Oui, pour ceux qui croient en Dieu, il ne faut pas en avoir honte et oser le dire : nous prions Dieu pour notre Président et tous nos responsables de valeur. Pour qu’ils accomplissent leur charge. Dans nos prières, nous demandons que Tebboune pour qu’il reste insensible aux tentations du pouvoir tout en l’exerçant efficacement. Nous souhaitons qu’il reste avec nous, à la direction du pays, et qu’il continue à semer la coopération et la concorde, entre ses collaborateurs, entre nous, qu’il continue son travail pour notre pays.
Nous avons une autre demande : nous souhaitons que Tebboune prépare et forme les hommes et les femmes qui, plus tard, suivront ses pas, ceux de Liamine Zeroual et ceux de feu Si Houari Boumediene. Cet héritage de caractères sera, pour les hommes et les femmes qui auront la charge de conduire le pays, un semis de graines de compétences, d’efficacité, d’affection profonde pour le peuple algérien et de fidélité à l’Algérie.
Nous demandons à tous nos responsables de continuer dans leur coopération, de ne pas se faire piéger par les passions et les ambitions personnelles, de ne pas rentrer dans des luttes idéologiques ou des luttes de personnes vaines, de ne pas empêcher les talentueux parmi nous de nous en faire profiter. Chaque homme doit se souvenir que son pire ennemi est lui-même : l’envie est la mère des crimes, l’homme accompli est celui qui sait la maîtriser. Nous attendons beaucoup de vous tous, tous nos responsables, à tous les niveaux. C’est votre devoir : accomplissez-le pour le bien de l’Algérie et de son peuple.
Pour qu’Abdelmadjid Tebboune puisse continuer son travail et être le premier d’entre nous à nous rassembler, rassemblons-nous pour la reconduction de son mandat à la tête de notre nation.
N. B.
Ndlr : Les avis exprimés n’engagent que l’auteur et ne sauraient être considérés comme constituant une prise de position du site.
Comment (34)