L’indispensable préalable si Tebboune maintient sa visite officielle en France
De Paris, Mrizek Sahraoui – Parce qu’Emmanuel Macron a toujours pris des décisions sans les mûrir, ni les réfléchir, généralement dans le but d’exister sur le plan médiatique mais au détriment des intérêts de la France, qu’il se retrouve, à chaque fois, obligé de se résoudre à tenter une improbable réconciliation. Sur ce plan comme sur beaucoup de sujets, Emmanuel Macron est incorrigible. C’est inutile d’espérer qu’il ne sera pas amené à récidiver.
Depuis qu’il a pris les rênes de son pays, les relations entre la France et l’Algérie, notamment, n’ont eu de cesse de se détériorer. Dans tous les cas à cause du comportement pour le moins irresponsable du président français, qui a multiplié les provocations. Puis de se raffermir, parce que les autorités algériennes, eu égard à l’histoire, au nombre de ressortissants algériens établis en France et, surtout, vu les liens économiques tissés depuis la fin de la colonisation, l’Algérie a toujours considéré nécessaire de garder avec la France des rapports cordiaux, dans la mesure du possible et du raisonnable, bien sûr.
Sa décision de prendre fait et cause pour l’illégal plan du Maroc, l’un des deux derniers colonisateurs au monde, pour le Sahara Occidental, prise sans doute dans un but de politique intérieure, avait fâché Alger, qui avait décidé immédiatement le rappel de notre ambassadeur à Paris. Pour une sortie rapide de la crise, et dans le but de renouer les contacts, il vient d’envoyer à Alger sa conseillère Afrique du Nord et Moyen-Orient. Mme Anne-Claire Legendre est reçue, ce mercredi, par le président Tebboune, fraîchement réélu pour un mandat de cinq ans.
Si, pour le moment, rien n’a filtré des discussions entre l’émissaire du président français et le président algérien, il est fort à parier que la visite en France de ce dernier, initialement programmée pour fin septembre-début octobre, a dû faire partie de l’ordre du jour.
Une visite d’Etat du président Tebboune en France, pourquoi pas ? Mais, il faut tenir compte de l’élément factuel que celle-ci, si elle devait avoir lieu devrait intervenir après l’installation du nouveau gouvernement. Un gouvernement qui ne serait pas forcément favorable à une entente cordiale entre la France et son ancienne colonie.
A considérer également que le pouvoir est, de façon indirecte, entre les mains du Rassemblement National. Le parti du clan Le Pen qui a en main la redoutable menace de censure. Et sachant que la colonne vertébrale du programme est constituée de la haine viscérale qu’il voue à l’Algérie, son peuple et ses institutions, serait-il amené alors à la mettre en œuvre en guise de cadeau aux haineux et aux nostalgiques de l’ère de l’Algérie coloniale ?
C’est toute la question.
M. S.
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