Ce qui nous attend dans les aéroports après l’attentat aux bipeurs explosifs
Par Abdelkader S. – L’attentat en série exécuté à distance par les services secrets israéliens au Liban pose un sérieux problème de sécurité, notamment dans le domaine du transport aérien. On se souvient que l’attaque du World Trade Center par Al-Qaïda en 2001 a complètement chamboulé les règles de sécurité dans les aéroports, des règles contraignantes qui demeurent en vigueur à ce jour, soit plus de vingt ans plus tard. Des sources sécuritaires indiquent que l’explosion à distance des éléments piézoélectriques commandés par le Hezbollah libanais ouvre la voie à d’autres actions terroristes similaires qui pourraient cibler les aéronefs civils.
Que faire face à cette nouvelle menace sérieuse ? Après l’attaque contre les deux tours jumelles à New York, les Etats-Unis ont imposé des mesures de sécurité draconiennes, aussitôt suivies par l’ensemble des pays dans le monde entier. Le passeport deviendra biométrique et les fouilles au niveau des aérogares sont devenues plus strictes et donc plus lentes, obligeant les voyageurs à être présents à l’aéroport trois heures avant l’embarquement. Des objets jusque-là autorisés seront interdits, tandis que l’usage des appareils électroniques à bord pendant le vol sera proscrit durant tout le vol.
Depuis l’attaque du Mossad aux pagers, de nouvelles restrictions risquent d’être imposées aux passagers qui pourraient être amenés à voir leurs smartphones, tablettes et autres ordinateurs portables sévèrement contrôlés au niveau des filtres mis en place par la police des frontières. Un nouveau contrôle qui nécessitera la mise en place de nouveaux systèmes de vérification et le recours à de nouvelles technologies.
L’attentat que le Mossad vient de commettre au Liban n’est que le commencement d’une nouvelle ère qui sera marquée par un terrorisme virtuel fondé sur la maîtrise de la technologie et qui viendra se greffer à la guerre de quatrième génération qui permet aux maîtres de ce monde de causer des morts dans les rangs «ennemis», en appuyant sur un bouton et sans engager des troupes au sol. Le travail commencé par les drones tueurs sera achevé par des attaques numériques qui se limitaient à des offensives sur des dispositifs informatiques à travers les réseaux cybernétiques.
D’après Reuters, le Mossad a placé des explosifs dans 5 000 téléavertisseurs que le Hezbollah avait commandés des mois avant les explosions. Se référant à des sources sécuritaires, la très sérieuse agence de presse britannique a précisé que des bipeurs ayant explosé ont été transportés par des passagers à bord d’avions et que les explosifs n’ont pas été détectés par la sécurité des aéroports, estimant que «cela devrait être terrifiant pour l’industrie aérienne». Ces sources mettent an avant le caractère machiavélique des sociétés spécialisées dans la sécurité, lesquelles sociétés «se précipiteront pour essayer de vendre leurs nouveaux équipements qui peuvent détecter les explosifs dans les équipements électroniques».
L’attaque au matériel électronique explosif présente un gros avantage pour les terroristes. «Cet incident [du Liban, ndlr] va se retourner contre la communauté internationale qui garde le silence sur un tel acte criminel. Une idée qui sera utilisée contre elle car il est peu coûteux de mettre en œuvre l’explosion d’un seul engin dans un avion qui provoquerait instantanément le chaos dans le monde entier», mettent en garde des observateurs.
A. S.
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