La migration clandestine au menu du G7 en Italie : l’Algérie expose sa vision
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a déclaré, jeudi depuis l’Italie, que le traitement du phénomène de la migration clandestine était inconcevable dans le cadre de mesures conjoncturelles, car exigeant une vision globale visant principalement à traiter ses causes profondes, en réunissant les conditions de sécurité et de stabilité et en soutenant le développement dans les pays d’origine.
Dans son allocution lors de la réunion des ministres de l’Intérieur du G7 tenue dans la ville de Mirabella Eclano, Merad a affirmé que «le traitement de la question de migration clandestine, aux répercussions multidimensionnelles, est inconcevable dans le cadre de mesures conjoncturelles, car exigeant une vision globale, intégrée, coordonnée et solidaire, visant essentiellement à traiter les causes profondes du phénomène, et ce en garantissant les facteurs de sécurité et de stabilité et en soutenant le développement dans les pays d’origine».
«Telle est la perspective que défend l’Algérie, une perspective fondée sur la relation entre la sécurité et le développement. L’Algérie poursuit, sous la direction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ses démarches visant à accompagner les efforts de développement dans les pays africains, notamment dans les zones frontalières, et ce à travers des projets structurants et des actions de coopération et de solidarité dans la région, tout en plaidant pour la cause de développement en Afrique dans tous les fora internationaux», a-t-il précisé.
«La migration, qui a contribué à la promotion de l’Humanité dans divers domaines, a toujours permis la création d’espaces d’échange et de diversité culturelle et sociale et a été un vecteur clé dans le développement économique des sociétés, est désormais associé à des flux de migrants clandestins en raison de l’instabilité dans les pays d’origine, de la dégradation de leurs conditions sécuritaires, et de la fragilité de leurs infrastructures de développement», a ajouté le ministre.
Dans cette optique, Merad a abordé «les défis auxquels l’Algérie est confrontée, depuis de nombreuses années, en matière de migration», précisant qu’ils «se sont développés récemment de manière rapide et complexe, se manifestant par une augmentation alarmante de vagues de migrants clandestins, ce qui constitue une menace pour notre sécurité nationale».
«Notre gestion de cette question a permis d’identifier plusieurs dangers inhérents à ce phénomène, auxquels l’Algérie est confrontée. Il s’agit notamment du lien étroit entre les réseaux de passeurs de migrants, la traite des êtres humains et les groupes terroristes opérant dans la région du Sahel africain, et les réseaux du crime organisé, activant dans le trafic de drogue, d’armes et la prospection aurifère illégale», poursuit Merad.
Evoquant ces risques, le ministre a cité les démarches menées par certaines parties hostiles, de connivence avec des réseaux de traite des êtres humains, visant à inonder l’Algérie d’immigrants de diverses nationalités, outre les tentatives d’infiltration de criminels, enregistrées, parmi les groupes d’immigrants, dont certains sont impliqués dans des activités hostiles à l’Algérie», faisant savoir que «certaines parties cherchent à recruter des migrants clandestins de l’intérieur et de l’extérieur de l’Afrique, au sein d’organisations qui en relève pour assurer des services militaires au Sahel».
«Consciente de l’ampleur de ces enjeux et risques, l’Algérie a agi dans le cadre d’une vision systématique objective en adoptant des plans d’action aux dimensions juridiques, humaines, opérationnelles et de développement en vue de maîtriser les impacts négatifs de l’immigration clandestine», relevant que cette approche «a permis depuis le début de 2024 le rapatriement de près de 80 000 migrants clandestins, outre le démantèlement d’un nombre important de ces réseaux criminels multinationaux», des efforts qui ont nécessité, a-t-il dit, «la mobilisation de moyens matériels et humains considérables».
«Les services et les instances de sécurité poursuivent l’adoption d’un plan opérationnel devant faire face à la migration clandestine par voie maritime, d’où une baisse, sans précédent, des tentatives par rapport aux années précédentes», a indiqué le ministre, se félicitant du rythme de «collaboration et de coopération avec les organisations onusiennes activant en la matière, à l’instar de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui a permis de réaliser des résultats positifs en facilitant le retour de plus de 6 000 migrants clandestins vers leurs pays d’origine depuis le début de l’année en cours. L’opération doit se poursuivre intensivement jusqu’à la réalisation des objectifs escomptés et atteindre 10 000 retours volontaires/an.
Dans le même sillage, Merad a salué «la coopération exemplaire que soutient l’Algérie dans le cadre du projet régional proposé par la République italienne pour développer les mécanismes d’aide au retour volontaire, à la réinsertion et au retour volontaire humanitaire, inscrits dans le cadre de la mise en œuvre des conclusions des travaux de la réunion quadripartite entre ministres de l’Intérieur de l’Italie, de l’Algérie, de la Tunisie et de la Libye».
Merad a, en outre, insisté sur l’importance qu’accorde l’Algérie au renouvellement de la participation et de la coordination concernant la gestion du phénomène de migration dans le cadre d’une vision globale permettant de relever ces défis, conformément aux aspirations communes», mettant en avant l’importance des visions qui couronneront les travaux de la réunion des ministres de l’Intérieur du G7, pour freiner les risques et dangers de la migration clandestine, à travers des solutions durables».
A cette occasion, le ministre n’a pas manqué de réitérer la «pleine disposition de l’Algérie pour contribuer efficacement à cette vision via tous les mécanismes disponibles».
R. N.
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