Présence de l’armée émiratie aux côtés d’Israël à Gaza : lapsus ou révélation ?
Par Abdelkader S. – L’envoyée spéciale de la chaîne d’information en continu française LCI à Gaza s’est plainte de ce que l’armée israélienne empêche les journalistes étrangers d’effectuer leur travail convenablement dans l’enclave assiégée. Elle a expliqué que seuls les journalistes palestiniens vivant à l’intérieur de Gaza peuvent encore assurer une couverture des événements qui s’y déroulent, tandis que leurs confrères étrangers sont encadrés par l’armée israélienne qui ne leur permet de filmer et de prendre des photos que dans des endroits qu’elle leur impose.
Lors de son intervention en direct à partir de Gaza, la journaliste française a fait une grave révélation, affirmant que seule une journaliste de la chaîne américaine CNN a pu se rendre sur les lieux sous la protection d’une unité militaire émiratie. S’agit-il d’un lapsus ou l’envoyée spéciale de LCI a-t-elle fait une révélation sur l’envoi par Mohammed Ben Zayed de troupes au sol à Gaza pour prêter main forte à l’armée nazie de son allié Benyamin Netanyahou ? Au moment où nous rédigeons ces lignes, ni LCI ni les Emirats arabes unis n’ont rectifié ou démenti les propos de la journaliste française.
La couverture par les chaînes d’information saoudiennes et émiraties de l’agression israélienne contre le Liban et l’assassinat d’un certain nombre de dirigeants du Hezbollah ont mis à nu le soutien des régimes de Riyad et d’Abou Dhabi à Israël. Les Emirats arabes unis conduisant le plan de normalisation avec l’Etat hébreu et l’Arabie Saoudite s’apprêtant à rejoindre les quelques pays arabes qui ont signé les Accords d’Abraham, une participation de l’armée émiratie au génocide commis contre les Palestiniens à Gaza et la fourniture de renseignements aux services secrets israéliens sur le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien par les Emirats et l’Arabie Saoudite ne sont pas à écarter.
Par ailleurs, la critique faite par la journaliste de la chaîne française LCI contre Israël dénote un revirement dans les relations entre Paris et Tel-Aviv, depuis la décision de Benyamin Netanyahou d’étendre la guerre au Liban et d’effectuer des raids aériens sur la capitale Beyrouth. En agissant ainsi, le Premier ministre israélien s’en est pris à la chasse gardée de la France, créant de vives tensions entre les deux pays. Les médias français aux ordres ont donc été enjoints de changer leur fusil d’épaule et d’ouvrir un feu nourri contre Israël. Une guerre froide s’est installée depuis peu entre la France et Israël, et des éléments indubitables indiquent clairement que la tête d’Emmanuel Macron est mise à prix et qu’il risque de ne pas terminer son mandat. Au premier rang desquels une réaction virulente du lobby sioniste en France, incarné par le CRIF, qui accuse le locataire de l’Elysée de «faire le jeu du Hamas et du Hezbollah» pour avoir appelé à imposer un embargo sur les armes contre l’armée israélienne.
Il y a de fortes chances que l’armée émiratie soit effectivement déployée dans Gaza, sous quelque couvert fallacieux. L’activisme zélé de Mohammed Ben Zayed en Libye, au Maroc, au Soudan et ailleurs n’exclut pas cette présence en Palestine. Ce n’est, en tout cas, pas pour rien que son jeu malsain et dangereux dans toute la région a été dénoncé par le président Tebboune.
A. S.
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