La France mobilise un sous-marin nucléaire au plus près de nos frontières
Par Mohamed K. – Quel message Emmanuel Macron et son ministre des Armées cherchent-il à faire passer en envoyant, pour la première fois, un sous-marin nucléaire d’attaque pour participer à un exercice naval avec la Marine marocaine ? C’est la première fois, depuis le début de la manœuvre commune baptisée Chebec, que la France mobilise un submersible doté de l’arme atomique aussi près de nos frontières maritimes. Si l’exercice en soi n’a rien de particulier, c’est l’objectif assigné à l’édition de cette année qui pose problème. L’exercice est, en effet, destiné à former l’armée de Mohammed VI à la guerre anti-sous-marine. La cible est donc clairement l’Algérie voisine, dont les forces navales sont équipées de plusieurs sous-marins qui en font une des plus puissantes dans le Bassin méditerranéen.
Dans leurs commentaires, les responsables marocains et français assurent que l’exercice n’est pas dirigé contre l’Algérie. Ces responsables, qui se sont exprimés d’eux-mêmes, sans que la question ne leur ait été posée, anticipant une réaction algérienne, admettent pourtant machinalement que le but de cette coopération et de la mobilisation d’un sous-marin nucléaire d’attaque français est une provocation qui vise notre pays, dont les relations aussi bien avec le récalcitrant voisin de l’Ouest qu’avec la nostalgique ancienne puissance coloniale sont marquées par une guerre froide qui aurait pu dégénérer n’eût été le sang-froid de l’armée algérienne.
Le régime d’Emmanuel Macron démontre chaque jour un peu plus son caractère fourbe et éloigne toute chance de voir les rapports entre Alger et Paris, d’un côté, et Alger et Rabat, de l’autre, connaître une quelconque amélioration. Au contraire, le comportement hostile de ces deux capitales à l’égard de l’Algérie ne fait que rapprocher le risque d’une conflagration dans le cas où la France et le Maroc demeurent constants dans leur alliance malveillante et, dès lors, constituant une sérieuse menace sur sa sécurité et son intégrité territoriale.
La réaction de la Marine algérienne, dont les capacités dépassent de loin aussi bien celles du Maroc que de la France – l’humoriste français Jérémy Ferrari a révélé la faiblesse de l’armée française dans son spectacle intitulé Loue 2 pièces à Beyrouth, des informations qui n’ont rien de comiques, mais puisées auprès de sources officielles, a-t-il assuré. Les officiers supérieurs français n’ont pas manqué d’affirmer que «les sous-marins et les missiles de croisière acquis par l’Algérie lui donnent un avantage significatif dans le contrôle de l’accès à la Méditerranée», si bien que l’Algérie «a désormais la possibilité d’interdire l’accès au détroit de Gibraltar».
Le chef d’état-major de la Marine française a révélé que la Marine algérienne «possède des moyens que la France n’a pas encore, ou depuis peu». «L’Algérie dispose de sous-marins du type Kilo, équipés de missiles de croisière Kalibr depuis 2016, soit cinq ans avant nous», a-t-il expliqué, en précisant que les forces navales algériennes détiennent six sous-marins russes, «tous capables de tirer ces missiles», alors que la France «a dû attendre la mise au point du missile de croisière naval de conception nationale pour avoir cette capacité».
Des députés français, mettant l’accent sur «les enjeux de défense en Méditerranée», ont, pour leur part, affirmé que l’Algérie «a désormais des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone en Méditerranée occidentale, à travers un dispositif de défense anti-aérienne et des systèmes de radars perfectionnés».
On comprend, dès lors, pourquoi la France, à travers une conjonction des Marines française et marocaine, essaye de rééquilibrer les forces. Mais, notent les experts, cela relève de la chimère, tant l’armée algérienne avance à grands pas dans sa stratégie de défense qui la fait évoluer chaque année jusqu’à rivaliser avec les grandes puissances militaires mondiales dans un futur proche.
M. K.
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