Le roi penchant du Maroc rappelle la fin de règne du défunt Bouteflika en Algérie
Par Kamel M. – La photo de famille prise lors du dernier remaniement du gouvernement marocain rappelle celle du défunt président Abdelaziz Bouteflika à la fin de son long règne. On garde, en effet, en mémoire l’image du prédécesseur d’Abdelmadjid Tebboune assis sur son fauteuil roulant à l’occasion de la dernière cérémonie de signature de la loi de finances. Une scène qui préludait son départ imminent, poussé vers la porte de sortie par la rue, qui avait été chauffée à blanc sur les réseaux sociaux durant des semaines avant le 22 février 2019.
Sur la dernière photo du roi du Maroc, on voit ce dernier debout mais penchant légèrement à gauche, amoindri par une maladie dégénérative qui, s’aggravant de jour en jour, accélère la préparation de son départ et attise les convoitises au sein du palais, où le frère et le fils se disputent la succession. Secrètement, pour le moment. La photo, amplement commentée par les internautes marocains, coïncide avec une crise sociale et économique sans précédent au royaume, greffée à une grande colère contre les conséquences directes de la normalisation avec Israël sur les populations marocaines.
Les grèves touchent des pans entiers du secteur économique, tandis que les manifestations se multiplient pour dénoncer des lois et des décisions qui instituent ce que les Marocains considèrent comme une colonisation israélienne en règle. Cette colère se manifeste sur fond de difficultés sociales induites par l’application d’un plan de réajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI), en raison d’une dette abyssale, l’argent des Marocains étant dépensé par le roi et son ami Aziz Akhannouch dans des projets extravagants, largement au-dessus des moyens de ce pays exsangue et sans aucun bénéfice pour les sujets de Mohammed VI, écrasés par la misère.
Tous les ingrédients sont réunis pour l’éclatement d’une révolte au Maroc. Une révolte qui sera attisée par les clans qui se livrent une guerre sourde, chacun appuyé par une puissance étrangère ascendante. La France joue un rôle central dans la confection de la politique intérieure du Maroc, où le pensionnaire de l’Elysée s’apprête à se rendre pour enfoncer le royaume dans la crise protéiforme, en lui fourguant des projets budgétivores et en lui dictant une feuille de route pour l’après-Mohammed VI. Emmanuel Macron achèvera de vider le peu d’argent qui reste dans les caisses du Maroc, en lui vendant du matériel militaire excessivement cher, difficile, voire impossible à placer ailleurs. En contrepartie, il promettra à la famille régnante le plein soutien au plan d’autonomie et l’assurera de sa résolution à fouler aux pieds superbement les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour continuer à piller, ensemble, les richesses du peuple sahraoui.
Combien de temps Mohammed VI tiendra-t-il encore sur le trône ? A vrai dire, la question n’a pas grande importance, attendu que le nom de celui qui y accédera après lui est déjà inscrit sur les tablettes de la Métropole dont il est le gouverneur local.
K. M.
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