Décrochage scolaire, viols, violences : le Makhzen abandonne ses enfants
Les enfants du Maroc vivent dans un état de négligence gouvernementale flagrante, étant victimes de violences et d’abus et privés de leurs droits fondamentaux à l’éducation et à la santé, tandis que le royaume semble absorbé par ses agendas politiques étroits.
Dans un communiqué publié mercredi, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a averti que la situation des enfants au Maroc continue de se détériorer dans plusieurs domaines, notamment dans l’éducation et la santé, surtout dans les zones rurales isolées, ainsi que dans la lutte contre la violence envers les enfants.
L’Association a observé, à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant, une augmentation inquiétante des cas de viols, particulièrement chez les filles de moins de 15 ans. Elle a précisé que les enfants au Maroc subissent des violences physiques horribles, infligées par certains membres de leur famille, à l’école et sur les lieux de travail, laissant des séquelles dévastatrices sur leur santé mentale et physique.
Malgré la répétition quotidienne de ces crimes, a ajouté la même source, le gouvernement reste indifférent et ne prend pas de mesures fermes, laissant les enfants vulnérables à des abus physiques et psychologiques. Ce manque de réaction témoigne d’un échec flagrant à protéger les droits des enfants et aggrave leur souffrance, affirme-t-on.
L’AMDH a également souligné la persistance des souffrances des enfants dans les zones touchées par le tremblement de terre de septembre 2023, où leur privation des conditions minimales pour une vie digne se renforce, notamment à cause des difficultés d’accès à la vaccination dans les zones montagneuses et les conditions désastreuses de l’enseignement. La reconstruction des écoles endommagées n’a pas eu lieu, ce qui a conduit à une augmentation du taux de décrochage scolaire, en particulier parmi les filles des régions touchées.
Elle a critiqué l’absence d’un plan national de protection des enfants et la détérioration continue de leur santé due à la malnutrition, à la propagation de maladies graves et au fait que des milliers d’enfants sont privés de leur droit à l’éducation. Le Maroc enregistre le plus fort taux d’analphabétisme chez les enfants dans le monde arabe et au Maghreb, et est classé parmi les pays présentant des faiblesses dans l’éducation préscolaire. Le phénomène du mariage des mineures y perdure également.
Le rapport a également constaté une hausse du travail des enfants et de leur exploitation dans des activités nuisibles à leur développement physique et psychologique, en l’absence de politiques publiques claires pour les protéger contre le travail forcé et l’exploitation.
En outre, les discriminations à l’égard des enfants en situation de handicap persistent, tout comme l’augmentation du nombre d’enfants sans-abri, qui sont exposés à toutes sortes de violences et de mauvais traitements, notamment en raison de l’absence de centres de protection conformes aux normes de la Convention relative aux droits de l’enfant.
L’Association a attiré l’attention sur le fait que la détérioration des conditions de vie des enfants a poussé de nombreux d’entre eux, tant individuellement qu’en groupe, à prendre des risques en migrant de manière illégale, avec toutes les conséquences dangereuses que cela comporte.
Elle a demandé à l’Etat d’adapter la législation marocaine aux conventions internationales relatives aux droits de l’enfant et de prendre les mesures nécessaires pour élaborer un plan national pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention.
R. I.