L’avocat de Nekkaz accule l’avocat de Sansal : «Le refus du visa, parlons-en !»
Par Nabil D. – François Zimeray enrage de ne pouvoir obtenir le visa pour se rendre en Algérie, où il a été chargé par le Crif et la Licra de «sauver le soldat Boualem Sansal». L’avocat français, qui fait feu de tout bois, menace désormais d’en référer à l’ONU pour internationaliser l’affaire. Vœu pieu d’un juriste qui semble ignorer la géopolitique puisque le Conseil de sécurité des Nations unies a démontré sa pathétique incapacité à empêcher le massacre de 45 000 citoyens à Gaza et l’agression militaire d’un pays souverain, le Liban, par l’entité sioniste dont il est également le défenseur. Donc, «l’ONU, il peut se gargariser avec», est-on tenté de lui répondre à partir Alger.
A ce François Zimeray, la réponse est venue de l’avocat de Rachid Nekkaz, qui lui a rappelé une vérité suffisante pour démonter tout son argumentaire et réduire à néant son réquisitoire contre l’Algérie. Maître Abdelkader Chohra a affirmé, dans un enregistrement vidéo, vouloir éclairer l’opinion publique sur une affaire dans laquelle est poursuivi son client en France et pour laquelle il été incarcéré, puis libéré grâce, a-t-il souligné, aux efforts diplomatiques et l’intervention du président Tebboune.
«Je dois rappeler les tenants et aboutissants de cette affaire et les problèmes que la défense de Rachid Nekkaz a affrontés», a indiqué l’avocat algérien. «En date du 9 décembre 2023, Rachid Nekkaz étant à l’époque interdit de quitter le territoire national, le tribunal de Créteil a prononcé une peine de dix-huit mois de prison ferme à l’encontre de mon client et de son épouse, assortie d’un mandat d’arrêt, de l’interdiction d’exercer toute activité commerciale à vie, de la saisie de ses biens et du gel de ses avoirs», a-t-il remémoré.
«L’affaire remonte à 2011. Rachid Nekkaz avait été victime de rapports fallacieux de l’administration fiscale qui l’avait accusé de louer des appartements à des migrants illégaux. Or, les Algériens savent que derrière ce grief se cachent des arrière-pensées politiques car la victime de cette cabale payait les amendes des femmes qui refusaient de retirer le voile et exigeait que le groupe pétrolier français Total paye des pénalités en Algérie», a relaté l’avocat. «Le 18 septembre 2023, j’ai déposé une demande de visa auprès du consulat de France à Alger pour pouvoir me rendre en France et plaider en faveur de mon client auprès des juridictions françaises. Mais, dix-sept jours plus tard, j’ai reçu une réponse négative», a regretté Maître Chohra, qui a précisé que Rachid Nekkaz avait dû affronter les juges seul, privé de son droit à la défense et à un procès équitable.
«Rachid Nekkaz s’est rendu en France le 5 octobre 2023, où il a été arrêté à sa descente d’avion, à Orly, et placé en garde à vue, avant d’être mis sous les verrous à la prison de Fresnes. Il attendra son procès reporté au 23 novembre 2023», a encore rappelé l’avocat, qui a fait remarquer que Rachid Nekkaz avait demandé que soit convoqué le responsable de la sécurité de Total, ancien général dans la Gendarmerie française de son état.
«J’ai déposé un second dossier auprès du consulat de France à Oran, en date du 29 novembre 2023, et ma demande a également été refusée, cinq jours plus tard», a fait constater Maître Abdelkader Chohra, qui a étayé ses affirmations par les documents des autorités consulaires françaises. «Après cela, la justice française a prononcé une peine d’un an de prison à l’encontre de Rachid Nekkaz avec placement sous surveillance électronique», a poursuivi l’avocat algérien, qui note que l’accusé a interjeté appel mais que l’affaire n’a toujours pas été enrôlée à ce jour.
«Si jamais l’avocat de Boualem Sansal saisit l’ONU, nous ferons de même, Rachid Nekkaz et moi-même, pour dénoncer la violation du droit à la défense et des accords de coopération judiciaire par les autorités françaises», a conclu Maître Abdelkader Chohra.
N. D.