France : les vendangeurs étrangers soumis à des conditions inhumaines
Selon le journal The Guardian, les migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Europe de l’Est qui travaillent dans les vignobles français «se plaignent de conditions de travail terribles». L’information révélée par le journal britannique et relayée par le site d’information russe RT France, précise que «les travailleurs ne reçoivent pas de suppléments et ne sont pas logés et travaillent plus longtemps que prévu».
D’après l’enquête d’investigation menée par les journalistes du The Guardian, les vignerons de champagne français «embauchent par l’intermédiaire de sociétés tierces des migrants d’Afrique de l’Ouest et d’Europe de l’Est», indiquant que ces migrants «se plaignent d’être mal payés et affirment être contraints de dormir dans la rue».
«Des dizaines de travailleurs recrutés pour les vendanges se préparent à dormir dans les portes d’un cinéma. D’autres dormant dans les rues et sous des tentes car les propriétaires des vignobles ne leur fournissaient pas de logements», a constaté le journal en précisant que la ville concernée par cette situation malheureuse est la ville d’Épernay et ses alentours, à l’est de Paris, dans laquelle se trouvent les sièges de certaines des marques de champagne les plus cotées au monde, telles que Moët & Chandon et Mercier.
Le quotidien britannique a fait savoir que les travailleurs migrants «sont payés moins que le salaire horaire minimum en France et de ce fait, ils volent la nourriture pour pouvoir se nourrir». Contraints de travailler «plus vite et plus dur», leur faisant miroiter des salaires convenables et des primes, les migrants ont très vite déchantés. «On doit survivre avec un seul sandwich par jour au déjeuner pendant qu’on est transporté entre les vignobles voisins», a déclaré un des migrant au The Guardian, ajoutant que : «on était tellement désespéré qu’on a commencé à voler de la nourriture dans les champs voisins du village».
Selon un viticulteur de la région, c’est migrants sont traités comme «des chiens». «Les gens qui font cela ne sont pas des viticulteurs : ce sont des exploiteurs. C’est une honte ! Cela ne donne pas une bonne impression de la Champagne», a-t-il avancé avec regret.
En 2023, la France a généré un chiffre d’affaire de 6 milliards d’euros par l’exportation de 300 millions de bouteilles de champagne provenant de ses vignobles.
En septembre de la même année, plusieurs ouvriers viticoles sont morts pendant les vendanges en Champagne, vraisemblablement à la suite de coups de soleil. En juillet 2024, deux dirigeants de la société EG Vitiprest, une entreprise de travaux viticoles, ont été condamnés à des peines de prison pour avoir exploité des vendangeurs dans la région de Bordeaux.
K. B.-H.