La lâche Europe ferme les yeux sur l’acte terroriste marocain à Copenhague
Par Mohamed EL-Maadi – L’acte terroriste perpétré contre le siège de l’ONG danoise Global Aktion, farouchement engagée aux côtés du peuple sahraoui, constitue un acte terroriste d’une gravité exceptionnelle qui porte la signature indubitable des services secrets marocains. L’utilisation d’une bombe incendiaire sur le sol européen, accompagnée de messages menaçants, révèle l’escalade inquiétante dans les méthodes d’intimidation employées par le régime marocain pour faire taire toute voix dissidente ou solidaire de la cause sahraouie.
Cette action ne peut en aucun cas être le fait d’initiatives individuelles ou de groupuscules isolés. Dans le système monarchique marocain, toute décision touchant à «l’intégrité territoriale» ou aux affaires étrangères émane directement du palais royal. La DGED, cet appareil sécuritaire tentaculaire au service exclusif de la monarchie, n’agit jamais sans l’aval explicite du Makhzen, particulièrement sur des questions aussi sensibles que le dossier sahraoui.
Depuis sa normalisation avec Israël, le royaume du Maroc semble avoir adopté les méthodes les plus controversées du Mossad, n’hésitant plus à exporter sa répression bien au-delà de ses frontières. Cette nouvelle politique d’intimidation transfrontalière témoigne d’un sentiment d’impunité croissant, nourri par la complaisance des puissances occidentales et le silence assourdissant des institutions européennes.
L’attaque de Copenhague s’inscrit dans une stratégie plus large visant à étouffer toute expression de solidarité internationale avec le peuple sahraoui. Le message est clair : même sur le sol européen, les défenseurs de la cause sahraouie ne sont plus à l’abri des représailles du régime marocain. Cette escalade dans la violence politique représente une violation flagrante du droit international et un mépris total pour la souveraineté d’un Etat européen.
Face à cet acte terroriste caractérisé, la réaction de l’Union européenne est d’une faiblesse consternante. Cette pusillanimité n’est malheureusement pas surprenante de la part d’une institution supranationale profondément corrompue, où les décisions sont dictées non pas par les principes démocratiques, mais par les intérêts financiers et les compromissions diverses.
L’Europe, qui se gargarise de ses valeurs humanistes dans les discours officiels, s’est transformée en un vaste marché où tout s’achète, y compris le silence face aux exactions du régime autoritaire marocain. Les couloirs de Bruxelles sont devenus le terrain de jeu privilégié des lobbies et des émissaires de cette dictature «amie», qui achète son impunité à coups de contrats juteux et d’enveloppes généreusement distribuées.
Le cas du Maroc est particulièrement révélateur de cette dérive systémique. Sous couvert de partenariat stratégique dans la lutte contre l’immigration illégale et le terrorisme, l’Europe ferme les yeux sur les violations répétées des droits humains commises par le régime, que ce soit au Sahara Occidental ou, désormais, sur le sol européen même. Cette politique du deux poids et deux mesures témoigne de la faillite morale d’une institution qui a définitivement tourné le dos à ses idéaux fondateurs.
Les peuples européens, témoins impuissants de ce naufrage éthique, voient leurs institutions supposément démocratiques se transformer en chambres d’enregistrement des desiderata des multinationales et de l’Etat voyou du Maroc. La corruption n’est plus l’exception mais le mode de fonctionnement normal d’une machine européenne déconnectée des réalités et des aspirations populaires.
Cette Europe des marchands et des corrompus est devenue le nouveau terrain de chasse des services secrets marocains, où les opposants politiques et les militants des droits humains sont pourchassés en toute impunité. L’attaque contre Global Aktion n’est que la partie émergée d’un iceberg de violence politique tolérée, voire encouragée par la passivité complice des institutions européennes.
Il est temps de nommer les choses : l’Europe n’est plus ce sanctuaire des libertés qu’elle prétend être. Elle s’est muée en une zone de non-droit où les régimes autoritaires peuvent agir comme bon leur semble, tant qu’ils continuent à huiler les rouages de la corruption bruxelloise. Les victimes de cette dérive sont nombreuses : militants des droits humains, lanceurs d’alerte, opposants politiques, tous ceux qui croyaient encore en une Europe protectrice des valeurs démocratiques.
Cette situation exige une réaction citoyenne forte pour dénoncer non seulement les agissements criminels du régime marocain, mais aussi la complicité passive d’une Europe qui a bradé ses valeurs sur l’autel du profit. Sans un sursaut moral et politique majeur, l’Europe continuera sa descente aux enfers, se transformant définitivement en terre hostile pour tous ceux qui luttent pour la liberté et la justice.
M. E.-M.
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