Racismes recyclés

Racisme
La convergence des racismes révèle une mutation profonde de la société française. D. R.

Par Mohamed El-Maadi – Le phénomène actuel de convergence des racismes dans la société française illustre une mutation profonde des mécanismes d’exclusion sociale, révélant une alliance stratégique entre différentes formes d’intolérance historiquement distinctes.

La France rurale, matrice historique d’une certaine vision identitaire, a longtemps cultivé un imaginaire où l’altérité musulmane oscillait entre assimilation possible et menace existentielle. Cette ambivalence fondamentale, héritée des Croisades et de la période coloniale, se cristallise aujourd’hui dans le discours des héritiers de cette tradition, dont Retailleau représente l’archétype contemporain.

L’évolution du paysage idéologique français post-1945 présente une trajectoire particulièrement révélatrice. La communauté juive, initialement promotrice d’un universalisme métissé comme antidote au nationalisme qui avait conduit à la Shoah, a opéré un revirement stratégique majeur. Cette réorientation idéologique, catalysée par les mutations démographiques et l’émergence d’une communauté musulmane revendicative, illustre la plasticité des alliances communautaires face aux enjeux de pouvoir.

Le CRIF, en architecte avisé de cette reconfiguration, a orchestré un rapprochement avec les cercles traditionalistes catholiques, historiquement antisémites. Cette alliance paradoxale, cimentée par une islamophobie partagée, démontre la prévalence des intérêts tactiques sur les antagonismes historiques. La théorie du «grand remplacement», initialement marginale, s’est ainsi trouvée légitimée par cette convergence des élites.

L’instrumentalisation mutuelle qui caractérise cette alliance mérite une analyse approfondie. L’establishment juif français, préoccupé par la montée d’un islam politique potentiellement hostile à Israël, trouve dans l’extrême-droite traditionnelle un allié de circonstance. Les catholiques traditionalistes, quant à eux, voient dans ce rapprochement une opportunité de réhabiliter un discours identitaire longtemps discrédité.

La dimension géopolitique de cette configuration ne peut être négligée. L’Algérie cristallise les tensions, servant de point focal où convergent les ressentiments colonialistes persistants et les nouvelles dynamiques d’influence au Moyen-Orient. La stratégie de déstabilisation évoquée, calquée sur le modèle libyen, révèle une vision néocoloniale où les antagonismes communautaires servent des objectifs de politique internationale.

Le dîner annuel du CRIF, véritable théâtre social à 1 000 euros le couvert, symbolise la matérialisation de cette alliance des élites. Cette grand-messe du pouvoir, où se côtoient anciens antisémites et nouveaux islamophobes, illustre la capacité du système à recycler les haines ancestrales en stratégies politiques contemporaines.

Cette convergence des racismes révèle une mutation profonde de la société française, où les clivages traditionnels se recomposent autour de nouvelles lignes de fracture. L’islamophobie contemporaine, héritière des préjugés antisémites d’antan, s’inscrit dans une continuité historique des mécanismes d’exclusion, tout en s’adaptant aux enjeux géopolitiques modernes.

La dimension générationnelle du phénomène mérite également attention. Une Europe vieillissante, confrontée à son déclin démographique, projette ses angoisses existentielles sur une population musulmane jeune et dynamique. Cette peur du déclassement, habilement instrumentalisée, nourrit un discours catastrophiste sur le «choc des civilisations».

L’alliance entre élites juives et catholiques traditionalistes représente ainsi un cas d’école de realpolitik communautaire, où les antagonismes historiques s’effacent devant les intérêts stratégiques. Cette configuration, loin d’être conjoncturelle, dessine les contours d’une nouvelle cartographie des pouvoirs et des exclusions dans la France contemporaine.

Cette analyse révèle finalement comment les mécanismes de domination sociale se renouvellent en recyclant les préjugés ancestraux dans des configurations modernes. La persistance des racismes, leur capacité à se réinventer et à créer des alliances improbables, témoigne de la nécessité d’une vigilance constante face aux nouvelles formes d’intolérance qui émergent des recompositions sociales et politiques.

M. E.-M.

Comment (3)

    Anonyme
    4 mars 2025 - 16 h 11 min

    Retailleau est un malade mental, frustré à cause de ses liens mystérieux avec de villier, dérangé psychologiquement à cause de son échec politique où il n’a fait que suivre les autres malades mentaux et les loosers. Dérangé par son apparence physique et beaucoup de citoyens le classent dans la case sidaique. Pesrsonne en france ne le considérait comme homme politique prestigieux voire fréquentable avant son arrivé chez bayrou un autre loser qui a fait chouffa au ministère de l’éducation et au commissariat au plan où il était incapable de deviner qq ce soit malgré ses origines paysannes .retailleau devrait surtout fermer sa gueule et il cauchemarde sur le siège de l’élysée à longueur de journée, les chioti larcher le pen etc l’encouragent dans ses discours qui ne font qu’enfoncer la france dans le puits de la dette! couché tatayo!

    z
    4 mars 2025 - 16 h 05 min

    en clair les juifs et cathos ce sont ligues pour cogner sur l ennemi commun le musulman l arabe l algerien mais question a un dinar l algerie est un grand pays pourquoi ne pas vivre au pays ne dit on pas il vaut un petit chez soi qun grand chez les autres pour ce qui est de l antisemitisme cathos il est juste en stand by c est une alliance de circonstance entre ces deux entites mais l antisemitime des cathos est juste endormi

    Forget it !
    4 mars 2025 - 15 h 45 min

    Despite few mistakes and rare Exceptions
    The general rule is that
    .
    France doesn’t believe in Meritocracy for its own population, let alone ex-colony people.
    .
    French elite and oligarchy believes in hereditary Aristocratic supremacy.
    It cultivates social darwinism
    It uses discrimination to manipulate the subalterns and to keep the status quo ante.
    .
    It always had and always will
    That’s it

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