L’agité du bocal Macron et son économie de guerre dans une France sans armée

Macron Zelensky
Le président français avec ses homologues britannique et ukrainien. D. R.

Une contribution de Khider Mesloub – «Pour garantir son autonomie stratégique, la France compte mettre en œuvre une économie de guerre», a déclaré le ministre de l’Economie Eric Lombard. L’altercation entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky est, pour lui, une preuve supplémentaire de cette nécessité. A cet égard, le ministre français a dévoilé son plan. Il a souligné qu’il présenterait, le 20 mars prochain, à Bercy, avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu, «un plan de bataille pour mobiliser les investisseurs et les banques afin de soutenir l’industrie de l’armement».

Interrogé par l’AFP, Eric Lombard a précisé qu’il s’agissait d’un événement visant à «faciliter l’investissement privé dans les structures industrielles et technologiques de défense».

A la question de savoir si la situation était celle d’une «économie de guerre», il a répondu : «On n’y est pas, mais il le faut.»

La France paralytique sonne la mobilisation pour une économie de guerre

La France, qui se targue d’être le seul pays à pouvoir assumer courageusement l’effort de guerre contre la Russie, n’a pas les moyens financiers et industriels de ses ambitions guerrières, de ses gesticulations impérialistes.

Encore moins la France haillonneuse n’a les moyens d’instaurer une économie de guerre.

Cela étant, non seulement l’armée française n’est pas en mesure de soutenir une guerre de haute intensité, mais toute la population française est opposée à tout conflit militaire contre la Russie. Pis, comme le soulignait un haut gradé dans le magazine Marianne : «Il ne faut pas se leurrer ; face aux Russes, on est une armée de majorettes !»

Ainsi, l’armée française ne dispose pas de moyens humains et militaires pour mener une offensive militaire contre la Russie. Ou toute autre puissance. Malgré tout, ces dernières années, présidant pourtant aux destinées d’une France désindustrialisée et surendettée, Macron proclame œuvrer sans relâche au réarmement de la France pour renforcer, fanfaronne-t-il, les capacités militaires du pays.

De même, Macron, cet homme sans vigueur politique mais adepte de la rigueur économique, ne cesse de claironner qu’il est déterminé à engager le pays dans une «économie de guerre». Or, l’économie de guerre implique une profonde transformation du modèle économique afin de pallier les bouleversements d’un conflit armé et, ainsi, se concentrer essentiellement sur l’effort de guerre.

En dépit des déclarations incantatoires du président Macron, la France ne semble aucunement engagée dans cette transformation de son modèle économique pour l’adapter à une économie de guerre. Et pour cause.

La France, tout comme l’Europe du reste, n’est pas en mesure de mobiliser ses forces productives et ses financements pour produire elle-même ses équipements militaires à la hauteur des exigences d’une économie de guerre. Ce constat vient d’être corroboré par une récente étude publiée par l’association L’Eco à venir, regroupant une quarantaine d’économistes, du secteur public et des entreprises privées, que préside Pierre-Olivier Beffy. L’étude, portant à la fois sur la France et l’Europe, est catégorique : «Nous n’avons ni les capacités de production ni le financement» pour développer une économie de guerre», écrivent les auteurs du rapport.

Certes, depuis trois ans, dès le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, l’Union européenne (UE) a accru de 100 milliards d’euros ses dépenses militaires. Toutefois, non pas pour la construction de nouvelles usines d’armements, mais pour les achats d’armements. De surcroît, ces achats se sont effectués pour 78% d’entre eux en dehors de l’UE (dont 80% aux Etats-Unis, classés premier pays producteur d’armes, 13% en Corée du Sud, 3% au Royaume-Uni et 3% en Israël). La France, quant à elle, aura fourni moins de 12% des 22% restants des 100 milliards dépensés en achat de matériels militaires, c’est-à-dire 2,6 milliards d’euros.

Une France désindustrialisée, surendettée et sans forces armées

Ainsi, on est loin d’une économie de guerre tant exaltée par le fanfaron Macron, présidant un pays désindustrialisé et surendetté. Un pays incapable d’accroître sa production d’équipements militaires. Pour preuve, depuis trois ans, en pleine tension armée en Europe, en dépit de la politique volontariste de réarmement affichée par Macron, la fabrication mensuelle d’armes et de munitions en France a augmenté de 13% seulement. On est loin du tournant de la France en «mode économie de guerre».

Pour rappel, l’économie de guerre se caractérise par une forte hausse des dépenses de défense et par l’orientation des ressources vers un objectif essentiellement militaire.

Comme le soulignent les auteurs de l’étude publiée par l’association L’Eco à venir, le meilleur moyen d’appréhender l’importance d’une économie de guerre est de se référer à la mobilisation décrétée par les Etats-Unis de 1941 à 1945. Selon ces experts, au cours de ces années dominées par l’économie de guerre, les dépenses militaires de ce seul pays s’étaient considérablement accrues. Elles représentaient 45% du PIB américain en 1944, alors que les autres dépenses publiques diminuaient de moitié, tombant à 7% du PIB. Cette période fut également caractérisée par un effort de production exceptionnel, se traduisant notamment par un allongement de 5 heures hebdomadaires du temps de travail dans l’industrie manufacturière, avec, en outre, une augmentation de 40% du travail des femmes. Mais aussi par l’envolée des déficits publics à 25% du PIB et un doublement de la dette à 120% du PIB, malgré une augmentation de l’impôt sur le revenu à 8% du PIB.

Aujourd’hui, l’Europe, à l’économie caractérisée par la prépondérance des activités de services, n’est absolument pas en mesure de produire elle-même les équipements militaires dont elle aurait besoin, faute d’industries militaires. Ni de mobiliser ses forces productives et ses financements pour les réaménager en économie de guerre. A plus forte raison, la France, un pays désindustrialisé et surendetté.

De surcroît, une véritable économie de guerre exige de la population laborieuse de s’acquitter, et d’impôts supplémentaires considérables et de l’impôt du sang illimité. Or, la bourgeoisie française (tout comme toutes les bourgeoisies européennes) est consciente que la classe ouvrière est opposée à toute levée d’impôts supplémentaires et à tout versement d’impôt du sang.

A quoi servent donc les gesticulations bellicistes et élucubrations guerrières de Macron ? D’aucuns à l’esprit malicieux répondraient : à amuser la galerie d’une France en galère !

«L’économie de guerre : une comédie française», titrait le magazine La Tribune. Faute de pouvoir produire de la «poudre explosive» (des armements en abondance), la France macroniste produit de la poudre de perlimpinpin, de la poudre aux yeux, pour impressionner le monde.

Economie de guerre à la française : un slogan

La locution «économie de guerre» n’est qu’un slogan lancé pour la première fois au salon Eurosatory en juin 2022, par le narcissique Macron. Mobiliser l’ensemble de l’économie vers les besoins de l’armée, tel est le slogan de Macron qui se glorifie du complexe militaro-industriel tricolore.

Dans le cas de cette France narcissique, en fait de complexe militaro-industriel dont elle se prévaut avec orgueil, il vaudrait mieux parler de «complexe de supériorité» militaro-industriel, tant les prétentions militaires des dirigeants français sont fantasmagoriques. Car elles ne reposent sur aucune réalité. Ni industrielle, ni financière, ni humaine. La France tertiarisée est tout juste capable de vendre des armes, des engins de mort. Mais incapable de mener une guerre. Encore moins de gagner une guerre. Pour preuve, en deux siècles d’existence républicaine, la France a perdu presque toutes les guerres : contre l’Allemagne, la Russie, le Vietnam, l’Algérie, etc.

Pour rappel, le complexe de supériorité est un mécanisme de défense psychologique (nationale) par lequel les sentiments de supériorité d’un individu (pays) comblent ses sentiments (capacités) d’infériorité. Le complexe de supériorité dissimule un très grand manque de confiance en soi, compensée par une condescendance outrancière, par le mépris des autres, la recherche de la domination et une agressivité (bellicosité) exacerbée.

La «tribu» gauloise, désormais haillonneuse, s’attribuant des capacités imméritées, voire inexistantes, est persuadée d’être la première puissance des pays européens. Or, L’immense supériorité de la force militaire de la France sur toutes les autres forces armées tient à sa force de croyance en sa farce nationale armée de vanité. La France est gonflée à l’hélium de la vanité.

Pour rappel, la vanité est un trait de caractère (état d’esprit politique) consistant à avoir une croyance excessive en ses propres capacités (militaires) et en son attractivité (économique).

Décidément, la lilliputienne et haillonneuse France se prend pour le nombril du monde, pour une superpuissance, en particulier depuis l’intronisation à l’Elysée de l’agité du bocal, Macron.

K. M.

Comment (5)

    Anonyme
    6 mars 2025 - 10 h 34 min

    Perdu la Guerre d’Algérie : Oui sur le plan politique – NON sur le plan militaire.

      Mohamed El Maadi
      6 mars 2025 - 12 h 38 min

      Il est incorrect d’affirmer que l’Algérie a perdu la guerre militaire contre la France pour plusieurs raisons :

      1. Résultat final : L’Algérie a obtenu son indépendance en 1962, qui était l’objectif principal de sa lutte. Une défaite militaire n’aurait pas abouti à cette indépendance.

      2. Les Accords d’Évian : La France a dû négocier et signer les Accords d’Évian en 1962, reconnaissant ainsi le FLN comme interlocuteur légitime. On ne négocie généralement pas avec un adversaire militairement vaincu.

      3. Reconnaissance internationale : La France a officiellement reconnu l’indépendance de l’Algérie le 3 juillet 1962, ce qui constitue de facto une reconnaissance de la légitimité de la lutte algérienne.

      4. Aspect politique : Bien que la France ait disposé d’une force militaire supérieure, elle n’a pas pu maintenir sa présence coloniale face à la résistance algérienne et à la pression internationale croissante.

      5. Réalisation des objectifs : L’Algérie a atteint son objectif principal – l’indépendance – tandis que la France n’a pas réussi à maintenir l’Algérie française, ce qui démontre que le résultat final n’était pas une défaite militaire algérienne.

      En conclusion, l’issue de la guerre d’Algérie, marquée par l’indépendance du pays, prouve que l’Algérie n’a pas perdu la guerre militaire. Au contraire, elle a réussi à atteindre son objectif stratégique principal malgré un rapport de force militaire initialement défavorable.

    Anonyme
    6 mars 2025 - 10 h 32 min

    Quel mépris !

    VADIM KIRPITCHENKO
    6 mars 2025 - 8 h 45 min

    Ah, la France, ce pays qui, dans une tentative désespérée de ressembler à un géant, se transforme en grenouille qui veut devenir bœuf. Voilà un exemple parfait d’une nation qui se prend pour une puissance militaire mondiale alors qu’elle peine à tenir sur ses jambes. Macron et son rêve d’une « économie de guerre » sont une farce bien plus risible qu’héroïque. Nous parlons d’un pays désindustrialisé, surendetté, avec une armée plus proche de celle d’un groupe de majorettes qu’un véritable corps de défense.

    Il est d’autant plus ironique que la France, dans son élan d’être tout pour tout le monde, a réussi à « contaminer » le Maroc avec ce syndrome : celui de vouloir se faire passer pour une grande puissance quand, en réalité, ils ne seront jamais plus qu’une ombre de ce qu’ils aspirent à être. Les armées de papier et les promesses creuses sont devenues leur spécialité, avec une économie qui ne suit même pas le rythme des dépenses militaires promises. Une belle illusion, n’est-ce pas ?

    Là où cela devient encore plus risible, c’est en constatant que l’UE, dans son ensemble, est une copie dégradée de cette France, en adoptant cette même mentalité sans en avoir ni les moyens, ni l’envergure. À force de vouloir briller en dehors de leurs capacités réelles, Macron et ses alliés européens finissent par incarner la définition même de la grande illusion. C’est à se demander si la France n’essaie pas de faire passer ses rêves pour des réalités impossibles, tout en envoyant la facture à ses citoyens et à ses voisins, qui, eux, n’ont jamais eu l’ambition de jouer au même jeu. Mais après tout, un fantasme, ça ne coûte rien, n’est-ce pas ?

      Humilité
      6 mars 2025 - 13 h 17 min

      Majorette avec 300 têtes nucléaires !
      1 ère armée européenne et dans les dix les plus importantes du Monde.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.