La voix du courage

Par Karim B. – Dans un contexte de désolation et de souffrance, une lumière s’élève. Celle de Wissam Abou Zaid, correspondant palestinien de la Télévision publique algérienne à Gaza, qui vient d’être distingué par un prestigieux prix européen du journalisme et du courage. Une reconnaissance internationale pour un homme qui incarne, mieux que quiconque, la noblesse de la mission journalistique : témoigner, malgré tout, et défendre la vérité, même au péril de sa vie.

Depuis deux ans, Wissam Abou Zaid vit et travaille au cœur de l’enfer. Gaza, enclave meurtrie par un siège implacable et des bombardements incessants, compte plus de 65 000 morts, parmi eux 250 journalistes tombés en exerçant leur devoir d’informer. Dans ce chaos où la mort rôde à chaque instant, Wissam a fait le choix du courage. Caméra à la main, micro à la bouche, il a su faire entendre la voix d’un peuple étouffé, raconter l’indicible avec dignité et humanité.

Mais son engagement dépasse le cadre du reportage. Lorsque les bombes s’abattent sur les quartiers civils, Wissam abandonne le micro pour enfiler la tenue de secouriste. On l’a vu extraire des blessés des décombres, porter secours à des enfants, offrir l’eau et un peu d’espoir à ceux qui n’ont plus rien. Il est devenu, dans la douleur et la poussière, le symbole d’une solidarité vivante, d’une fraternité sans frontières.

Son prix européen n’est pas seulement la récompense d’un travail journalistique remarquable. C’est un hommage à la résilience du peuple palestinien, à la conscience des reporters qui, malgré la faim, les destructions et le deuil, continuent d’exercer leur métier avec foi et humanité.

La Palestine et l’Algérie, sa patrie de cœur, peuvent être fières de leur fils. Par sa bravoure, sa rigueur et sa profonde humanité, Wissam Abou Zaid a rappelé que le journalisme, lorsqu’il se fait au service de la justice et de la vie, devient un acte de résistance. Son nom restera associé à ceux qui, dans les heures les plus sombres, ont su éclairer le monde, assombri par la domination et l’arbitraire, d’une lumière juste et fraternelle.

K. B.