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La leçon algérienne

Par Anouar Macta – La rencontre, annoncée en grande pompe en France mais qui n’aura pas lieu, entre le président Tebboune et Emmanuel Macron n’est ni un caprice diplomatique ni une humeur passagère d’Alger. Elle signe la fin d’un équilibre que Paris a lui-même détruit en rompant avec sa position traditionnelle de neutralité sur le Sahara Occidental. En adoubant, de manière implicite ou explicite, l’occupation marocaine, la France a choisi de s’affranchir du droit international et de tourner le dos aux résolutions onusiennes qu’elle prétend pourtant défendre ailleurs. Cette contradiction la disqualifie : un Etat qui applaudit une violation territoriale ne peut plus prétendre donner des leçons de légalité.

Alger s’était toujours gardée d’humilier Paris, malgré une mémoire lourde, malgré des divergences stratégiques profondes. La France conservait encore une voie d’accès privilégiée parce qu’elle respectait – au moins formellement – la ligne juridique onusienne. Cette prudence permettait un dialogue utile. La reconnaissance française du fait accompli marocain a brisé ce socle. Dès lors, Paris cesse d’être un acteur sérieux dans la région. Une puissance incapable de respecter ses propres principes ne peut incarner ni stabilité ni responsabilité.

L’Algérie ne réagit pas par vengeance, mais par cohérence. La France, quant à elle, persiste à croire qu’elle peut sermonner Alger tout en piétinant les normes internationales quand elles dérangent ses calculs. L’époque où Paris croyait disposer d’un privilège quasi éternel sur les marchés et les décisions algériennes s’achève. Les exclusivités économiques, politiques ou culturelles ne seront plus automatiques. La relation ne sera désormais qu’une relation parmi d’autres, strictement indexée sur les actes, non sur les symboles ou les promesses.

Si Paris souhaite reconquérir le respect d’Alger, il faudra plus que des communiqués dithyrambiques ou des gestes symboliques. La confiance ne se répare pas avec des formules diplomatiques ; elle se reconstruit avec des décisions concrètes, alignées sur le droit. L’Algérie ne punit pas, elle constate. La France, en trahissant ses propres principes, s’est elle-même exclue de son statut privilégié. Rien n’est irréversible, mais tout devra être mérité.

A. M.

17 Commentaires

  1. Comment résister à la tentation de faire entendre mes propres critiques quand le phénomène de cour déifie l’esbroufe politique qui bat en brèche toutes les murailles de Chine du progressisme et fait capituler la société à son image diluée dans un système politique d’un autre temps..

    La volonté politique est indispensable pour sortir la relation entre l’Algérie et la France d’une Histoire dont nous ne pouvons rester indéfiniment otages et qui est, trop souvent, instrumentalisée.

    Il est temps de reconstruire un partenariat renforcé sur des valeurs nouvelles, notamment dans le domaine politique et économique ; il est temps de poser les bases d’une relation organisée et assainie sur laquelle nous ne devons pas lâcher la main.

    Refonder la relation entre l’Algérie et la France, sans complaisance ni fermeture mais respectueux des sensibilités de l’autre, est une condition indispensable qui nous fera prendre pleinement conscience que nos deux peuples ont un avenir commun à inventer et à partager.

    Fraternellement lhadi
    ([email protected])

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  2. Il faut etre naiv pour croire que la France changera un jour sa tendance hostile a l Algerie et son peuple.
    La France ne digere pas la perte de notre pays que nous lui avons arrache avec bravoure.
    Malheureusement nos ex dirigeants et, meme Tebboune au debut de son mandat, ont beaucoup cru aux belles paroles des illusionistes francais et leur ont prete confiance, qui a ete trahie dans les faits.

    Maintenant que notre pays a pris ces distances avec la France et, que depuis notre pays a choisi de renforcer avec d autres partenaires plus serieux et credibles, il faut rester sur cette bonne voie.
    La France fait croire que l Algerie a besoin d Elle et de son aide, alors qu il n en ai rien.
    C est plutot la France qui a besoin de siphoner les richesses de l Algerie avec l aide de nos corrompus, materiellement et /ou psychologiquement.
    Il faut nous preparer aussi a acceuillir progressivement ceux nos resortissements en France qui desirent retourner au pays qui auront besoin d etre loges et d emplois.

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    • Tant que nous n’avons pas commencé on appris à faire une autocritique saine on continuera de sauter d’un pays à un autre pour punir celui avec on s’entend moins qu’avant. La desillusion viendra ou tombera un jour.
      Il y a in grand travail et un grand ménage à faire. Le nationalisme chez nous étouffe le patriotisme.
      Allah ydjib el kheir.

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  3. Il faut se rendre à l’évidence. comment croire un pays qui a décidé advitam eternam de faire fi de ses responsabilités dans les invasions les massacres les déportations de peuples les exactions les tortures les haines et mépris les humiliations les mensonges et les hypocrisies les pillages et les razzias les injustices etc etc! Cette france doit devenir une relation parmi d’autres et gagner ses parts de marché et son respect avec franchise honneteté et transparence et non sur des relations à sens unique. elle doit reconnaitre ses responsabilités historiques vis à vis des peuples qu’elle a maltraités et humiliés pendant des décennies. Il faut qu’eslle ait le courage de se regarder en face et de dire la vérité vraie à son propre peuple .dans

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  4. Le temps de Macron aux commandes de la France est compté. Il n’y a de ce fait aucun intérêt à renégocier avec un pouvoir frappé d’obsolescence , diminué politiquement au plan interne par ses nombreuse difficultés économiques et financières, et miné par la montée de forces extrémistes haineuses, racistes et xénophobes.
    En redéfinissant la stratégie de ses partenariats , l’Algérie signifie à Fafa , par la récupération entière de sa souveraineté, qu’elle compte désormais ne plus faire figure de subalterne, mais de jouer dorénavant dans la cour des Grands, et c’est tant mieux; Bravo!

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  5. On va résumer en termes simples:
    Ils nous insultent matin midi et soir,
    Ils prennent le peuple Algérien pour des imbéciles,
    Ils prennent l’Algérie pour une Vache à Traire,
    Et Ils prennent les Dirigeants Algériens pour des perdreaux de l’année.

    La seule réponse qui sied à leur comportement inqualifiable, c’est de les tourner en bourrique.

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  6. Ce bouRrin de macron devrait se calmer avec la poudre de perlimpinpin. À force de se poudrer les naseaux, il a carrément des hallucinations. Cette rencontre annoncée en grande pompe avec le Président Tebboune sera donc une ‘rencontre du troisième type’.
    Choupinet 1er est mal placé pour donner des leçons à l’Algérie. En violant le droit international sur la question sahraouie, il a discrédité l’image de la france dans la région. Le locataire de l’élysée devrait plutôt s’occuper du ‘colis’ qu’il a récemment reçu. À l’intérieur un agent factieux entouré de petites boules de polystyrène blanc pour protéger sa santé fragile.

    « Le plus mauvais pourceau mange le meilleur gland. » Proverbe français

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  7. Qui vous dit que Paris souhaite reconquérir le respect d’Alger ,pour beaucoup de Francais c’est une rupture entre les 2 capitales qui est fortement souhaitée

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    • L’opinion ne fait pas une diplomatie. Que certains Français « souhaitent » la rupture n’efface ni les réalités énergétiques, ni les enjeux sécuritaires, ni l’importance d’Alger dans la Méditerranée et en Afrique. La France importe du gaz algérien, dépend de la coopération d’Alger sur les routes migratoires et n’a plus, au Sahel, l’influence qui lui permettait autrefois de se passer de partenaires solides.

      Si Paris tourne le dos à l’Algérie, ce n’est pas Alger qui perdra un privilège, mais la France qui renoncera à un levier stratégique. L’Algérie ne demande rien d’autre qu’une chose simple : le respect du droit international. Ceux qui rejettent ce principe se condamnent eux-mêmes à l’insignifiance diplomatique.

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      • Attention quand la guerre prendra fin en Ukraine la Russie reprendra ses exportations de gaz vers l’Europe en cassant les prix pour recuperer ses marchés perdus au profit de l’Algérie car elle aura besoin de renflouer ses finances misent à mal par la guerre

  8. Vous faites semblant d’ignorer que c’est la France qui est à l’origine du plan bidon d’autonomie pour son vassal annexe de l’entité sioniste la narco-terroriste-pédophile-monarchie.
    Une fois qu’on a dit ça on a tout dit.
    Le Sahara Occidental n’est pas le seul et unique paramètre inutile de rappeler les Sang-sale MAK RACHAD ex-FIS et autres terroristes qui ont pignon sur rue en France.
    Encore une ÉNIÈME fois la France n’est pas le centre de l’univers au contraire et ce ne sont pas les partenariats win win et dans le respect mutuel avec les pays qui manquent en Algérie.
    Il faut virer Total d’Algérie.

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  9. Qu’ils commencent par cesser de vouloir nous envoyer leurs ministres et leurs hauts fonctionnaires pour nous casser les oreilles.

    Bon débarras.

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  10. Macron est démonétisé.
    Se montrer à ses côtés avec lui est un acte de dépréciation illogique.

    Pas sûr qu’un simple quidam à Johannesburg laissera Macron prendre un selfie avec lui, tant s’afficher avec les dirigeants européens qui ont soutenu un génocide est devenu un acte humainement dévalorisant.

    Dommage que Beato Angelico ne soit plus là pour immortaliser la scène de ce g20, qui marquera la fin d’une époque.

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  11. Les personnes nostalgiques, racistes de droite et algérophobes françaises, dans leur démesure, déclarent sans réserve que l’Algérie a besoin de la france. Quel superbe jour! Pourquoi la classe politique française paraît-elle si soucieuse de relancer le dialogue avec Alger? L’étude des comportements désordonnés des dirigeants parisiens révèle clairement où se trouve le besoin et où subsiste la dignité. Si la france persiste à considérer l’Algérie au travers des 130 ans de colonialisme, alimentée par ses illusions persistantes, le discours demeurera biaisé.

    Les liens entre la france et l’Algérie ne seront harmonieux que lorsque la france arrêtera de commenter, juger ou moraliser les affaires intérieures algériennes. L’Algérie n’a pas besoin de tiers pour administrer ses citoyens, ni d’instructions sur la démocratie d’un État qui a longtemps dénié celle des autres. Par ailleurs, on ne peut pas ignorer l’histoire algérienne tout en prétendant défendre la liberté des Algériens.

    Il est essentiel que la france et tous ses citoyens n’oublient pas une vérité fondamentale: l’Algérie est indépendante, souveraine et n’a de comptes à rendre qu’à sa propre peuple.

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  12. @Lhadi qui ne pense qu’à lui et la france qui lui à donné naissance est triste de ce constat. Il sombre dans une forte dépression , nous saouler avec sa france qu’il perçoit étonnamment comme seule capable de redorer le blason.
    Un véritable cas désespéré.

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