Par Mohamed K. – Au-delà des apparences et derrière les nombreuses campagnes médiatiques hostiles dirigées contre l’Algérie, visant sa stabilité, son unité, sa cohésion et l’interaction positive entre ses institutions, dont sa diplomatie, il est plus que jamais temps, appellent les experts, de promouvoir un discours médiatique national responsable, volontariste, vigilant, lucide et résolument attaché à l’unité et à la cohésion nationales. Ce, pour déjouer tous les plans hostiles, préserver l’honneur et la grandeur de l’Algérie parmi les nations et maintenir sa dignité, son prestige et sa prestance. Car certaines inquiétudes, fruit de cette propagande hostile, qui traversent l’opinion publique nationale, révèlent par ailleurs une Algérie qui se porte mieux qu’on ne le pense.
Sans conteste, le grand titre de cette année est le renforcement du déploiement de la diplomatie algérienne, la consolidation de sa position et de son rôle sur les plans régional et international.
L’année a été notamment marquée par la recrudescence et l’exacerbation des conflits et des guerres dans un contexte mondial tendu, sans pareil, depuis la Guerre froide.
Avec tous les développements et transformations survenus durant l’année 2024, les relations internationales connaissent une évolution dangereuse. Il y a d’abord l’exagération dans le recours à la force, ensuite la violation du droit international et le mépris de la légalité internationale en toute impunité, comme moyen d’imposer la domination et l’arrogance sur autrui et, enfin, la mise à l’écart et l’affaiblissement du rôle des organisations internationales, à leur tête l’ONU.
Il s’agit là d’un acte de fragmentation de la communauté internationale pour instaurer un nouvel ordre caractérisé par l’introversion, l’égocentrisme et l’unilatéralisme. Cette nouvelle réalité a eu des répercussions sur le monde entier, particulièrement la région arabe et l’Afrique. Des mots lourds de sens soutenus par M. Attaf.
Des raisons d’être optimiste en Algérie, ce point de situation déconstruit les assertions propagandistes et renverse la vapeur pour révéler au grand jour une diplomatie algérienne plus complexe que celle qui est souvent dépeinte maladroitement sur plusieurs dossiers.
Face à ces campagnes de désinformation contre notre diplomatie et ses icones, la conscience nationale, première ligne de défense, dicte un discours qui renforce nos valeurs, resserre nos rangs, s’enorgueillit de notre histoire glorieuse, affermit les attitudes d’appartenance et accompagne les volontés sincères et patriotiques des symboles de la République.
Cette radioscopie propose dans un premier temps de quitter la tentation du pessimisme, en apportant quelques nuances plus réjouissantes.
Exemple : dans le domaine des relations internationales, l’élection de l’Algérie en qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies pour la période 2024-2025, lui a conféré le pouvoir de représenter les intérêts stratégiques partagés par les pays arabes, africains et asiatiques, de promouvoir la paix et la sécurité internationales, ainsi que de partager son expertise dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. Les interventions d’Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies, demandant un «cessez-le-feu» à Gaza constitue une avancée remarquable. De plus, l’Algérie a soumis une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies, recommandant à l’Assemblée générale d’admettre l’Etat de Palestine comme membre de l’Organisation des Nations unies. Malgré le veto des Etats-Unis, il est important de noter que, grâce à l’Algérie, la Palestine occupe une place croissante dans les discussions de l’ONU.
L’Algérie joue également un rôle actif au sein de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), où elle a été reconduite à l’unanimité pour un mandat de deux ans en tant que représentante de la région africaine. En outre, Alger a accueilli un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique, où l’Algérie a plaidé en faveur de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies pour garantir un nouvel ordre mondial basé sur l’égalité. Le président Abdelmadjid Tebboune a souligné que «l’Algérie veillera également à porter la voix des pays arabes et africains et à assurer la défense des intérêts stratégiques communs sur les différentes questions relevant des compétences du Conseil de sécurité, notamment la question palestinienne».
Par ailleurs, l’arrivée du président Tebboune sur la scène internationale a marqué un tournant vers les pays fraternels (Afrique du Sud, Russie, Qatar, Koweït, Italie, Turquie) et s’est inscrit dans le cadre d’une politique étrangère «dynamique et proactive». L’objectif est de restaurer l’Algérie en tant que puissance régionale. Cette nouvelle orientation est articulée dans les déclarations officielles qui soulignent que l’action diplomatique «se déploiera, ainsi, sous le triptyque souveraineté-sécurité-développement» pour la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de la sécurité nationale et de l’indépendance de décision, et pour la mobilisation du partenariat étranger et de la coopération au service du développement du pays».
Il a souligné l’urgence de «prendre en charge les crises et conflits qui affectent chaque coin du continent, de lutter contre le terrorisme, d’exploiter les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine et de s’inscrire pleinement dans les révolutions technologiques en cours». Il a également insisté sur «la nécessité de mettre fin aux décennies de marginalisation injuste de l’Afrique dans les centres de décision internationaux, qu’il s’agisse du Conseil de sécurité, de la Banque mondiale, du FMI ou de l’OMC».
Concernant l’espace euro-méditerranéen, M. Attaf a indiqué que l’Algérie «continue d’assumer pleinement ses responsabilités en tant que partenaire fiable et constructif, impliqué dans toutes les initiatives visant à promouvoir la sécurité et la prospérité dans cet espace commun».
Le principal défi, a-t-il précisé, reste la «trilogie sécurité-développement-migration irrégulière», qui impose aux deux rives «de dépasser les approches fragmentaires et d’adopter une démarche globale et intégrée». Il a exprimé l’espoir que celle-ci devienne «le cœur de la soi-disant Initiative du nouveau pacte pour la Méditerranée», et qu’elle «rétablisse l’équilibre dans les relations euro-méditerranéennes, fasse du développement économique de la rive sud une priorité stratégique et urgente, et redéfinisse les rôles afin que la rive nord joue pleinement sa fonction de locomotive de croissance et de développement dans un partenariat équilibré fondé sur l’investissement, le transfert de technologie et l’ouverture de réelles perspectives de prospérité partagée».
Dans cette renaissance de la diplomatie algérienne, le ministre des Affaires étrangères réaffirme son engagement en faveur de la protection du droit des peuples à l’autodétermination, avec un soutien :!
Il a cité l’agression israélienne contre la population civile à Gaza depuis plus d’une année. «L’entité sioniste sème au Moyen-Orient la terreur, le chaos et la destruction. Les pays arabes connaissent des guerres qui s’aggravent et qui déchirent l’unité de leurs enfants. Nous sommes face à des défis existentiels à l’heure actuelle. La région du Sahel saharien connaît aussi un cumul de crises, une augmentation des ingérences étrangères, un élargissement du cercle de la pauvreté et de la misère, et une propagation du terrorisme et du radicalisme violent. D’autres régions africaines font face à des tensions et des divisions», a-t-il averti.
Ahmed Attaf a évoqué l’action menée par l’Algérie au sein du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que membre non permanent, au moment où le contexte mondial est alourdi par les menaces et les défis.
«L’Algérie œuvre en permanence en faveur des pays et peuples arabes et africains et défend leurs intérêts et leurs aspirations. Les efforts déployés par l’Algérie au cours de la première année de son mandat au Conseil ont été appréciés et salués par la majorité des pays arabes et africains, d’autant plus que ces efforts ont été menés en totale coordination avec les parties concernées, ainsi que la Ligue arabe et l’Union africaine», a noté Ahmed Attaf.
Il a estimé que l’Algérie consacre son mandat au Conseil de sécurité à «la défense des causes justes, en tête desquelles les causes palestinienne et sahraouie, afin de défendre les droits nationaux inaliénables des peuples palestinien et sahraoui conformément à la légalité internationale».
Ahmed Attaf a rappelé également les efforts de l’Algérie pour imposer un cessez-le feu à Gaza et apporter des secours aux palestiniens. «Il s’agit aussi de briser le mur de l’immunité qui profite à l’occupant israélien et de relancer le dossier de l’adhésion pleine et entière de l’Etat de Palestine à l’ONU, en tant qu’élément incontournable de la solution à deux Etats consacrée par la légalité internationale, en vue de parvenir à une paix juste, durable et définitive au Moyen-Orient», a-t-il souligné.
La résolution 181 des Nations unies propose depuis novembre 1947 la solution des deux Etats avec le partage de la Palestine mandataire et un statut particulier à El-Qods.
Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué qu’Israël a ouvert plusieurs autres fronts, après l’agression contre Gaza, le Liban, la Syrie, l’Iran et le Yémen. «L’Algérie n’a eu de cesse, en coordination avec ces pays frères, d’assumer pleinement ses responsabilités en tant que seul membre arabe au Conseil de sécurité», a-t-il noté.
«L’Algérie est parvenue durant les négociations à introduire un amendement d’une extrême importance à cette résolution, un amendement qui stipule que l’objectif final de cette résolution est de réunir les conditions favorables pour ouvrir la perspective d’une solution politique au conflit israélo-palestinien et permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant et souverain», a précisé Attaf, lors de la conférence de presse qu’il a animée au siège du ministère des Affaires étrangères.
«La résolution adoptée ne porte absolument pas atteinte aux fondements d’une solution juste, durable et définitive au conflit israélo-palestinien», a-t-il insisté.
Face à cette situation, il faut estimer que la communauté internationale porte une responsabilité accrue. Toute la responsabilité incombe aux Etats membres de redonner sa place au droit international, de rendre l’action multilatérale plus efficace et de permettre à l’ONU de retrouver son rôle de cœur battant de l’ordre international fondé sur la primauté du droit.
Sur la question du Sahara Occidental, le fait accompli imposé dans les territoires sahraouis constitue une occupation au regard du droit international et de la doctrine des Nations unies. M. Attaf n’a eu de cesse d’affirmer qu’elle «demeure une affaire de décolonisation», rappelant que «le peuple sahraoui reste habilité à exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination». Il a souligné que «le fait accompli imposé dans les territoires sahraouis constitue une occupation au regard du droit international et de la doctrine constante des Nations unies». «Le temps peut retarder la réalisation du droit, mais il ne l’annule pas et ne saurait légitimer l’injustice», a-t-il fait remarquer, rappelant que l’ONU avait déjà, il y a sept décennies, reconnu le droit de l’Algérie et de son peuple.
Il y a lieu de préciser que la véritable solution à ce conflit doit respecter cinq principes essentiels, à savoir «être menée sous l’égide exclusive et permanente de l’ONU, reposer sur des négociations directes entre les deux parties, le royaume du Maroc et le Front Polisario, être élaborée par ces deux parties, sans être imposée par l’une des deux parties ou une tierce-partie, être conforme à la doctrine onusienne de décolonisation et de justice pour les peuples sous domination, et pour finir, aboutir à l’exercice effectif par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU».
Sur la crise libyenne, qui «se complique et s’enlise de jour en jour» après quatorze années de conflit, M. Attaf a déploré le «manque d’intérêt international» et «l’absence de véritable perspective de règlement pacifique». Le pays reste «prisonnier de divisions attisées et exploitées par des ingérences étrangères au service de plans étrangers aux intérêts de la Libye», a-t-il déploré.
A l’échelle continentale, le ministre a réaffirmé «l’engagement de l’Algérie à contribuer en acteur actif à l’action africaine commune», alors que l’Afrique «se trouve à un tournant décisif de son histoire, partagée entre les défis qui l’accablent et les opportunités de sa renaissance durable».
Le ministre des Affaires étrangères a indiqué, en outre, que le règlement de la crise au Mali «passe par les voies pacifiques et politiques inclusives», soulignant que l’Algérie a toujours été l’un des plus fervents défenseurs de l’unité de l’Etat du Mali.
Alors que les relations algéro-françaises traversent ces derniers mois des tensions notables, un processus de contacts est actuellement en cours entre les deux pays, a annoncé le ministre Ahmed Attaf, lors de sa conférence de presse.
Il a rappelé le fait que cette reprise de contact n’est pas liée à la libération de l’écrivain, intervenue le 12 novembre après près d’une année de détention, qu’il a qualifiée de geste d’«humanité» et d’«apaisement». Selon lui, «les relations algéro-françaises sont plus grandes que cela» et ne peuvent être affectées par les campagnes menées par certains groupes en France.
Notre point de situation s’achève ainsi sur une note d’apaisement : l’opinion publique nationale, qui aspire avant tout à la tranquillité, saura apprécier le travail titanesque qu’accomplit notre diplomatie, sans tambour battant, pour redorer son blason et redonner du mouvement à son appareil.
L’implication de la diplomatie algérienne dans le règlement des conflits commande une forte mobilisation des ressources, sachant que c’est une exigence, tant l’action diplomatique requiert de l’expérience, un encadrement à la hauteur des défis de l’heure.
M. K.


