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Asma et la patrie

Par M. Aït Amara – Le concert de Rabah Asma en France restera comme l’un de ces moments où la scène artistique se transforme en tribune morale. Confronté à la tentative de provocation de quelques nervis acquittant les mots d’ordre du MAK, l’artiste kabyle n’a ni tremblé ni esquivé. Il a répondu avec une dignité tranquille, puisée dans la mémoire collective de son peuple, en réaffirmant haut et fort que l’Algérie est une et indivisible, et que les martyrs ont offert leur sang pour toute la patrie. En quelques phrases simples et puissantes, il a rappelé que l’héritage du sacrifice national ne saurait être instrumentalisé ni fragmenté.

La scène filmée et largement relayée montre une salle unanime, se levant pour applaudir sa mise au point cinglante. Ce long tonnerre d’applaudissements n’était pas un simple réflexe d’admiration pour un artiste apprécié. Il exprimait une position politique claire, le rejet catégorique des thèses séparatistes et l’attachement profond à l’unité nationale. Dans un moment où certains cherchent à dresser les Algériens les uns contre les autres, cette réaction populaire a eu la force d’un plébiscite.

Rabah Asma, figure respectée de la chanson kabyle, n’a jamais construit son œuvre sur la division. Bien au contraire. Sa trajectoire artistique est traversée par la valorisation de la culture kabyle dans ce qu’elle a de plus universel et de plus algérien. C’est précisément parce qu’il incarne cette harmonie entre identité régionale assumée et patriotisme sincère que sa réponse a eu un tel écho. Il n’a pas seulement défendu l’Algérie ; il a défendu la Kabylie elle-même contre ceux qui prétendent parler en son nom pour la couper du reste de la nation.

Quant aux partisans de Ferhat Mehenni, leur isolement politique et social apparaît aujourd’hui plus évident que jamais. La scène du concert en est une illustration frappante. La tentative d’imposer un discours de rupture s’est heurtée à un mur populaire d’indignation et de refus. Les Kabyles, comme l’immense majorité des Algériens, aspirent à la paix, au développement et à la préservation de l’unité nationale, non à l’aventure de la fragmentation.

En quelques minutes, Rabah Asma a rappelé une vérité essentielle : l’Algérie ne se divise pas. Elle se discute, elle s’améliore, elle se renouvelle, mais elle ne se renie pas. Et lorsque la musique devient le vecteur de ce message, elle touche au plus profond du cœur collectif.

M. A.-A.

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