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Electrochoc !

Par Abdelkader S. – Une fois encore, le pays se réveille sous le choc. A Béni Abbès, un terrible accident de la route a coûté la vie à 14 personnes et fait 35 blessés. Une fois encore, des familles sont brisées, des destins anéantis, et une nation entière endeuillée par ce qui, au fond, n’aurait jamais dû se produire. Car derrière la tragédie, derrière les larmes et les sirènes, se cache une vérité que nous refusons trop souvent de regarder en face. Une part écrasante de ces drames est le résultat d’un manque de civisme de certains chauffeurs et d’un système de formation qui montre chaque jour ses limites.

Il faut avoir le courage de l’admettre. Conduire un bus ou un autocar, ce n’est pas ordinaire. Ce n’est pas un métier qu’on exerce à la légère, encore moins une activité improvisée. Le chauffeur qui prend le volant est responsable de dizaines de vies. A ce titre, il n’est pas exagéré d’affirmer qu’il n’y a aucune différence de nature entre un pilote d’avion et un chauffeur de bus. L’un comme l’autre sont investis de la même mission : conduire des voyageurs à bon port, en toute sécurité. A ce niveau de responsabilité, la moindre négligence devient un crime potentiel.

Pourtant, combien de fois avons-nous été témoins de comportements dangereux – excès de vitesse, dépassements hasardeux, téléphone au volant – commis par des conducteurs censés être formés, expérimentés, professionnels ? Combien de fois les alertes ont-elles été lancées, sans qu’une réforme profonde n’en découle ?

La tragédie de Béni Abbès doit servir d’électrochoc. Elle impose, sans délai, une refonte totale du système d’attribution des permis de conduire pour les conducteurs professionnels. Il ne s’agit plus de délivrer des permis comme de simples formulaires administratifs, mais de construire un véritable parcours de qualification, à l’image de l’aviation civile : sélection rigoureuse, formation théorique poussée, évaluation psychotechnique, entraînement intensif, contrôles réguliers et retrait automatique du permis en cas d’infraction grave ou de récidive.

Le civisme ne s’enseigne pas uniquement par des mots, mais par une culture de la responsabilité, de l’exemplarité et de la sanction. Tant que certains chauffeurs continueront de considérer la route comme un terrain de manœuvre personnelle plutôt qu’un espace partagé, nous continuerons de compter les morts.

Béni Abbès nous rappelle dans la douleur ce que nous devons changer dans l’urgence. Parce que derrière chaque accident, il y a des vies perdues qui auraient pu être sauvées, et un pays qui refuse de croire que la fatalité serait, elle aussi, au volant.

A. S.

5 Commentaires

  1. « Conduire un bus ou un autocar, ce n’est pas ordinaire. Ce n’est pas un métier qu’on exerce à la légère, encore moins une activité improvisée. » souligne A. S..

    Question à un doro: conduire un bus ou un autocar, est ce la seule activité qui ne soit pas ordinaire, ou doit on élargir le nombre d' »activités » qui sortent de l’ordinaire, i. e. qu’on ne peut pas exercer à la légère?

    Réponse gratuite: reconnaissons, en toute honnêteté, qu’il n’y a pas que la conduite d’un bus qui exige « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut », mais que ce slogan mérite d’être appliqué à beaucoup de domaines que j’évite de nommer pour éviter l’ire de certains de nos augustes …………………… (…)*.

    Wa el fahem yefhem.

    * Est il « normal » de nommer à des postes sensibles des énergumènes dont la seule « qualité » est d’être membre d’un « réseau » ou d’être recommandée par un réseau?

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  2. Discipliner la société pour avoir des résultats positif , c’est le rôle de l’état ,le cerveaux des algériens doit être formater et pas constamment rester dans l’atypique !!

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  3. Des efforts ont été consenti au niveau des axes routiers. Il y’a bien sûr l’état de certains véhicules. Le véritable problème étant ailleurs. Il est à situer au niveau des mentalités. Certains ineptes devraient être déclarés inaptes à conduire. Un véhicule aux mains de ces fous du volant est une véritable arme létale.

    Allah ya rahmom.

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  4. Il y a une chose dont il faut absolument parler devant toutes ces hécatombes et que beaucoup feignent d’ignorer comme s’il y avait des intérêts à préserver. Qu’attend le législateur pour imposer mouchard (chronotachygraphe) et limiteur de vitesse aux bus et camions ! Pourtant c’est une solution qui coule de source et largement éprouvée sous d’autres cieux.

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  5. Au canada , la première chose qu’on apprends à un élève au volant est la suivante : » le permis de conduire n’est PAS un droit ; c’est un PRIVILÈGE  » . Comme tout privilège , on peut donc le retirer . La solution aux drames qui ebranlent l’Algerie est clairement le retrait de permis à tous ces criminels , drogués , fainéants et arrêter tout de suite cette mascarade des cadeaux offerts dans le cadre de l’Ansej , la plus stupide trouvaille depuis l’indépendance.

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