De Paris Saliha Fayez – La tentative de coup d’Etat déjouée dimanche au Bénin continue de susciter de fortes interrogations, non seulement sur la stabilité politique du pays, mais aussi sur le rôle persistant de la France dans les affaires internes d’Etats africains pourtant officiellement souverains. Les déclarations du colonel Dieudonné Djimon Têvodjré, commandant de la Garde républicaine, confirment en effet que des forces spéciales françaises ont été déployées depuis Abidjan, en appui direct à l’armée béninoise, pour contribuer au ratissage des zones où s’étaient repliés les insurgés.
Selon le colonel Têvodjré, qui s’est exprimé par téléphone auprès de l’AFP, l’armée béninoise a affronté durant toute la journée de dimanche un groupe d’environ cent hommes lourdement équipés et dotés de blindés. Les putschistes avaient compté sur l’effet de surprise en attaquant à l’aube le domicile présidentiel à Cotonou, mais n’ont finalement reçu aucun renfort, permettant aux forces loyales de reprendre la main.
Au-delà de la gestion strictement militaire de la crise, c’est un autre point qui attire l’attention : la participation opérationnelle de la France, que Paris a tenté de minimiser en parlant seulement de «surveillance, renseignement et soutien logistique». Le fait que des commandos français aient été projetés depuis la Côte d’Ivoire – ancienne colonie où Paris maintient également une présence militaire significative – illustre une fois de plus ce que de nombreux analystes et acteurs africains décrivent comme une persistance structurelle de la présence coloniale française sur le continent.
Ce soutien n’a pas été isolé. Le Nigeria a également mené des frappes aériennes contre les positions des mutins, notamment lorsque ceux-ci se sont retranchés dans un camp militaire au cœur d’un quartier résidentiel. Ces frappes combinées, selon Têvodjré, ont aidé à neutraliser les insurgés tout en «réduisant les risques de dommages collatéraux».
Au lendemain du putsch manqué, les autorités béninoises ont annoncé plusieurs arrestations et la libération de deux hauts responsables militaires qui avaient été enlevés par les mutins. Huit soldats putschistes étaient apparus à la télévision nationale dimanche matin, proclamant avoir renversé le président Patrice Talon. Mais dès lundi, le chef de l’Etat assurait que la situation était «totalement sous contrôle». Le colonel Tigri Pascal a été identifié comme le meneur du mouvement. Selon un haut responsable cité par Reuters, il aurait sollicité l’asile au Togo voisin, qui n’a pas encore réagi aux demandes d’extradition.
Alors que la CEDEAO envisage le déploiement d’unités supplémentaires au Bénin, plusieurs voix critiquent l’implication française dans cette crise. Pour nombre d’observateurs, le recours récurrent à l’appui militaire de Paris dans des pays officiellement indépendants perpétue une dépendance sécuritaire héritée de la période coloniale, nourrissant les tensions et la défiance populaire à l’égard de la France.
Si la tentative de coup d’Etat a été contenue, le débat sur la souveraineté réelle du Bénin et sur l’influence persistante de la France en Afrique est loin d’être clos.
S. F.




La françafique est toujours active. Qui cela peut-il étonner? Les premiers responsables de ce néo-colonialisme sont les dirigeants africains qui font appel à ce système quasi mafieux.
Franchement Patrice Talon n’est peut être pas le plus grand des démocrates, mais au moins il ne balance pas des drones dans le ciel de ses voisins. Pour l’Afrique c’est toujours mieux qu’un nouveau Goïta le va-t-en-guerre du pauvre !
Il n’y a quand même pas besoin d’un slogan et de pancartes faisant portrait d’un grand coup de semelle écrasant le klebss français désirant soumettre les peuples africains et piller les richesses africaines pour comprendre la situation! .
Il est clair que la France est addict aux relents et au colonialisme rampant qui reviendra en force sur le continent africain si l’U.A n’etoffe pas sa charte en intégrant la non ingérance et la non présence des forces militaires étrangères sur le continent africain. Seule une force interafricaine composée uniquement de soldats africains pourrait intervenir sous accord de la majorité de ses membres. Pour ce faire, il est nécessaire que l’U.A réfléchisse à la constitution de cette force d’intervention financée par l’ensemble des pays membres. C’est le premier pas vers une souveraineté du continent africain. Cette force devra être l’embryon de la future armée de défense de l’Afrique en mesure de faire face à toute intervention étrangère sur le continent africain. Si une telle armée africaine avait été pensée dès les années soixante, tout l’imperialo-colonialisme n’aurait pas encore la mainmise sur le continent africain en 2025 et jamais Khadafi n’aurait été renversé avec toutes les drames que vit le peuple libyen depuis 14 ans ainsi que les conséquences de cette déstabilisation sur la sous-région. Sa souveraineté assurée, l’Afrique aurait gagné en stabilité et naturellement via l’U.A entreprit de grand projets structurant à travers toute l’Afrique via un budget annuel africain commun sur la base de 1 à 2% du PIB de chaque pays membre. Le PIB de l’Afrique a été de 2542 milliards en 2024. Si la contribution est de 1% du PIB, ce sont 25,42 milliards chaque année pour des projets structurants. Si la contribution est de 2% du PIB, ce sont 50,84 milliards pour construire des routes, des chemins de fer, des aeroports, des hopitaux, des universités, des logements , des projets de developpement communs à but lucratif tels que l’agriculture, l’industrie, la recherche, etc..Bref, la souveraineté et l’autosuffisance de l’Afrique dans tous les domaines n’est pas pour demain. Il y a trop de félons et de chevaux de troie à l’intérieur même de la maison Afrique et qui sont payés depuis 70 ans à sabotter leur propre pays. Pauvres africains, pauvre misère. Ils creusent la terre, ils creusent le temps tout en creusant leur tombe.
Bien à vous.
« La France a menti sur son implication lors de la tentative de coup d’Etat échouée au Bénin » titre S. F..
Je pense que fafa n’a pas menti et ne peut pas mentir puisqu’elle conserve des bases militaires dans divers pays africains et que le maintien de ces bases, après « l’indépendance » ces pays, montre, à l’évidence, que ces derniers sont dirigés par des régimes compradores (au service exclusif de ……………… fafa) qui perpétuent la domination de leur pays par la puissance coloniale qui n’a d’ex que le nom.
Moralité de l’histoire: il n’y en a aucune, à part l’observation que beaucoup de pays africains sont toujours sous le joug de puissances impérialistes qui profitent de la situation tant que les peuples concernés n’ont pas neutralisé les couches compradores qui les asservisent à leur profit, d’une part et au profit des puissances étrangères, d’autre part.
Wa el fahem yefhem.
ce n est rien si on compare les 25 assassinats de chef d états africain du remps ou la France faisait des rois a travers ses ex colonies