Taleb Ibrahimi tranche : «Je suis trop vieux pour assurer une transition»
Par Karim B. – Ahmed-Taleb Ibrahimi a rendu public un nouveau message adressé aux jeunes du mouvement populaire qui l’ont sollicité pour conduire une période de transition. L’ancien ministre des Affaires étrangères a répondu, ce mercredi, en affirmant que son âge avancé ne lui permettait pas d’assumer une quelconque responsabilité.
Ahmed-Taleb Ibrahimi a révélé avoir reçu des jeunes représentants du hirak chez lui avec qui il s’est entretenu, avant de rendre sa réponse négative. «J’ai évité de commenter les manifestations durant les premières semaines pour éviter toute mauvaise interprétation», a-t-il assuré, tout en appelant les manifestants à respecter l’armée et à ne pas critiquer son commandement.
L’ancien candidat à la présidentielle de 1999, qui s’était retiré de la course, a, par ailleurs, conseillé aux citoyens qui battent le pavé depuis le 22 février dernier pour réclamer le départ du système et de tous ses symboles d’éviter de considérer les responsables politiques comme des «traîtres», voulant ainsi prémunir le pays d’un glissement vers des règlements de comptes et des actes de vengeance.
«Les manifestants doivent préserver le caractère pacifique du mouvement populaire», a souligné Ahmed-Taleb Ibrahimi, qui réduit ainsi à néant toute possibilité de voir cet ancien ministre sous Boumediène et Chadli revenir aux affaires.
Ahmed-Taleb Ibrahimi s’était exprimé ce samedi avec l’avocat Ali-Yahia Abdenour et le général à la retraite Rachid Benyelles, dans un message signé conjointement par les trois hommes, qui ont appelé à annuler l’élection présidentielle du 4 juillet prochain.
Ce, au moment où le chef d’état-major de l’ANP insiste sur l’impérieuse nécessité d’aller vers des élections le plus tôt possible, sans toutefois évoquer la date du 4 juillet, estimant inéluctable le retour au processus électoral pour éviter au pays le «piège du vide constitutionnel» et «barrer la route devant ceux qui ont intérêt à ce que la crise perdure», a-t-il mis en garde ce mardi, à partir du siège de la 4e Région militaire, à Ouargla.
La réaction d’Ahmed-Taleb Ibrahimi semble participer d’une crainte que le peuple et l’armée finissent par arriver à une situation de non-retour, le premier refusant tout recours aux urnes tant que les symboles du régime Bouteflika ne sont pas écartés, la seconde se méfiant des interférences qui pourraient faire basculer le pays dans l’instabilité et créer des troubles aux conséquences incalculables.
K. B.
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