Quand les Tunisiens font corps avec les supporters de la JSK en soutien au Hirak
Par Nabil D. – Les supporters de la JSK ont «emporté» le Hirak avec eux en Tunisie où le club mythique du Djurdjura devait disputer un match face à l’ES Tunis. Les milliers de jeunes qui se sont déplacés chez nos voisins de l’Est ont transformé le stade de Radès, qu’ils ont littéralement envahi, en tribune politique à travers la scansion des slogans du Hirak contre le régime incarné par Gaïd-Salah.
A leur arrivée à Tunis, les supporters se sont rassemblés dans la capitale et ont célébré avec de nombreux citoyens tunisiens, hommes et femmes, venus leur exprimer leur soutien à la lutte du peuple algérien pour un Etat civil et démocratique, en reprenant en chœur les chants entonnés par les manifestants à travers toute l’Algérie depuis près de dix mois, et ce à la veille de la tenue de la très incertaine élection présidentielle imposée par l’état-major de l’armée pour le 12 décembre prochain.
Contrairement à l’Egypte où le régime militaire du maréchal Abdelfattah Al-Sissi avait expulsé des supporters algériens qui avaient repris des chants hostiles à son homologue algérien, le général Gaïd-Salah, le nouveau Président tunisien a choisi le camp du peuple algérien, en refusant de se rendre en Algérie comme il l’avait annoncé, en tout cas, pas avant qu’un chef d’Etat soit démocratiquement élu dans des élections propres et honnêtes tel que revendiqué par l’écrasante majorité des citoyens qui rejettent ce qu’ils qualifient de mascarade électorale dont l’unique objectif est de perpétuer le système Bouteflika.
La Tunisie a donné l’exemple en 2011, en étant le premier pays à avoir fait tomber le régime de Ben Ali et qui a, par un effet dominos, fait naître des soulèvements populaires dans de nombreux autres pays de la région, mais qui se sont soldés soit par des guerres civiles désastreuses, soit par le renforcement des régimes en place, soit par le retour des militaires au pouvoir, soit par l’ingérence de puissances étrangères dans les affaires internes des Etats concernés.
Le pays de la «Révolution du jasmin» a, par la suite, ouvert la voie à une transition démocratique sans heurts, malgré des tentatives de déstabilisation vite repoussées, grâce à la grande maturité du peuple tunisien qui, aujourd’hui, applaudit la «Révolution du sourire» en cours en Algérie et qui est sur le point de faire tomber le régime et d’évincer les résidus du système Bouteflika.
N. D.
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