Un ex-officier explique le secret de la campagne contre Ali Ouelhadj Yahia
Par Mohamed K. – «Un commandant de la gendarmerie peut durer dix ans comme il peut être remplacé au bout d’une année», a souligné l’ancien officier de la Gendarmerie nationale Mabrouk Bellaala. Ce dernier a dû réagir à une campagne menée d’outre-mer par les cyber-agitateurs habituels qui, selon lui, «se prennent pour Monsieur connaît-tout alors qu’ils passent leur temps à mentir à ceux qui suivent leurs ergotages quotidiennement et qui cèdent à leurs grotesques mensonges». La campagne vise le successeur de Noureddine Gouasmia, avec lequel il a travaillé lorsqu’il était en fonction.
«J’ai connu le général Ali Ouelhadj Yahia à Oued Rhiou quand il était capitaine ; c’est un officier intègre et sérieux, contrairement à ce que certains manipulateurs essayent de faire croire», a assuré l’ancien officier qui a rappelé que son prédécesseur «qui est tout aussi propre» est issu de l’armée, à l’origine, et que celui-ci a choisi de rester dans les groupements des gardes-frontières lorsque ce corps avait été rattaché à la Gendarmerie nationale. Il avait alors le grade de de lieutenant. Mabrouk Bellaala a, par ailleurs, démenti que ce corps d’élite ait un jour subi quelque hégémonie des services de renseignement, que ce soit du temps de la toute puissante Sécurité militaire ou du Département du renseignement et de la sécurité (DRS). «Comment peut-on affirmer qu’un colonel Ahmed Bencherif eût accepté de se faire marcher sur les pieds par le patron de la SM, le colonel Kasdi Merbah, qui était son inférieur en grade durant la Guerre de libération nationale ? Comment un général Abbas Gheziel pouvait-il être sous le commandement d’un général Toufik, d’autant que l’ancien patron de la Gendarmerie nationale avait refusé d’occuper le poste de chef d’état-major de l’armée ?» s’est-il interrogé.
Rappelant les différentes successions à la tête de la Gendarmerie nationale, Mabrouk Bellaala a expliqué que le général Ahmed Boustila, qu’il a qualifié d’«affairiste», aspirait à succéder à Abbas Gheziel car celui-ci avait des problèmes de santé, mais c’est au général Tayeb Derradji qu’est revenu le poste à cause des casseroles que celui qui lui succédera quelques années plus tard traînait. L’ancien officier à la retraite a, à ce propos, laissé entendre que le choix de Boustila par Bouteflika visait à «casser la Gendarmerie nationale». «L’ancien président n’a pas supporté que l’enquête de la gendarmerie sur les malversations à Sonatrach implique des responsables qui lui étaient proches», a-t-il dit, en précisant que si le dossier avait été confié au DRS par la suite, «c’était à cause des ramifications internationales de l’affaire qui impliquait des entreprises étrangères ; or, les missions de la gendarmerie se limitent à l’intérieur du pays».
«Il faut savoir que même les officiers du DRS subissaient une formation à la Gendarmerie nationale», a souligné l’intervenant qui a eu à participer à des missions de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. «N’intégrait pas ce corps qui voulait», a-t-il ajouté, en indiquant que «bien que les autres armes aient atteint des niveaux supérieurs de maîtrise et de savoir-faire par la suite, la Gendarmerie nationale demeure, à ce jour, une institution dont la qualité de la formation est excellente».
«Ces énergumènes qui s’attaquent aujourd’hui à Ali Ouelhadj Yahia sont ceux-là mêmes qui reçoivent leurs ordres et leurs financements du Makhzen marocain et je sais ce que je dis, je détiens des preuves irréfutables, notamment en ce qui concerne l’ancien militaire raté Hicham Aboud, qui passe son temps au téléphone à Roubaix, où il rase les murs tout de blanc habillé», a asséné Mabrouk Bellaala, qui a menacé de faire circuler des photos prouvant que ce qu’il affirme est vrai. D’autres «influenceurs» malhonnêtes en ont également eu pour leur grade, dont Nouar Benmalek qui a changé son nom en «Anouar Malek» pour «avoir une consonance moyen-orientale et ainsi plaire à ses bailleurs du Golfe», a-t-il révélé.
M. K.
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