Les trois mensonges qu’il fallait relever dans la dépêche de l’AFP sur l’Algérie
Par Mohamed K. – Fallait-il répondre à l’agence gouvernementale française AFP qui s’est fendue d’un «reportage» plein de contrevérités sur les migrants clandestins algériens et la situation sociale et économique en Algérie, décrite comme étant «désespérante» ? Si certains pensent qu’une réaction officielle via l’APS était de mise dans le prolongement des contre-attaques opérées par l’Algérie face aux provocations de la France officielle, incarnée par son président Emmanuel Macron, d’autres estiment que les «ragots» des outils de propagande français ne sont pas nouveaux et doivent, dès lors, être ignorés.
«Il ne faut pas oublier que pour Reporters sans frontières, le journaliste Khaled Drareni, qui intervient régulièrement sur TV5 Monde à partir de chez lui, à Alger, est toujours en prison, selon la bâche qui couvre l’entièreté du mur d’un immeuble à Paris», explique, non sans sarcasme, une source qui s’étonne de ce que les Français «s’enorgueillissent de pouvoir s’exprimer librement alors que la crise du Covid-19 a démontré que le régime de Paris est aussi despotique que celui qu’il nargue du matin au soir, à savoir la Corée du Nord». «La comparaison peut paraître incongrue, pourtant, la France est bel et bien une dictature, une démocratie politique en apparence, certes, mais une dictature financière et médiatique quand même», poursuit notre source. «Dieu euro règne en maître absolu et la parole n’est permise qu’aux spécialistes des plateaux télé inscrits sur les tablettes du lobby sioniste qui détient le pouvoir de parole et de silence sur les Français malmenés, manipulés, terrorisés par des mesures de plus en plus liberticides», souligne notre source.
«Ces choses-là, la majorité de nos concitoyens les ignorent, hélas», regrette notre source qui relève trois gros mensonges dans l’article de l’AFP repris par plusieurs médias français. «D’abord, dire que les Algériens constituent la première nationalité à entrer clandestinement en Espagne est un grossier boniment que n’importe qui peut démonter, tant tout le monde sait que les Marocains traversent quotidiennement la frontière espagnole, y compris à la nage, parfois même encouragés par le régime monarchique de Rabat qui se sert de ses assujettis pour faire du chantage à ses interlocuteurs européens», explique notre source qui rappelle le tragique épisode de juin dernier qui a vu quelque 10 000 Marocains déferler sur l’enclave de Ceuta, au péril de leur vie et de celle de leurs enfants.
La France a toujours œuvré à couvrir les frasques de son département d’outre-mer qu’est le Maroc. Le dernier à avoir dénoncé cet état de fait n’est autre que Christopher Ross, l’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara Occidental. «C’est pour cela que l’AFP a sorti ce bobard pour détourner une vérité connue de tous», relève notre source, qui rebondit sur l’autre récit fantaisiste selon lequel «une journée de travail ne garantit pas un repas le soir» en Algérie. «Qui croirait une telle foutaise ?» réagit-elle, en invitant les Français à «cesser de regarder l’Algérie sous le prisme déformant de leurs médias, non pas dominants mais complètement dominés».
Enfin, affirmer que l’on est «soulagé une fois entré en France» est une «énormité absolue», commente notre source. «Quelle est donc cette vie paradisiaque que la France réserve aux nôtres ? Qu’attendent nos harraga de l’autre côté de la Méditerranée ? Qu’on leur déroule le tapis rouge et qu’on leur offre des salaires mirobolants pour les petits métiers de misère qui leur sont réservés, qui plus est au noir, sans couverture sociale aucune ? A quoi bon risquer sa vie et celle de sa famille pour finir vendeur à la sauvette de cigarettes à la sortie de la station de Montreuil ou de tickets de métro volés à celle de Barbès ? Les Algériens atterrissent-ils dans les quartiers huppés des XVIe et XIIe arrondissements ou vont-ils gonfler les rangs des pauvres au nord de Paris, dans les quartiers crasseux d’Aubervilliers, de Porte de La Chapelle ou de la Goutte d’Or ?» se demande-t-elle, en conseillant aux candidats à l’émigration clandestine de peser le pour et le contre, de mettre en parallèle un très hypothétique profit matériel et leur dignité qui, elle, n’a pas de prix. «Le choix, à ce moment-là, sera vite fait», conclut notre source.
M. K.
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