Assassinat de l’Algérien Amar Slimani : Panot dénonce une «impunité policière»
Par Nabil D. – Mathilde Panot s’est insurgée contre l’impunité policière en France suite à l’assassinat du jeune Algérien Amar Slimani par un agent hors service, dans la banlieue nord de Paris. S’exprimant au micro de Berbère Télévision, à l’occasion d’un imposant rassemblement ignoré par les médias dominants français, la députée LFI a affirmé qu’elle tenait à «exprimer le soutien du groupe parlementaire de La France Insoumise pour la famille, les proches, les habitants de Bobigny suite à l’acharnement meurtrier, à l’assassinat d’Amar Slimani». «Sept coups ont été portés par un policier en civil contre un homme, ce qui est d’un acharnement absolument incroyable», a-t-elle insisté.
«Nous parlons ici d’un meurtre raciste, et – je le redis – il ne sera jamais question, dans notre République, qu’un homme meure dans ces conditions sans que rien ne se passe.» «Si nous sommes venus ici, c’est d’abord pour entourer de notre affection républicaine l’ensemble de celles et ceux qui ont connu Amar Slimani, dire qu’à leurs côtés nous réclamons justice et que l’impunité policière dans ce pays détruit la République», a-t-elle souligné, ajoutant : «Ce n’est pas nous qui sommes anti-police, mais cette impunité policière.» «Le fait que, mort après mort, il n’y ait aucun changement de loi, aucun changement dans la déontologie de la police, aucune justice qui soit rendue, c’est cela qui détruit la République», a-t-elle renchéri.
«Nous sommes aujourd’hui aux côtés des associations, aux côtés des citoyens et des citoyennes pour dire que nous exigeons justice pour Amar Slimani, que nous refusons que son nom tombe dans l’oubli, comme un fait divers qui aurait égrainé notre pays, et pour réaffirmer que la France, c’est d’abord la République et que, dans la République française, depuis 1981, la peine de mort a été abolie et que nul n’a le droit d’abattre un homme de cette façon», s’est-elle indignée.
«Nous continuerons ce combat qui commence aux côtés de toutes celles et de tous ceux qui s’engagent aujourd’hui et qui s’engageront à l’avenir pour que le nom d’Amar Slimani soit connu et reconnu, pour que son nom ne soit pas oublié et, surtout, pour que justice soit rendue pour la victime et pour ses proches, pour que plus jamais de tels drames ne puissent se reproduire», a-t-elle poursuivi.
«Nous nous battrons, et je crois que c’est important qu’il y ait un rassemblement aujourd’hui, pour qu’il n’y ait pas ce qui se passe souvent, une forme non seulement de mensonge qui est faite sur la victime, puis ensuite, petit à petit, oublier ce qui se passe jusqu’à ce que rien ne se passe et que l’affaire soit classée», a alerté la députée, pour laquelle «il est important qu’il y ait une mobilisation populaire forte». «Au moment où le pays vient juste d’arriver par sa mobilisation civique exceptionnelle, non seulement à empêcher l’extrême-droite d’avoir une majorité absolue, mais aussi de tourner la page de la macronie et d’avoir une majorité pour le Nouveau Front populaire, nous, au gouvernement, nous agirons contre les violences policières», a-t-elle promis.
«La France est une exception en Europe. Si je prends le nombre de morts pour refus d’obtempérer, comme ils disent, depuis Nahel, rien n’a changé. Il y a eu, en un an et demi en France, seize morts pour refus d’obtempérer, quand l’Allemagne n’en compte qu’un en dix ans», a-t-elle dénoncé, en assurant que son parti changera les lois. «Nous voulons faire en sorte que l’impunité policière cesse de détruire la République et, contrairement à ce que dit l’extrême-droite, la France ne sera jamais une couleur de peau, ne sera jamais une religion et même pas une langue puisque nous la partageons avec vingt-huit autres pays dans le monde», a conclu la députée.
N. D.
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