Le Canada perd sa réputation de pays calme et prospère

Manifestations violentes, répression féroce, lois liberticides et, pour clore le tout, une fusillade qui fait un mort et plusieurs blessés dans un centre commercial. Le Canada n’est plus le havre de paix d’antan. Ce pays d’Amérique du Nord, décrit comme un éden et attirant des milliers d’immigrants chaque année, reçoit sa part de la crise économique et morale qui secoue le monde. Les Canadiens sont de plus en plus sceptiques quant à l’avenir de leur pays, «endetté jusqu’au cou» comme le reste des pays du G8 dont il fait partie. Hier, une personne a été tuée et sept autres blessées dans une fusillade qui a eu lieu au centre commercial Eaton, un des plus grands de Toronto, a rapporté la presse locale. L’homme était âgé de 25 ans. Parmi les blessés, un garçon de 13 ans se trouve dans un état critique. L’auteur du crime n’a toujours pas été arrêté, ce qui accentue la panique parmi la population canadienne déjà en proie à l’instabilité, en raison de manifestations estudiantines musclées qui secouent le pays depuis plusieurs mois. Derrière la façade étincelante du pays-paradis, couvait, en fait, une colère qui ne demandait qu’à exploser. L’occasion lui en a été donnée par une décision du gouvernement d’augmenter les frais de scolarité. La police a réagi sans ménagement face à des jeunes décidés à mener jusqu’au bout leur «printemps érable» auquel la police réagit avec une férocité et une violence qui contrastent d’avec les traditions démocratiques de ce pays. Des observateurs croient déceler dans cette réaction démesurée «un mouvement de panique au sommet de l’Etat», si bien qu’un pic de 700 arrestations a été atteint en une seule nuit, la semaine dernière. La colère des manifestants a été exacerbée par l’adoption d’une loi qui restreint la liberté de manifester. «Il n’est pas dit que la crise économique mondiale qui va en s’aggravant ne réveille pas les démons de l’extrême droite, certes peu active actuellement, mais présente et aux aguets dans ce pays réputé calme et ouvert», craigne-t-on.
Sarah L.