La dure réalité pour l’Occident et les monarchies félonnes du Golfe en Syrie (suite et fin)
Les risques d’une intervention militaire sans l’ONU
Les risques d’une intervention militaire sans l’ONU
Récemment, les Russes ont nettement montré à l’Otan que toute intervention militaire en Syrie sera considérée comme un « casus belli ». Le tir d’essai de missiles balistiques intercontinentaux qui a troublé le camp agresseur serait-il un avertissement ? Ils ont tiré des missiles Topol dans la région d’Astrakhan et des Bulava depuis le sous-marin dans la mer Blanche. Deux grands navires de débarquement, le Nikolaï Filtchenkov et le César Kounikova se prépareraient à partir vers Tartous en Syrie selon un officier de l'état-major d’après Interfax. On parle aussi d’une grande manœuvre conjointe en Syrie entre la Russie, la Chine, l’Iran et la Syrie ; 90 000 soldats participeront. Les exercices se dérouleront dans les eaux territoriales et sur le sol syrien. Des navires de guerre, des centaines de missiles, 400 avions et 1 000 chars seront déployés à l'occasion de ces exercices selon Farsnews.
L’ambassadeur de Russie au Liban a jugé «définitive» la position de la Russie rejetant l’intervention militaire en Syrie. Si l’on ajoute la réponse de la Chine au bellicisme occidental on observe que les choses sont arrivées à un point où même la sagesse chinoise se retrouve contrariée. En décembre 2011, selon Farsnews qui se réfère au bulletin du département d’État US (Europian Union Times), le président chinois Hu Jintao aurait averti, à propos de l’Iran qui est l’objectif des EU par le pont syrien, qu’«en cas d'une intervention militaire contre l'Iran, la Chine entrera, immédiatement et directement, en guerre contre les Etats Unis». «On fera la guerre, même si cela déclenche la troisième guerre mondiale», aurait affirmé le président chinois. Avertissement pour éviter une guerre destructrice ? Cependant, lors de la 1re conférence de presse 2012, Obama semble avoir compris le risque en déclarant : «Ce qui se passe en Syrie est bouleversant et scandaleux. D’un autre côté, je pense que ce serait une erreur de lancer, comme certains l’ont suggéré, une action militaire unilatérale ou de croire qu’il existe une solution simple» et de fustiger les émules de George Bush par : «quand je vois la légèreté avec laquelle certains parlent de guerre, a dit Barack Obama, j’en vois qui fanfaronnent et parlent beaucoup, mais quand on leur demande ce qu’ils feraient, ils reprennent à leur compte les décisions que nous avons prises au cours des trois dernières années». Sagesse, renoncement pour ne pas se trouver face à la Russie, la Chine et l’Iran ou tactique?
Réitérons ce message, d’une grande gravité, émis, en novembre 2011, par le chef d’état-major général russe Nikolaï Makarov, lors de son intervention devant la Chambre civile (Kremlin). Ce général, en citant l’expansion de l’Otan en Europe de l’Est avec le bouclier antimissiles et le contexte post-Libye de pression sur la Syrie et l’Iran, avait affirmé qu’«il devient évident que le risque d’implication de la Russie dans des conflits locaux a augmenté… sous certaines conditions, les conflits régionaux risquent de dégénérer en conflits d’envergure avec un possible emploi d’armes nucléaires». Le message est clair, le risque est donc grand !
On n’imposera jamais un modèle unique à un monde qui n’existe que par la diversité. Il est vain, futile et dangereux de forcer la nature en imposant ses propres valeurs au reste du monde. Le facteur identité demeurera déterminant dans les relations internationales et les valeurs humaines communes d’équilibre, d’entente et de coexistence pacifique existeront éternellement. La stabilité du monde dépendra de la propension des hommes à admettre un monde multidimensionnel et non binaire. Approche qui semble être adoptée par les pays rejetant l’intervention militaire extérieure contre la Syrie.
Amar Djerrad
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