Montée inquiétante de l’islamophobie en France
Les actes anti-musulmans en France ont connu, durant les années 2010-2011, une augmentation de 34 %, a révélé une étude de l’Observatoire contre l’islamophobie dans un communiqué rendu public aujourd’hui (lundi). Selon Abdallah Zekri, président de l’Observatoire, «les différents débats sur le halal, les minarets, la burqua, la laïcité, l’identité nationale, l’immigration et les prières des rues, ont libéré la parole des extrémistes sans compter les déclarations d’hommes politiques soucieux de se maintenir au pouvoir en estimant que les Musulmans sont un problème pour la France». Les actes répertoriés sont classés en deux catégories: actions (violences, incendies ou tentatives, dégradations et vandalisme) et menaces (propos et gestes menaçants, tracts et courriers et inscriptions). La même source indique que la tendance se maintient pour l’année 2012 qui a vu, au cours du premier semestre, les actes islamophobes augmenter de 14,49 %. Seuls sont comptabilisés, dans ce taux, les actes pour lesquels il y a eu «dépôts de plaintes et de mains courantes dans les commissariats», a précisé M. Zekri. Ce bilan, vérifié par le ministère de l'Intérieur, est au-dessous de la réalité, car «nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte, considérant à tort ou à raison qu’il n’y aura pas d’aboutissement», a déploré Abdallah Zekri. Souvent, les parquets classent les affaires sans suite, sous divers prétextes, notamment le manque de preuves, mais même quand les preuves existent et les auteurs identifiés, ils ne sont pas inquiétés, note l’Observatoire. C’est pourquoi, il est intéressant de connaître le nombre d’affaires dont les coupables furent identifiés, arrêtés et traduits devant la justice et surtout avoir le résultat sur leur condamnation. L’Observatoire estime que «tant qu’il n’y aura pas de peine exemplaire, il ne faut pas s’étonner de la répétition de tels actes, ex : la profanation des tombes de militaires musulmans à Carcassonne, (deux fois en un mois) et l’acharnement de tags racistes à répétition sur les murs de certaines mosquées».
R. N.
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