Un expert à Algeriepatriotique : «L’Algérie doit confier ses projets liés à sa sécurité exclusivement à des Algériens»
«L’Algérie doit garantir son autonomie de concevoir, déployer et maintenir par ses propres moyens les systèmes permettant les fonctions minimum essentielles pendant une période de crise économique, sociale ou politique», alerte un expert joint par Algeriepatriotique. «Parmi ces fonctions, la défense nationale, l’énergie, les transports et la sécurité civile», entre autres, précise notre source. Pour cet expert, il est grand temps pour notre pays – la situation financière actuelle aidant – de mettre en place des projets liés à la fabrication d’armes, la gestion des oléoducs, la distribution de l’eau, le contrôle de l’espace aérien et les moyens de télécommunications. Or, dans ce segment, «de tels projets sont souvent portés par des entreprises étrangères». Et c’est là que réside la menace. Notre expert explique, en s’appuyant sur la situation actuelle dans le Sahel et au lendemain de l’attaque d’In Amenas, que la surveillance des frontières contre les intrusions entre dans ce cadre, justement : «La connaissance des positions d’éléments de nos systèmes de défense ainsi que certaines fonctionnalités qui y sont liées sont des informations dont la diffusion restreinte fait partie des conditions d’efficacité.» Dans le cas du système d’information et de télécommunications, par exemple, l’entreprise étrangère aura accès aux données topologiques et géographiques, à l’organisation des personnels en place, aux circuits de télécommunications, à la connaissance des possibilités des équipements mis en œuvre et à leur mode opératoire, etc. Notre source est formelle : «Le traitement de certaines données sensibles est une donnée propriétaire qui ne peut être conçue que par une société sous contrôle d’un des services de sécurité algériens». Car la possibilité que cette connaissance tombe dans un objectif de malveillance (le terrorisme, par exemple) ou d’un conflit (en cas de guerre) ne peut être ignorée. «Elle serait catastrophique pour la sûreté de l’Etat», craint notre source, qui précise que, dans un cadre plus général, «l’entreprise étrangère choisie aura obligatoirement une vision globale de toute la chaîne de commandement et aura forcément accès à une vision très large du projet». Dans ce cas, il sera impossible pour l’Etat algérien de garantir la confidentialité ou la non-utilisation de cette connaissance au niveau des ingénieurs ou techniciens de la société étrangère, dont la démobilisation sur un marché international est évidente, ces dernier proposant leurs services au plus offrant. Il est essentiel qu’il soit fait appel à l’intelligence algérienne pour éviter que nos secrets tombent entre les mains des étrangers. «Si cette intelligence n’existe pas chez nous, il faut aller la chercher ailleurs et lui garantir un environnement sain, et lui fournir les mêmes moyens dont elle jouit à l’étranger», signale notre source, qui assure que «cette approche garantira le transfert du savoir-faire qui pourrait manquer aux entreprises algériennes». Il y va de la souveraineté du pays.
Mohamed El-Ghazi
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