Le fils de Cheikh Al-Bouti raconte comment son père a été tué
Dans un entretien accordé à Echorouk, le fils de l’éminent théologien Cheikh Saïd Al-Bouti livre son témoignage sur les circonstances de l’assassinat de son père dans l’attentat suicide commis à l'intérieur de la mosquée Al-Imane, dans le quartier Mazraa à Damas, le 21 mars dernier. Le Dr Mohamed Toufik Ramdhane Al-Bouti s’est attaché à démonter les mensonges et la désinformation déversés par les chaînes satellitaires et les réseaux sociaux, notamment la thèse selon laquelle c’est son fils Ahmed qui aurait ouvert le feu sur son grand-père, Cheikh Saïd Al-Bouti. Il renvoie tous ces faits à la guerre d’images et de communiqués qui a transformé les médias en véritables PC opérationnels. Le but de cette guerre médiatique, dit-il, est de faire en sorte que le criminel se lave les mains de son crime et que l’accusation tombe sur quelqu’un d’autre. Il rappelle que quelques jours avant l’attentat meurtrier contre la mosquée, ces canaux médiatiques avaient diffusé une fatwa appelant à l’assassinat d’El-Bouti, allusion sans doute à «l’Union mondiale des oulémas musulmans», parrainée par Youcef Al-Qaradawi, porte-voix de la mouvance intégriste dans le monde arabe et soutien actif des groupes terroristes en Syrie. Après la mise en exécution de cette fatwa, ses auteurs ont voulu coller l’assassinat au gouvernement syrien. Il prend à témoin les Algériens qui savent, explique-t-il, comment ces canaux ont voulu créer la fitna en Algérie mais, heureusement, n’ont pas réussi dans leur entreprise de déstabilisation. Le Dr Mohamed Toufik Ramdhane El-Bouti rapporte tous les détails de la campagne de désinformation et de mensonges orchestrée par les pays du Golfe où se trouvent les inspirateurs du crime commis contre son père, jusqu’à ceux qui veulent faire croire qu’il n’y a jamais eu d’attentat, niant la réalité et s’érigeant en experts des explosifs pour faire accréditer l’idée d’une machination du «régime». Des tas d’histoires ont été inventées pour disculper les terroristes criminels qui ont exécuté la fatwa d’Al-Qaradawi. Il cite le témoignage de son oncle, présent dans la mosquée et qui a survécu, qui lui a raconté les circonstances de l’attentat contre Cheikh Al-Bouti et décrit comment un jeune kamikaze est entré dans la mosquée puis s’est approché d’El-Bouti et s’est fait exploser. Le mobile du crime est dans les positions courageuses de cet éminent théologien que son fils a soulignées, consistant à dénoncer le projet de dépeçage de la Syrie élaboré, insiste-t-il, de longue date dans les «chambres noires» des services des pays occidentaux.
Kamel Moulfi
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