D’anciens militants de partis démocrates créent un mouvement
D’anciens cadres militants de partis démocratiques (FFS, RCD, MDS, PT, PAGS…) viennent de fonder une nouvelle formation politique sous l’appellation de Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (MCLD). Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui lundi, les auteurs de cette initiative politique lancent un «appel à la construction d’une alternative démocratique à la catastrophe nationale», estimant que «la prochaine élection présidentielle – à terme ou anticipée – peut être une chance de sortie de l'impasse institutionnelle et de l'errance économique». La maladie du président Bouteflika et la situation de flottement que vit le pays à quelques encablures de la présidentielle prévue en 2014 semble interpeller au plus haut point les initiateurs de cette action politique qui dressent un tableau peu reluisant de la situation générale du pays. «La longue et handicapante maladie de Bouteflika et sa brusque aggravation interpellent cruellement sur la précarité institutionnelle d’un Etat de non-droit et la fragilité d’une économie de rente», lit-on dans l’appel de ces militants dont le porte-parole provisoire n’est autre qu’Ali Brahimi, ancien cadre du FFS et ex-député du RCD. Les initiateurs du projet s’élèvent, d’autre part, à ce qu’ils considèrent comme des agissements destinés à coopter, une nouvelle fois, un président en remplacement de Bouteflika. «Les péripéties du spectacle des luttes claniques et la propagande du régime ne doivent pas nous tromper. Ni la maladie de Bouteflika et ses vrais ou faux rebondissements, ni les scandales de corruption étalés sans suite judiciaire, ni les divers chantages à l’unité nationale, à l’insécurité ou à l’intervention étrangère, ne doivent nous voiler les vrais enjeux. L’ère de la cooptation des présidents doit être révolue», estiment-ils, plaidant pour «le droit à l’autodétermination libre des citoyens». La révision constitutionnelle projetée, qualifiée de «clandestine», n’échappe pas à la critique des fondateurs du nouveau parti qui estiment que cette initiative «n’est d’aucune utilité, en l’absence d’une dynamique démocratique qui cristallise et libère les forces et les propositions d’une classe politique et d’une société civile ratatinées par des années de verrouillage autoritaire». L’action de la nouvelle formation politique tend donc à «arracher la double ouverture de l’élection présidentielle prochaine à travers la liberté du scrutin et sa vocation à une transition démocratique pacifique». Cette transition doit garantir un «Etat civil moderne, la prééminence de la souveraineté populaire et du suffrage universel dans le respect des droits naturels des minorités, l’Etat de droit fondé sur la séparation, l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice, l’égalité devant la loi, une démocratie de proximité à travers la plus large décentralisation, une école républicaine portée par la raison et la science, ouverte sur les langues universelles et vouée à la formation du citoyen et à la réhabilitation de l’identité algérienne, l’officialisation de la langue amazighe et l’économie sociale de marché». La lutte contre la corruption compte aussi parmi les préoccupations de la nouvelle formation politique qui appelle à y inclure la sanction des auteurs et la récupération par l’Etat des biens détournés.
Amine Sadek
Comment (15)