Une source diplomatique algérienne dénonce un ouvrage marocain «truffé de mensonges»
Le Maroc n’a pas fini de s’en prendre à l’Algérie en raison de son soutien indéfectible au peuple sahraoui en lutte pour son indépendance. A quelques jours de la visite de Christopher Ross, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans la région, pour un nouveau round de discussions, l’Agence de presse officielle marocaine (MAP) est actionnée pour ressortir de ses tiroirs un livre de propagande intitulé La Face cachée du conflit du Sahara dont l’auteur entend notamment démontrer la séquestration des Sahraouis à Tindouf. Un certain Abdelhamid El-Ouali, qualifié par la MAP de professeur émérite écrit : «Si un silence épais entoure les camps de Tindouf, c'est parce que les réfugiés qui s'y trouvent ont été, du fait de leur instrumentalisation, forcés de vivre dans une situation de non-droit qui les empêche de jouir de leurs droits en tant que réfugiés». Face à ces allégations, une source diplomatique algérienne contactée par Algeriepatriotique estime qu’«il s’agit encore une fois d’une piètre campagne de désinformation, drapée dans des oripeaux faussement académiques, puisque ce "professeur émérite" est connu pour sa "production" redondante qui consiste en gros à recycler d’anciens ouvrages truffés de mensonges éhontés. Il ne faut pas oublier que ce monsieur a accouché de l’imposture juridique la plus monstrueuse de l’histoire contemporaine, celle qui consiste à présenter l’autonomie octroyée comme étant la forme la plus élaborée de l’autodétermination». Notre source poursuit : «Entre deux réflexions stériles sur le vaste chantier de la régionalisation qui n’avance guère depuis 2009, en raison notamment du risque "d’explosion du Rif", ce monsieur essaye donc d’exister en recyclant de vieilles lunes auxquelles personne ne croit comme la prétendue volonté de l’Algérie d’avoir un accès sur l’océan Atlantique ou encore la théorie fumeuse des "séquestrés" de Tindouf qui seraient retenus par l’Algérie contre leur gré». «Il oublie, ajoute notre source, que ces réfugiés ont fui la mort, les fosses communes et la violence aveugle qui s’abat au quotidien sur leurs compatriotes, comme c’est le cas aujourd’hui à El-Ayoun au quartier Maâtalla». «Au lieu de faire du réchauffé avec des assertions mensongères, serties d’obscénités juridiques, le "professeur émérite" devrait se creuser les méninges, note le diplomate algérien, et se poser la seule question qui vaille : pourquoi ces Sahraouis sont-ils donc bastonnés avec autant de vigueur par les forces marocaines de sécurité ?» «La réponse est limpide et cinglante : parce qu’ils refusent la "nationalité marocaine", revendiquent le droit à l’autodétermination et plaident en faveur de l'élargissement des prérogatives de la Minurso au contrôle des droits de l'Homme». «Telle est la réalité crue et les fossoyeurs émérites de l’autodétermination n’y peuvent pas grand-chose», conclut notre source.
Meriem Sassi
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