Benflis à Bouteflika : «Votre directive est un non-événement qui n’apporte rien de nouveau»
Dans une déclaration transmise à notre rédaction, le candidat à l’élection présidentielle du 17 avril Ali Benflis a réagi, par la voix de son porte-parole, à la dernière directive présidentielle adressée à l’administration, en la qualifiant de «mesure traditionnelle annoncée à la veille de chaque échéance électorale», estimant qu’elle «n’apporte rien de nouveau». L’auteur de la déclaration précise que «lors des précédents scrutins, il y avait des directives de ce genre, mais n’étaient pas neutres», et d’ajouter : «Il s’agit de juger par les actes l’effet de ces textes.» Pour le candidat Ali Benflis, la première condition pour garantir une élection propre et honnête est de «créer un climat politique où tous les acteurs exprimeront leur disposition à respecter les règles démocratiques et l’alternance pacifique au pouvoir». «Dans les pays qui ont traversé des étapes en démocratie, ce type de directives est un non-événement, et le respect de neutralité pour l’administration relève de son devoir.» Cette réaction d’un des principaux candidats potentiels à la présidentielle du 17 avril pose à nouveau le problème de garanties exigées par tous les candidats qui redoutent un simulacre d’élections au profit du candidat favori de l’administration, alors que les intentions du président sortant ne sont pas encore affichées. Il s’agit pour l’ancien chef de gouvernement de sa première déclaration depuis plusieurs semaines. Occupé à structurer et à mobiliser ses comités de soutien à travers le pays et même à l’étranger, il s’est illustré par un silence toutefois inexpliqué dans le débat passionné qui s’est instauré à la suite des déclarations du secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, contre l’institution militaire, et tout le tintamarre qui s’en est suivi. Cherche-t-il à apparaître au-dessus de la mêlée pour garder intactes ses rapports avec tous les protagonistes ?
R. Mahmoudi