M. le Président, c’est grâce au peuple que la France a été vaincue

Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais elle y contribue ! Cet adage dont j’ignore l’origine a été évoqué par un certain Sadek El-Djazaïri, certainement le pseudonyme d’un Algérien qui aime son pays, et qui a choisi sa manière de le servir, en disant des vérités qui déplaisent à certains, et que je trouve bien à propos, comme le cas du ministère des Moudjahidine, des associations des enfants des moudjahidine et des enfants de chouhada, qui non satisfaits des privilèges exorbitants dont ils bénéficient en revendiquent d’autres, comme s’ils étaient les seuls propriétaires de ce pays, pour lequel nos parents ont, à des degrés divers, opposé une résistance à l’occupant français. Moi, aussi, j’ai décidé d’apporter ma contribution, pour compléter les efforts de ce monsieur, pour exprimer mon sentiment personnel sur cette question, et dire, à mon tour, que je partage son point de vue. Je vois que vous avez commencé à prendre vos distances avec ces gardiens du temple, en décidant d’envoyer un trio d’officiers et le ministre de l’Energie pour représenter notre pays aux festivités du 14 Juillet, ce qui n’a pas évidemment manqué de déplaire à certains, notamment l’Organisation des anciens moudjahidine, qui ferait mieux de se taire et de s’occuper plutôt à d’autres tâches plus importantes comme celles préconisées par leur nouveau ministre, apporter des témoignages sur la guerre de Libération nationale, à moins qu’ils n’aient peur qu’ils ne soient débusqués, en tant que faux moudjahidine, nombreux dans leurs rangs. Sinon, comment expliquer leur acharnement sur un seul point, qui n’intéresse pas forcément tout le peuple algérien, qui s’en fout, dans son écrasante majorité, que la France, officielle, bien entendu, lui présente des excuses pour ce qu’elle a fait, en 132 ans de colonisation, oubliant qu’ils lui doivent leur statut actuel de citoyens à part entière et les nombreux avantages, surtout matériels, qui lui sont liés : que seraient-ils actuellement, si, en colonisant notre pays, la France ne leur a pas donné une occasion idéale pour se faire un statut, mérité ou non, celui de moudjahid, avec tout ce qui suit comme avantages inestimables, que ne méritent pas une grande partie d’entre eux : les faux moudjahidine, dont même leur précédent ministre, Mohamed Chérif Abbès, a reconnu leur existence, sans rien faire pour les dénoncer, comme seuls des moudjahidine authentiques, de vrais hommes, dans tous les sens du terme, comme Mellouk Benyoucef, auraient le courage de le faire. Je ne comprends toujours pas pourquoi ceux qui crient sur tous les toits, et à tout bout de champ, qu’ils ont défié la France, en la combattant, n’ont pas eu le courage d’affronter quelques poignées de faux moudjahidine qui ternissent l’honneur des vrais combattants, non pas pour assainir leurs rangs, mais surtout en la mémoire de nos chouhada, qui ont donné leur vie pour cette patrie, qui est devenue apparemment celle d’une certaine catégorie de citoyens. Non ! Le peuple a compris, depuis le début, qu’il y a avait là un fonds de commerce, un filon qu’il fallait exploiter à fond, pour profiter du maximum d’avantages, et c’est cela qui est dégoûtant aux yeux des Algériens, surtout des jeunes, dont la majorité exige que l’Etat mette fin à cette discrimination flagrante entre les Algériens, sinon, le pays pourrait connaître des clivages très graves au sein de la société, qui risque des implosions à tout moment. Au lieu de revendiquer d’autres avantages, comme s’il n’y en avait pas assez comme ça, Zitouni ferait mieux de mettre de l’eau dans son vin et exhorter ses «semblables» à s’occuper de choses plus importantes : l’écriture de notre histoire, qui ne commence pas en juin 1830, ni en novembre 1954, ni en juillet 1962.
C’est grâce au peuple que la France a été vaincue, et sans l’implication de la population, ni l’Organisation spéciale, ni le FLN, ni l’ALN n’auraient résisté aux forces françaises qui opéraient en Algérie. Cela, personne, je dis bien personne, ne doit l’oublier ! Donc, s’il vous plaît, Monsieur le Président, de grâce, faites quelque chose pour mettre un terme à ces privilèges ou atténuer les appétits de cette espèce en voie de disparition, comme l’ont qualifiée certains.
Adel
 

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