Le juge algérien chargé de l’affaire des moines de Tibhirine s’est envolé ce dimanche pour Paris
Après la venue à Alger du juge français Marc Trévidic dans le cadre de la commission rogatoire internationale pour exhumer et faire autopsier les têtes des moines de Tibhirine, le juge algérien en charge du dossier s’est envolé aujourd’hui dimanche en direction de la capitale française, a appris Algeriepatriotique de source autorisée. Le juge d’instruction près la cour d’Alger va donc s’occuper, à son tour, de poursuivre les investigations autour de la mort des moines de Tibhirine à Paris. Selon nos informations, parmi les personnes que le juge algérien devrait interroger en leur qualité de témoins figurent deux responsables français, en l’occurrence Jean-Charles Marchiani, ancien préfet du Var et ex-officier de la DGSE, et Jacques Dewatre, ancien patron de la DGSE. Il s’agit là, toujours selon nos sources, de la première étape de la mission du juge algérien en France. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, avait indiqué, il y a quelques semaines, que le juge algérien en charge de l'affaire de l'assassinat des sept moines de Tibhirine à Médéa, en 1996, allait se rendre en France fin octobre pour l'exécution de la commission rogatoire. M. Louh avait expliqué que «dans le cadre du principe de réciprocité et de la coopération judiciaire, le juge algérien doit procéder à son tour à l'exécution de la commission rogatoire en France à la fin octobre». Pour le ministre algérien, «l’objectif commun» dans la coopération judiciaire algéro-française est de «lutter contre la criminalité, de trouver la vérité et de punir les criminels notamment dans le crime organisé et le terrorisme». Dans une commission rogatoire internationale adressée aux autorités algériennes, les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux ont demandé à exhumer et faire autopsier les têtes des moines à Tibhirine par deux médecins légistes, en présence d’un expert en empreintes génétiques et d’un photographe de l'identité judiciaire. Comme ils ont demandé à écouter certains témoins directs de cette affaire, dont Abderrezak El-Para, actuellement en prison, qui serait un des commanditaires de cet assassinat avec Djamel Zitouni, le chef d’alors du GIA. Longtemps présentée comme une affaire française, elle est pour une fois prise en charge par la justice des deux pays. Ce qui devrait permettre à l’enquête en question d’avancer plus rapidement dans le sens de la recherche de la vérité sur ce crime odieux.
Amine Sadek