Un homosexuel britannique conseille à ses compatriotes de se rendre nombreux au Maroc
«Je ne peux que ressentir de la sympathie et de la solidarité avec Ray Cole et son partenaire (marocain, ndlr). Il doit avoir vécu une expérience horrible et effrayante. Mais en tant qu’homme ouvertement homosexuel qui a voyagé plus de vingt fois au Maroc durant la dernière décennie, souvent avec mon partenaire, il me semble utile d’apporter certains éclaircissements à d'autres voyageurs homosexuels.» C’est ce qu’écrit un ressortissant britannique à ses compatriotes à qui il conseille vivement de se rendre au Maroc pour y passer des séjours en toute tranquillité. Ces conseils ont l’air de faire suite à l’épisode vécu par un homosexuel britannique qui avait été arrêté à Marrakech avant d’être libéré par les autorités marocaines sur «injonction» de Londres. Ce Britannique, qui répond au nom de Patrick Baker (aucun lien de parenté avec notre journaliste Sonia Baker), explique dans un message publié par le prestigieux journal britannique The Guardian – c’est dire la gravité du sujet –, que «l'homosexualité masculine est, en théorie, illégale au Maroc», mais que «la loi est très rarement appliquée dans ce pays (…) [car] l'homosexualité est acceptée comme faisant partie de la culture marocaine depuis des siècles». Patrick Baker ajoute que «la plupart des gens ordinaires ne sont pas hostiles» aux homosexuels étrangers, à condition que ceux-ci «respectent les coutumes locales». Le ressortissant britannique conseille donc aux homosexuels voulant se rendre au Maroc et dont l’envie serait refrénée par le sort réservé à un des leurs, de faire preuve de «discrétion» dans leur quête de partenaires en évitant les «garçons mineurs». Sur un ton rassurant, Patrick Baker affirme que l'islamisme ne constitue pas une menace pour les homosexuels au Maroc, mais avertit que «l’ensemble de l'appareil de l'Etat au Maroc est gangrené par la corruption» : «Cela signifie que les fonctionnaires, y compris les agents de police, peuvent agir pour des motifs personnels», explique-t-il, c’est-à-dire des motifs liés aux abus de pouvoir, à l'argent ou à la religion. L’auteur de la tribune publiée dans The Guardian relate sa propre expérience de ses nombreux pèlerinages au royaume chérifien : «J'ai surtout trouvé un accueil chaleureux et ouvert des citoyens marocains ordinaires en tant qu’homosexuel. En effet, j'ai toujours été agréablement surpris par l’extrême gentillesse de nos hôtes marocains qui nous offraient des séjours dans des villas de haut standing gratuitement.» Patrick Baker conseille encore à ses compatriotes homosexuels de toujours garder en tête qu’ils sont dans un pays musulman et, donc, «d’apprendre à connaître les populations locales» en évitant certains endroits «plus religieux que d’autres». «Dans la plupart des cas, conclut le ressortissant britannique, je crois que vous vivrez une expérience conviviale et détendue.» Nous n’en doutons pas.
Karim Bouali