Botulisme à Batna : un deuxième malade décède
Après le décès d’un enfant de 11 ans, c’est un homme de 66 ans qui a rendu l’âme aujourd’hui à cause du botulisme qu’il a contracté en consommant du cachir impropre. Admis le 23 juin dernier au CHU de Batna en compagnie de huit autres personnes suspectées d’avoir contracté le botulisme, cet homme est décédé ce matin au service réanimation de l’hôpital. Sa mort a été annoncée par le directeur de la santé, Idriss-Khodja El Hadj. Au bout de dix jours de lutte contre cette maladie, son cœur a fini par lâcher. Il a eu un arrêt cardio-respiratoire. Il est ainsi la deuxième victime du botulisme. L’enfant de 11 ans vivait dans la commune de Kaïs, dans la wilaya de Khenchela. Le directeur du CHU de Batna, Abdelghani Belkhedim, avait indiqué que six parmi les patients hospitalisés étaient dans un état «préoccupant» et que deux allaient pouvoir quitter «dans deux ou trois jours». Ces deux décès ont provoqué une onde de choc qui a atteint tout l’est du pays. Les autorités régionales ont lancé une vaste campagne de prévention pour expliquer aux citoyens les règles de l’hygiène et les sensibiliser pour éviter de consommer du cachir ou du pâté de volaille s’ils n’ont pas la certitude qu’il est bien fait et conservé convenablement. Cette campagne s’inscrit dans le même esprit que la sortie médiatique du ministère de la Santé qui a déploré le non-respect et par le vendeur et par l’acheteur des règles d’hygiène et de conservation de produits alimentaires fragiles comme le cachir. Réagissant au cas de décès à cause du botulisme enregistré à Batna, le département de Abdelmalek Boudiaf a affirmé que si toutes les normes de fabrication et de conservation ont été respectées, il n’y aurait pas eu un tel drame. «Les derniers cas d’intoxication alimentaire enregistrés dans l’est du pays du fait de la consommation d’un produit avarié, du cachir improprement conservé et acheté par des citoyens sans les vérifications d’usage, mettent en lumière la nécessité de se conformer aux bonnes pratiques d’hygiène des aliments», avait souligné le ministère dans un communiqué. Les éléments d’information en possession de l’autorité sanitaire relatifs aux circonstances d’intoxication des cas actuellement hospitalisés au CHU de Batna montrent, a indiqué le ministère, que les règles élémentaires en matière de bonnes pratiques d’hygiène des aliments n’ont été respectées ni par les commerçants ni par ceux qui ont acheté l’aliment incriminé. Un constat inquiétant. Devant cette situation, le ministère de la Santé rappelle aux commerçants des produits alimentaires qu’ils ont l’obligation légale de veiller notamment au respect des températures adéquates de conservation des aliments périssables. Ils leur demandent, pour préserver la santé du citoyen, de vérifier les dates limites de consommation. Les commerçants doivent aussi maintenir leurs locaux dans un parfait état d’hygiène. Le botulisme est une grave maladie paralytique due à une neurotoxine bactérienne, dite toxine botulique, produite par différentes espèces de bactéries anaérobies.
Rafik Meddour