Cheb Mami condamné à une amende de 200 000 euros pour plagiat
La descente aux enfers de la star du raï Cheb Mami continue. Après avoir fait de la prison en France pour avoir fait avorter violemment son ex-compagne, le chanteur qui a connu une ascension fulgurante au début de la décennie passée, vient d’être condamné pour plagiat par la justice française. Cheb Mami et la société d'édition EMI doivent, en effet, payer une amende de 200 000 euros à l’auteur-compositeur Rabah Zerradine, dit Cheb Rabah, pour avoir puisé certains de ses textes, a indiqué une source judiciaire à l’agence France presse. L’affaire a été instruite suite à une plainte déposée auprès du tribunal de grande instance de Paris par Cheb Rabah, se plaignant d’avoir été lésé dans ses droits d’auteur. Le tribunal a statué après avoir confirmé à travers une expertise que Cheb Mami avait bien reproduit, au moins en partie, les paroles de plusieurs chansons écrites par Cheb Rabah. Cheb Mami a été donc condamné pour atteinte aux droits patrimoniaux. L’expertise a attesté d’une «grande similarité» entre les textes écrits en arabe par Rabah Zerradine et les chansons de Cheb Mami qui ont eu un grand succès. Dans son jugement, le tribunal affirme qu’«il ne saurait être contesté que M. Zerradine a perdu une chance de gagner une notoriété importante du fait du succès des chansons qu'il avait en réalité écrites». Cheb Mami et la société EMI n’ont donc d’autre choix que de lui payer solidairement 100 000 euros au titre du préjudice moral. Les 100 000 euros restants vont être versés en réparation des atteintes à son droit moral d’auteur. Le tribunal estime que M. Zerradine doit être considéré comme étant «le seul auteur» des chansons plagiées. Il est également déclaré par le tribunal comme le coauteur des paroles de «Désert rose». La réputation mondiale de Cheb Mami lui a valu, en 2003, la médaille du Chevalier de l’Ordre national du Mérite sur proposition du président français de l’époque, Jacques Chirac. Il a été récompensé pour avoir faut découvrir au monde entier le raï. Une distinction qui lui a été retirée en septembre 2011, suite à l’affaire de l’avortement imposée à son ex-compagne. Une affaire pour laquelle il a été condamné à cinq ans de prison ferme en 2009. La star en déclin du raï a bénéficié en mars 2011 d’une mise en liberté conditionnelle.
Rafik Meddour