Le député Jacques Myard appelle la ministre de la Justice Christiane Taubira à démissionner
Le député-maire de Maisons-Laffitte et président du Cercle Nation et République, Jacques Myard, a appelé la ministre de la Justice, Christiane Taubira, à démissionner, dans une déclaration rendue publique ce mercredi. «On a peine à le croire, alors que la garde des Sceaux clamait hier haut et fort sur une radio algérienne que la déchéance de la nationalité ne figurerait pas dans le projet constitutionnel, elle subit ce matin un démenti sévère», écrit-il, en réaction à la déclaration du Premier ministre Manuel Valls, qui a affirmé que cette mesure controversée était maintenue. «C'est une gifle cinglante et sans appel», a-t-il souligné. Pour lui, «tout ministre a priori responsable qui est ainsi désavoué ne peut en tirer qu'une conclusion : démissionner», estimant qu’«il en va de la cohérence politique du gouvernement (…) mais aussi de sa crédibilité» à un moment où la France «doit faire face à l'hydre des terroristes assassins». Le député, qui soutient le projet de loi sur la déchéance de la nationalité, reproche surtout à Christiane Taubira d’avoir «traité d'une question de politique purement interne sur une radio étrangère lors d'une visite à Alger, en faisant la défense et l'illustration du droit du sol introduit en France au XIXe siècle pour nationaliser les étrangers pour en faire des soldats voire des ouvriers». «Cela ne manque pas de sel, ironise-t-il, car c'est oublier que l'Algérie n'applique pas le droit du sol et que les autorités algériennes avaient protesté lorsque la France, sous l'instigation du ministère français de la Justice, avait "nationalisé" les enfants de l'immigration algérienne en appliquant le double jus soli». Il rappelle, à ce titre, qu’Alger «avait accusé Paris de colonialisme juridique au mépris des Accords d'Evian et de l'indépendance de l'Algérie, ce qui n'était pas faux». Jacques Myard, un des quatre parlementaires à s'être rendus à Damas en mars dernier, est convaincu que Christiane Taubira «n'a plus la crédibilité pour rester au gouvernement» et qu’elle «se doit d'en tirer les conséquences et partir».
Karim Bouali