Le sommet de l’opposition élargi aux syndicats et figures historiques
L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition (ICSO) va organiser le second sommet de l'opposition le 27 mars prochain. C'est ce qui a été décidé lors de sa dernière réunion jeudi, au siège national du Mouvement El-Islah. Dans la déclaration finale sanctionnant cette réunion, les membres de l'ISCO se sont mis d'accord pour élargir ce sommet à l'ensemble des forces vives de la nation. Outre le regroupement de toutes les sensibilités politiques, l'ISCO ambitionne d'associer à ce sommet des acteurs du mouvement syndical, culturel et historique. Les forces de l'opposition regroupées dans cette Instance se disent «plus que jamais» déterminées à aller de l'avant pour «arracher les droits violés du peuple, notamment celui de lui permettre d'exprimer librement sa volonté et mettre un terme au népotisme subi en allant vers une véritable légitimité institutionnelle, basée sur la justice, l'égalité et la loi». L'ISCO affiche son soutien à toutes «les revendications légitimes du peuple qui s'expriment à travers le territoire national». Elle défend le principe d'une vie décente pour tous les citoyens. L'Instance de l'opposition met en garde le pouvoir contre toute utilisation de la violence contre les manifestations pacifiques des Algériens. Ces manifestations sont pour l'opposition le signe d'un rejet total des politiques d'un pouvoir qui souffre de manque de légitimité. L'ISCO relève, dans ce sillage, l'incapacité avérée du pouvoir en place à trouver des solutions justes et efficaces aux multiples problèmes que rencontrent les citoyens et, surtout, à trouver des instruments à même de permettre à l'Algérie de se doter d'une économie de substitution au pétrole dont les prix ont atteint des seuils très bas. Les membres de l'Instance de l'opposition réitèrent leur rejet total du projet de révision de la Constitution qui n'est pas «consensuel». Pour l'opposition, le pouvoir en place, «répressif» et «autoritaire», n'est pas habilité à réformer un texte aussi capital que celui de la Constitution. Son manque de légitimité, estiment les forces de l'opposition, est tel qu'il est inconcevable qu'il procède à la révision de la loi fondamentale du pays. L'ISCO veut ainsi, à travers son prochain sommet, appelé Mazafran II, transcender toutes les difficultés et les divergences afin qu'elle mette en place un plan commun de sortie de crise et mobiliser la société algérienne en vue de le concrétiser. L'opposition a déjà tenu son premier sommet le 10 janvier 2014 qui a constitué «une étape cruciale de concertation».
Sonia Baker