Sofiane Feghouli «lynché» pour avoir appelé les binationaux à jouer pour l’Algérie

Dans un entretien qu'il a accordé à La Gazette du Fennec, le milieu de terrain de l’équipe nationale et du FC Valence, Sofiane Feghouli, a exhorté les jeunes footballeurs d'origine algérienne à suivre son exemple et aller jouer en Algérie plutôt qu’en France, estimant que les Algériens jouissant de la double nationalité sont mal intégrés dans leur pays d’accueil. «Si j'ai un conseil à donner à ces nouveaux jeunes, a-t-il déclaré, c'est de ne pas hésiter à opter pour le pays de leurs parents, c'est un principe à ne pas discuter», a-t-il clamé. La vedette demande à ses compatriotes de ne pas oublier l'histoire entre la France et l'Algérie, «où il y a eu des choses très graves qui se sont produites par le passé. Juste pour ça, je leur demande de jouer pour l'Algérie». Une avalanche de commentaires «indignés» a suivi la diffusion de l’interview sur les réseaux sociaux, dont la teneur en dit long sur le niveau de xénophobie et de racisme qui prévaut actuellement dans ce pays dont les dirigeants vantent chaque jour les vertus du «vivre ensemble» suite aux derniers attentats terroristes qui ont endeuillé Paris. Une véritable campagne de lynchage qui trahit plutôt un malaise social, avec des réactions haineuses trop nombreuses pour être circonscrites dans un cadre strictement sportif. «En attendant sa carrière footballistique, il l'a doit à la formation française et aux fonds français… Bel exemple d'ingratitude», lit-on dans un commentaire qui en a inspiré des dizaines écrits dans le même style. «Aucun souci, mais alors qu'il rembourse toutes les sommes qu'il a perçues sur le sol français depuis sa venue au monde, qu'il cesse d'utiliser la langue française pour communiquer, etc. Soit tu fais les choses à fond et tu te casses, soit t'acceptes les règles du pays où tu es», écrit un autre. Un troisième le relaie : «Ce n'est qu'un ingrat de plus qui a pompé à la France tout ce qu'il a pu pomper et qui se sert du premier argument venu pour justifier son comportement égoïste et ingrat.» Le sentiment algérien ressurgit pour prendre rapidement le dessus : «C'est bien ! Assumez votre choix jusqu'au bout et partez en Algérie dès que possible. Vous y serez heureux et ça nous fera de l'air !» rouspète un autre. «Si l'Algérie est si bien que ça, il n'à qu'à y envoyer sa famille y vivre, tonne un autre commentateur. D'autant que là-bas, la population ne les considère pas comme de vrais Algériens, un peu comme en France où certains ne les considèrent pas comme vraiment français.» Les commentateurs se rivalisent en racisme le plus abject. Jugeons-en : «Il a fantasmé ses origines, mais où qu'il aille dans le monde, lâche encore un lecteur, quand les gens l'entendront parler et verront comment il se comporte, ça ne fera aucun doute pour eux qu'il est français car, au final, c'est ce qu'il est, qu'il en soit frustré ou pas.»
R. Mahmoudi