Nasrallah remercie l’Algérie pour avoir refusé de classer le Hezbollah comme organisation terroriste
Le chef politique libanais Hassan Nasrallah a remercié l’Algérie pour avoir refusé d’entériner la décision des pays du Golfe de classer son parti le Hezbollah comme «organisation terroriste». Dans un discours dans lequel il s’est vertement et ouvertement attaqué aux monarchies du Golfe et en particulier à l’Arabie saoudite, Hassan Nasrallah a qualifié la position algérienne de «sage » et de «réfléchie». «Nous remercions du fond du cœur l’Algérie et les Algériens pour leur sagesse», a-t-il déclaré en leur souhaitant tout le bien dans la vie et même dans l’Au-delà. La réaction du chef du Hezbollah, qui a accusé l’Arabie Saoudite de travailler pour l’Etat d’Israël, intervient deux jours après les déclarations du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui a affirmé que l’Algérie refuse de s’ingérer dans les affaires internes d’un pays frère. Lamamra a précisé que le Hezbollah est «un mouvement politico-militaire qui active sur la scène politique interne au Liban». «Nous devons dans le même temps respecter la Constitution du Liban et les dispositions sur lesquelles repose la coexistence dans ce pays», a-t-il poursuivi, soulignant que l’Algérie met en avant le principe de non-ingérence dans les affaires internes concernant la situation au Liban. Ramtane Lamamra a rappelé que «le Hezbollah est un mouvement politico-militaire qui fait partie du paysage social et politique du Liban et qui participe aux équilibres fragiles patiemment et laborieusement négociés dans ce pays, notamment en vertu des accords de Taëf auxquels il a été partie prenante». «Toute décision concernant ce mouvement doit, donc, émaner des Libanais eux-mêmes. L’Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l’un des principes directeurs de sa politique étrangère, s’interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s’exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d’une manière exclusive», a-t-il soutenu, assurant que l’Algérie continuera, pour sa part, à agir pour éviter les dissensions et renforcer la solidarité entre les pays de la sphère arabo-musulmane. L’Algérie s’est ainsi distinguée par son attachement au principe de la non-ingérence dans les affaires internes des autres pays. Sera-t-elle suivie par d’autres pays, notamment voisins ? On le saura dans les prochains jours. Il faut dire que l'Algérie a déjà refusé de participer aux raids contre le Yémen, menés par une coalition arabe, à sa tête l'Arabie Saoudite. Par ses positions constantes contre l'ingérence étrangère dans les affaires internes des pays arabes, l'Algérie s'est attiré les foudres des Al-Saoud.
Sonia Baker
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