Syrie : un commandant de l’EI tué dans une frappe américaine
Un commandant militaire du groupe Etat islamique (EI) a été tué par une frappe d'un drone américain près de Raqqa (nord), son principal bastion en Syrie, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Le Tunisien Abou al-Hija rejoignait la province d'Alep (nord) quand une frappe «très probablement menée par la coalition dirigée par les Etats-Unis» a visé son véhicule mercredi soir dans les environs de Raqqa, selon l'OSDH. Washington est à la tête d'une coalition anti-EI depuis 2014 qui mène des frappes contre l'organisation extrémiste en Syrie et en Irak. D'après le directeur de l'OSDH, Al-Hija avait été envoyé d'Irak vers la province d'Alep, sur ordre du chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi, pour superviser des combats en cours contre les Forces démocratiques syriennes, un groupe principalement kurde et allié des Etats-Unis. «Cette bataille, particulièrement âpre depuis quatre ou cinq jours, pourrait entraîner l'expulsion de l'EI vers des secteurs plus à l'est dans la province de Raqa», a expliqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. La mort d'Abou al-Hija intervient après une série de revers pour le groupe jihadiste en Syrie, notamment la perte de Palmyre (centre), reprise par l'armée avec l'appui de la Russie et de milices prorégime. Les Etats-Unis ont affirmé la semaine dernière avoir porté un coup significatif au groupe extrémiste sunnite en éliminant Abdel Rahmane al-Qadouli, présenté comme le N.2 de l'organisation. Début mars, c'est un des commandants les plus en vue et les plus recherchés de l'EI, «Omar le Tchétchène», que Washington annonçait mort après un bombardement de la coalition internationale antijihadistes. «La direction de l'EI est en train d'être affaiblie», a indiqué Rami Abdel Rahmane. «Ces assassinats n'auraient pas pu être possible sans une infiltration de l'organisation», a-t-il ajouté. Selon M. Abdel Rahmane, «il est clair que la Russie et les Etats-Unis se coordonnent dans la lutte contre l'EI», même si ces deux puissances soutiennent des camps différents dans le conflit syrien. Si le groupe jihadiste semble sur la défensive dans son califat autoproclamé en 2014 à cheval entre la Syrie et l'Irak, où les forces gouvernementales viennent de lancer une offensive pour reprendre Mossoul, il vient de montrer de nouveau sa capacité à mener des attaques d'envergure à l'étranger, en revendiquant des attentats meurtriers à Istanbul et Bruxelles.