Limogeage du PDG d’Algérie Télécom : bilan désastreux d’une gestion catastrophique
Algeriepatriotique avait attiré l’attention sur la gestion catastrophique d’Algérie Télécom. Son PDG vient d’être limogé. Nous republions l’article qui reste d’une brûlante actualité et qui explique les raisons de ce limogeage, tardif mais sans doute salutaire.
Algeriepatriotique avait attiré l’attention sur la gestion catastrophique d’Algérie Télécom. Son PDG vient d’être limogé. Nous republions l’article qui reste d’une brûlante actualité et qui explique les raisons de ce limogeage, tardif mais sans doute salutaire.
Que dire de plus sur Algérie Télécom qui n’ait été dit ? Algeriepatriotique relevait, dans ces mêmes colonnes, les graves lacunes de cet opérateur historique budgétivore qui non seulement fait barrage à toute concurrence loyale, mais compromet jusqu’au développement du secteur des télécommunications dans notre pays. Malgré les moyens colossaux dont il dispose et les prix dépassant tout entendement qu’il pratique, cet opérateur a fait de la modernisation de son réseau de distribution son leitmotiv depuis 2009, mais n’a pas bougé d’un iota, sept ans plus tard. Ce constat fait par des experts algériens sollicités par notre site devait attirer l’attention des pouvoirs publics sur le réseau de distribution d’Algérie Télécom, qui procède à une pose de fibre optique ne correspondant à aucune norme de réalisation, d’où les nombreux dérangements et les mauvaises connexions dont se plaignent les usagers. Les experts que nous avons consultés et qui ne connaissent que trop bien cet opérateur ont parlé d’un problème «de conscience professionnelle» et d’une «absence de contrôle», conseillant vivement aux autorités d’accorder une «priorité absolue», lors des futurs investissements, au réseau de distribution pour le rendre efficace et améliorer la qualité des services offerts. Ces experts appellent, ainsi, les pouvoirs publics à ne pas jeter l’argent du contribuable par les fenêtres, comme c’est le cas actuellement. Algérie Télécom est dans l’obligation de rattraper un grand retard, et doit créer de nouveaux réseaux de distribution et établir un plan national de développement en fibre optique pour une meilleure desserte des wilayas et éviter, ainsi, les erreurs commises par le passé et qui ont conduit à une sous-optimisation et une sous-valorisation des investissements consentis par l’Etat que cet opérateur, dont la première tare est son sureffectif abasourdissant – 27 000 employés au lieu des 11 000 nécessaires –, n’arrive pas à valoriser, offrant une piètre qualité de service. «Cette situation résulte essentiellement de la mauvaise gestion des ressources par les managers d’Algérie Télécom», signalaient des sources très au fait du domaine des TIC, qui ont révélé la contradiction flagrante entre les équipements d’accès et de transmission de dernière génération acquis par Algérie Télécom et son incapacité à «offrir le débit voulu avec la qualité voulue». Non content de profiter de la manne financière et des moyens techniques mis à sa disposition par l’Etat – les câbles coaxiaux et les câbles à fibre optique, notamment –, Algérie Télécom fait payer aux autres opérateurs une facture salée, presque dix fois plus chère que n’importe quel opérateur étranger, prenant ainsi les opérateurs privés à la gorge, incapables de recourir à d’autres fournisseurs et abandonnés, jusque-là, à leur sort par un ministère de tutelle et une autorité de régulation peu regardants sur les principes inhérents à la gestion de ce secteur névralgique. Le limogeage d’Azouaou Mehmel est-il le prélude à un toilettage en profondeur ? L'avenir nous le dira.
Lina S.